Egypte : Un centre pour handicapés mentaux sort de son isolement

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L’Arche du désert s’installe en ville, grâce au soutien de l’AED

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ROME, Jeudi 4 mars 2010 (ZENIT.org) – Grâce à l’aide de l’association internationale catholique Aide à l’Eglise en détresse (AED), les handicapés mentaux d’Egypte sortent de leur état d’isolement et de marginalisation auquel la société les avait condamnés.

L’association a déjà fait don de plus de 15.000 euros et promis d’autres aides pour la réalisation d’un bâtiment qui permettra à la communauté d’Al-Fulk de Minia de quitter le désert pour aller s’installer en ville, un point fondamental pour l’intégration des personnes assistées.

« Nous ne pouvons intégrer les personnes dans la société si nous vivons dans le désert », a souligné Asham Henein, d’Al-Fulk. « Avec l’aide de l’AED nous avons acheté un terrain pour construire un nouvel édifice pour la communauté ». 

Sortir de l’isolement

Comme l’a expliqué Asham Henein, l’idée de fonder la communauté d’Al-Fulk est née de la grande nécessité de venir en aide aux personnes porteuses d’un handicap mental en Egypte. 

« Il y a dix ans ces personnes étaient rejetées par la société. Personne ne comprenait la nature des handicaps mentaux, ils étaient vus comme une punition de Dieu ».

Même les familles des personnes atteintes de tels troubles les rejetaient et les chassaient. « Les porteurs d’un handicap mental souffraient beaucoup. Nombreux vivaient dans la rue et les passants se moquaient d’eux. Ils étaient complètement marginalisés ». 

Dans ce contexte, un membre de Faith and Light, une association internationale de soutien aux personnes présentant des difficultés d’apprentissage, est allé vivre avec la communauté de l’Arche à Guise, en France, et dès son retour, a mis sur pied l’institution Al-Fulk. C’était en 2002.

La communauté de Minia possède un laboratoire où les personnes porteuses d’un handicap mental réalisent des bougies et, à la fin de la semaine, reçoivent un salaire pour leur travail. 

Al-Fulk est une filiale de l’Arche internationale, mais placée sous la juridiction du diocèse copte catholique de Minia. Son nom Al-Fulk signifie d’ailleurs « l’arche », en référence à l’arche de Noé, commente Asham Henein. 

Résurrection personnelle et communautaire

Le fondateur de l’Arche, Jean Vanier, voit sa communauté comme un lieu de résurrection, et Asham Henein reconnaît que c’est également le cas de sa communauté en Egypte. 

« Les changements de regards portés sur ces personnes sont le signe d’une résurrection. Ils étaient totalement marginalisés mais maintenant ils ont changé, cela a été une résurrection pour eux et pour leurs familles ». 

« La société a changé d’attitude, donc il y a eu une résurrection pour la personne mais aussi pour la communauté en général », ajoute-t-il.

Asham Henein explique que la nouvelle structure « créera une sorte de vie sociale pour les résidents porteurs d’un handicap mental, ces derniers aimant acheter dans les boutiques et rendre visite aux gens ». 

Actuellement la maison loge sept pensionnaires, tandis que huit autres personnes travaillent au laboratoire de bougies. « Nous espérons arriver jusqu’à 10 pensionnaires et 20 personnes au laboratoire », a précisé Henein.  

Valeur œcuménique

La communauté est aussi signe d’unité, car catholiques et orthodoxes vivent sous le même toit et espèrent un jour pouvoir impliquer aussi les musulmans.

« Les musulmans sont la majorité, mais notre travail n’est pas très connu et les islamiques peuvent avoir des soupçons à son égard », a-t-il commenté. 

« A l’avenir, Al-Fulk pourrait être un pont pour unir chrétiens et musulmans, comme d’autres activités sociales de l’Eglise cherchent à le faire », a-t-il conclu. 

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ZENIT Staff

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