Eglises orientales: planter la paix, à plusieurs mains

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Réunion des oeuvres d’aide aux Eglises orientales (texte intégral)

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La paix « n’est assurée que si elle est plantée à plusieurs mains », affirme le pape François. Mais sa croissance « dépend du véritable agriculteur qui est Dieu », ce qui invite à garder l’espérance : « malgré les graves blessures qui subsistent malheureusement encore aujourd’hui, la paix peut toujours resurgir ».

Le pape François a reçu les participants à l’assemblée de la « Réunion des œuvres d’aide aux Églises orientales » (ROACO), en la salle Clémentine du Vatican, ce jeudi 26 juin 2014.

Il a rendu hommage aux « premiers appelés à cultiver la paix », les « frères et sœurs d’Orient », qui « espèrent parfois contre toute espérance, restant là où ils sont nés et où, dès l’origine, a résonné l’Évangile du Fils de Dieu fait homme ».

Évoquant « les frères et sœurs de Syrie et d’Irak, de la Terre Sainte et du Proche-Orient, de l’Ukraine de la Roumanie », le pape les a assurés du « soutien de l’Église universelle » : « Leurs larmes et leurs peurs sont les nôtres, comme l’est aussi leur espérance ! C’est notre solidarité qui le prouvera, si elle parvient à être concrète et efficace, capable de stimuler la communauté internationale à défendre les droits des personnes et des peuples. »

Le pape a également évoqué son voyage apostolique en Terre Sainte (24-26 mai), qui a été « une grande source d’encouragement » pour « le chemin vers la pleine unité de tous les chrétiens et vers le dialogue interreligieux ».

A l’approche de l’Assemblée extraordinaire du synode des évêques consacré à la famille (octobre 2014), il a invité les Eglises orientales « à donner aussi la priorité à cette réalité, à la lumière de l’exhortation apostolique Ecclesia in Medio Oriente (nn. 58-61) ».

A.K.

Allocution du pape François

Chers amis,

Il y a un mois, j’ai eu la grâce d’effectuer un pèlerinage en Terre Sainte et aujourd’hui, cette rencontre avec la Congrégation pour les Églises orientales et avec les représentants de la ROACO me permet d’embrasser à nouveau toutes les Églises d’Orient. Ce pèlerinage a été une grande source de consolation et aussi d’encouragement dans notre responsabilité afin que nous poursuivions notre chemin vers la pleine unité de tous les chrétiens et vers le dialogue interreligieux.

Je remercie le cardinal préfet d’avoir évoqué les étapes de ce pèlerinage. Je salue cordialement chacun de vous et les communautés auxquelles vous appartenez. Ensemble, rendons grâce à Dieu et prions pour que ce voyage apostolique, comme une bonne graine, porte des fruits abondants. C’est le Seigneur qui la fait germer et pousser, si nous nous remettons à lui par la prière et si nous persévérons, en dépit des contrariétés, sur les sentiers de l’Évangile.

L’olivier que j’ai planté dans les Jardins du Vatican avec le patriarche de Constantinople et les présidents israélien et palestinien, rappelle cette paix qui n’est assurée que si elle est plantée à plusieurs mains. Mais celui qui s’engage à cultiver ne doit pas oublier que la croissance dépend du véritable agriculteur qui est Dieu. D’ailleurs, la véritable paix, celle que le monde ne peut donner, c’est Jésus-Christ qui nous la donne. C’est pourquoi, malgré les graves blessures qui subsistent malheureusement encore aujourd’hui, celle-ci peut toujours resurgir. Je vous remercie encore parce que vous collaborez à ce « chantier » par la charité qui constitue la plus véritable finalité de vos organisations. Par l’unité et la charité, les disciples du Christ cultivent la paix pour tous les peuples et toutes les communautés, en étant vainqueurs des discriminations qui persistent, à commencer par les discriminations religieuses.

Les premiers appelés à cultiver la paix sont justement les frères et sœurs d’Orient, avec leurs pasteurs. Espérant parfois contre toute espérance, restant là où ils sont nés et où, dès l’origine, a résonné l’Évangile du Fils de Dieu fait homme, ils peuvent faire l’expérience que sont « bienheureux les artisans de paix, parce qu’ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5,8). Et ils peuvent toujours compter sur le soutien de l’Église universelle, pour garder la certitude que le feu de la Pentecôte, la puissance de l’amour, peut arrêter le feu des armes, de la haine et de la vengeance. Leurs larmes et leurs peurs sont les nôtres, comme l’est aussi leur espérance ! C’est notre solidarité qui le prouvera, si elle parvient à être concrète et efficace, capable de stimuler la communauté internationale à défendre les droits des personnes et des peuples.

Avec vous, j’exprime à nos frères et sœurs de Syrie et d’Irak, à leurs évêques et à leurs prêtres, la solidarité de l’Église catholique. Et je l’étends à la Terre Sainte et au Proche-Orient, mais aussi à l’Ukraine bien-aimée, en cette heure si grave qu’elle traverse, et à la Roumanie, pays auxquels vous vous êtes intéressés dans vos travaux. Je vous exhorte à poursuivre votre engagement en leur faveur. Votre secours aux nations les plus touchées peut répondre à des besoins primaires, en particulier au profit des plus petits et des plus faibles, ou des nombreux jeunes tentés d’abandonner leur patrie d’origine. Et puisque les communautés orientales sont présentes dans le monde entier, cherchez à apporter partout soulagement et soutien aux nombreux réfugiés, en leur redonnant une dignité et une sécurité, avec le respect dû à leur identité et à leur liberté religieuse.

Chers amis, je vous encourage à mettre en œuvre les priorités définies au cours de votre session plénière, en particulier la formation des nouvelles générations et des éducateurs. En même temps, à l’approche de l’Assemblée extraordinaire du synode des évêques consacré à la famille, je vous invite à donner aussi la priorité à cette réalité, à la lumière de l’exhortation apostolique Ecclesia in Medio Oriente (nn. 58-61). En effet, la Sainte Famille de Nazareth, « qui a vécu… la douleur de la persécution, de l’émigration et du difficile labeur quotidien », nous enseigne « à faire confiance au Père, à imiter le Christ et à nous laisser guider par l’Esprit-Saint (ibid., 59). Que la Sainte Mère de Dieu accompagne les familles une par une pour que, grâce à elles, avec la joie et la force de l’Évangile, l’Église soit toujours une mère féconde et attentive à l’édification de la famille universelle de Dieu.

Merci à tous pour votre travail. Je vous bénis de tout cœur.

Traduction de Zenit, Constance Roques

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Francis NULL

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