Eglise et Etat, le point de vue catholique, par le cardinal Erdö

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2e Forum catholique-Orthodoxe de Rhodes (18-22 octobre)

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ROME, Mercredi 20 octobre 2010 (ZENIT.org) – « A l’Eglise revient non seulement une autonomie limitée dans l’état, mais aussi une souveraineté dans son propre domaine », déclare le cardinal Erdö à propos des rapports entre Eglise et Etat selon la conception catholique (cf. Ci-dessous in Documents pour le texte intégral en français).

Pour ce qui est des rapports entre l’Eglise et l’Etat, le point de vue catholique a en effet été exposé par le cardinal Peter Erdö, à l’occasion du 2e Forum Catholique-Orthodoxe organisé sur l’île grecque de Rhodes (18-22 octobre 2010), à l’initiative du patriarche œcuménique Batholomaois Ier, avec la participation du Conseil des conférences des Evêques d’Europe (CCEE). Les participants ont été accueillis par le métropolite Kirillos de Rhodes.

Un premier Forum avait été organisé dans le Nord de l’Italie, à Trente, en décembre 2008 sur le thème de la famille.

Le cardinal Erdö a pris en compte les différences de positions entre les Eglises en disant: « Les différentes Eglises chrétiennes et les communautés ecclésiales ont des points de vue ecclésiologiques différents. C’est aussi en partie pourquoi elles ont des convictions théologiques différentes pour ce qui a trait au rapport idéal entre l’Eglise et l’Etat. Les différences remontent aussi à des circonstances historiques et historico-culturelles. La représentation parallèle de ces points de vue peut être utile tant pour le dialogue œcuménique que pour la collaboration chrétienne pratique dans l’organisation des rapports aux différents états à l’intérieur du procès d’intégration des peuples européens ».

Mais pour ce qui concerne la doctrine catholique sur l’Etat et l’Eglise, il a fait observer qu’elle s’enracine « dans la tradition apostolique elle-même qui se traduit d’une part dans les livres du Nouveau Testament mais que l’on peut d’autre part reconnaître dans d’autres sources de la sainte Tradition, sous la guidance du magistère de l’Eglise ».

« En même temps, il faut se rappeler du fait que, dans l’histoire, certains concepts et formes d’expression de cet enseignement ont été marqués par les circonstances politiques et culturelles dans lesquelles l’Eglise occidentale a vécu », a-t-il ajouté.

Il a résumé l’enseignement catholique, en disant : « à l’Eglise revient non seulement une autonomie limitée dans l’état, mais aussi une souveraineté dans son propre domaine ».

« C’est, explique le cardinal hongrois, une conséquence de sa fondation par le Christ, de son caractère de peuple de Dieu ». Il souligne que cette position « est confirmée par l’histoire de l’Eglise des premiers siècles ».

Il précise qu’à cette époque, « l’Eglise n’était pas du tout un élément constitutif d’une structure juridique publique d’un état quelconque ; elle était en fait absolument ignorée et même persécutée ».

Mais, « après la sécularisation de l’Etat dans les Temps Modernes, il semble être extrêmement dangereux pour la liberté et l’identité de l’Eglise d’être traitée à l’intérieur de l’Etat comme une structure de droit public de l’Etat ».

« La séparation pacifique de l’Etat l’Etat et la coopération sur un pied d’égalité avec lui peuvent correspondre au mieux à la nature théologique de l’Eglise », a conclu le cardinal Erdö.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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