Pope Francis in the airplane briefing after his journey in Ecuador

CTV - SAT 2000 - OSSERVATORE ROMANO

Économie : le pape déplore l'engrenage emprunt/dette

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Devant les journalistes à bord du vol Asuncion-Rome, il dénonce la colonisation du consumérisme qui conduit à une habitude qui déséquilibre la personnalité, la sante, l’économie, la justice sociale.

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Le pape souhaite « que l’on trouve une voie pour résoudre la situation grecque et une voie de contrôle pour que d’autres pays ne tombent pas dans le même problème, parce que cette voie de l’emprunt et de la dette ne se termine jamais ».

Dans l’avion qui le ramenait d’Asuncion à Rome, au terme de son voyage apostolique en Amérique latine, ce 13 juillet 2015, le pape a rencontré les journalistes durant une heure, pour une conférence de presse.

Il a notamment évoqué la situation de la Grèce, confiant d’emblée son « allergie à l’économie » : « Papa était comptable et quand il ne finissait pas le travail à l’usine il l’emportait à la maison, le samedi et le dimanche, tous ces livres, tout ce temps … il travaillait, et je voyais papa …et j’ai une allergie ».

« Je ne comprends pas tout, mais (…) les gouvernants grecs qui ont conduit à cette situation de dette internationale, ont aussi une responsabilité. Avec le nouveau gouvernement grec on s’est dirigé vers une révision un peu juste », a-t-il estimé.

Le pape a souhaité « que l’on trouve une voie pour résoudre le problème grec et une voie de contrôle pour que d’autres pays ne tombent pas dans le même problème, parce que ce chemin de l’emprunt et de la dette ne se termine jamais ».

Pour le pape, le consumérisme est l’une des « nouvelles colonisations » qu’il dénonce régulièrement : « La colonisation du consumérisme… elle conduit à une habitude qui n’est pas la tienne et qui déséquilibre ta personnalité. Le consumérisme déséquilibre aussi l’économie interne et la justice sociale et même la santé physique et mentale. »

Dans ce contexte, il a exprimé son attention pour les mouvements populaires, « des mouvements qui dans le monde entier s’organisent pour vivre, qui ont une force » et qui se sont formés parce qu’ils « ne se sentent pas représentés par les syndicats, dont ils pensent qu’ils ne luttent pas pour les droits des plus pauvres ».

« L’Église ne peut être indifférente, elle est en dialogue avec eux, non pas en optant pour la voie anarchique, ils ne sont pas anarchiques : ce sont des travailleurs », a-t-il ajouté.

Quant aux détracteurs de la dénonciation du pape François sur l’économie actuelle – “cette économie tue” – il les a invités au dialogue : « Vous me demandez ce que j’en pense mais si je n’ai pas dialogué avec ceux qui critiquent je n’ai pas le droit d’avoir une pensée isolée du dialogue. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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