Economie et solidarité: les encouragements de Benoît XVI

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ROME, Mardi 28 février 2006 (ZENIT.org) – Benoît XVI exprime ses encouragements à qui s’engage dans la promotion de la culture de la solidarité. Le cardinal Martino a mis en garde contre un micro-crédit qui tomberait à son tour sous la domination de la recherche du profit.

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Le pape a fait parvenir un télégramme, signé par le cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano à l’occasion du congrès international organisé par le conseil pontifical Justice et Paix sur le thème du « Micro-crédit et lutte contre la pauvreté », qui se concluait aujourd’hui.

Après la table ronde de lundi après-midi 27 février, pour la présentation d’expériences sur le front des financements, le congrès a permis ce matin de faire un bilan des résultats atteints par le micro-crédit de la part de groupes ecclésiaux opérant dans le secteur, avec la participation de personnalités africaines, du Moyen Orient, américaines, asiatiques et européennes.

Le congrès est convenu que l’accès au crédit est aujourd’hui une exigence incontournable de justice et que, comme au temps où, au XIIIe siècle, les Franciscains ont fait surgir les premières institutions de crédit en faveur des pauvres, il faut inventer de nouvelles possibilités d’accès au crédit pour qui est normalement exclu du milieu bancaire.

Les témoignages issus de différents pays, de l’Ethiopie au Rwanda, du Pérou à l’Inde, du Cambodge à l’Allemagne et à l’Italie ont montré que le micro-crédit – avec ses limites et ses risques – est l’une des clefs importantes du soutien au développement, parce qu’il apporte une contribution réelle à la conquête du plus ambitieux des objectifs du Millénaire: la réduction de la pauvreté dans le monde.

A propos de la perspective morale du thème du congrès, Mme Margareth Pfeill, professeur à l’université Notre Dame, aux Etats Unis, a souligné que les programmes de micro-crédit devraient tendre au développement intégral de chaque participant, la personne étant le sujet de l’activité économique.

« Dans ce dessein, disait-elle, les initiatives de micro-crédit peuvent se réaliser au mieux en tant qu’instruments de financement éthique en cultivant l’ethos de la solidarité, un esprit de partage des biens de la création et de ses capacités propres en, réponse à la gratitude pour les fruits abondants de l’amour de Dieu, ,en faisant en sorte que l’amour donne forme aux exigences de justice dans la mise en œuvre du bien commun ».

Concluant le congrès, le cardinal Renato Raffaele Martino, président du conseil pontifical Justice et Paix, a vu dans ce congrès – souligne Radio Vatican – une « expérience stimulante riche en défis et en provocations salutaires ».

Le micro-crédit, disait-il, doit être conçu comme un instrument financier qui doit fonctionner en vue d’intégrer les pauvres dans les processus vertueux du développement, caractérisé par une culture de participation et par l’expérience solidaire d’une participation active des pauvres eux-mêmes pour donner des réponses adéquates à leurs problèmes ».

Il soulignait aussi la nécessité d’une « synergie des instruments et d’une dynamique opérante entre les initiatives de coopération internationale, dans une culture caractérisée par la solidarité et de la subsidiarité ».

Le cardinal Martino a également mis en garde contre le « risque – qui n’est pas lointain ni irréel – que le micro-crédit soit considéré par certains comme une occasion pour élargir leurs propres marchés financiers, guidés par la seule idée d’optimiser leur profit ».

C’est pourquoi le cardinal Martino encourageait les chrétiens à se trouver en première ligne de cette « inventivité de la charité », au niveau social, économique, financier, et politique, de façon à soutenir ce que le courant rationaliste financier considère comme une espèce de contradiction : l’accès à la banque de ceux qui n’y ont pas accès.

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ZENIT Staff

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