Eclaircissements sur le mariage, par Mgr Müller (2/5)

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Le mariage dans la Tradition de l’Eglise

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Mgr Gerhard Ludwig Muller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, publie quelques éclaircissements sur le mariage dans L’Osservatore Romano, après l’annonce d’un synode extraordinaire qui se tiendra en octobre 2014 sur la pastorale de la famille (cf. Zenit du 8 octobre 2013).

Voici la deuxième partie de la synthèse de ce texte.

Après être parti de l’Ecriture Sainte, il expose le mariage dans la Tradition de l’Église, à commencer par les Pères de l’Église et les conciles, qui constituent « d’importants témoignages pour l’élaboration de la position ecclésiastique ».

« Pour les Pères, les directives bibliques sont normatives. Ils récusent les lois civiles sur le divorce comme étant incompatibles avec l’exigence de Jésus » : « sans équivoque », ils « rejettent le divorce et le remariage ».

« À l’époque patristique, les croyants divorcés qui s’étaient remariés civilement n’étaient pas admis aux sacrements, même après un temps de pénitence », ajoute l’archevêque.

Mais « plus tard, surtout en raison du maillage croissant entre Église et État, on en vint à de plus grands compromis dans certaines zones. En Orient, ce développement s’est poursuivi et a conduit, surtout après la séparation d’avec la Chaire de Pierre, à une pratique toujours plus libérale. Aujourd’hui, dans les Églises orthodoxes, il existe une multitude de motifs de divorce, qui sont généralement justifiés par le renvoi à l’oikonomia, la clémence pastorale pour des cas particuliers difficiles, et ouvrent la voie à un deuxième ou à un troisième mariage à caractère pénitentiel. »

Cette pratique, précise Mgr Müller, « représente un problème œcuménique qu’il ne faut pas sous-estimer ».

« En Occident, la réforme grégorienne a fait obstacle aux tendances de libéralisation et a reproposé la conception originelle des Écritures et des Pères. L’Église catholique a défendu l’indissolubilité absolue du mariage, même au prix de grands sacrifices et souffrances. Le schisme de « l’Église d’Angleterre » n’est pas advenu à cause de différences doctrinales, mais parce que le Pape, en obéissance à la parole de Jésus, ne pouvait pas accéder à la requête d’Henri VIII en vue de l’annulation de son mariage. »

Quant aux conciles, celui de Trente a confirmé la doctrine de l’indissolubilité du mariage sacramentel (cf. DH 1807) et le Concile Vatican II a maintenu « clairement et distinctement l’indissolubilité du mariage », entendu comme « une communion corporelle et spirituelle complète de vie et d’amour entre un homme et une femme, qui se donnent et s’accueillent l’un l’autre en tant que personnes ».

« À travers l’acte personnel et libre du « oui » réciproque, est fondée par droit divin une institution stable, qui est ordonnée au bien des époux et de leurs enfants, et qui ne dépend plus de l’arbitraire humain : « Cette union intime, don réciproque de deux personnes, non moins que le bien des enfants, exigent l’entière fidélité des époux et requièrent leur indissoluble unité » (Gaudium et spes n. 48) ».

« À travers le sacrement, l’indissolubilité du mariage renferme une signification nouvelle et plus profonde : elle devient l’image de l’amour constant de Dieu pour son peuple et de la fidélité irrévocable du Christ à son Église », poursuit Mgr Müller.

En d’autres termes, « le mariage sacramentel appartient à l’ordre de la grâce et il est introduit dans la communion définitive d’amour du Christ avec son Église. Les chrétiens sont appelés à vivre leur mariage dans l’horizon eschatologique de la venue du Royaume de Dieu en Jésus Christ, le Verbe de Dieu incarné. » 

A suivre…

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ZENIT Staff

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