Echos de la presse en Bulgarie: la fin de la "piste bulgare"

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Et la route de Moscou

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CITE DU VATICAN, Vendredi 24 mai 2002 (ZENIT.org) – La presse bulgare abonde en articles concernant la visite du pape Jean-Paul II arrivé hier, 23 mai, à Sofia pour une visite de quatre jours. Deux thèmes principaux affleurent: la fin de la « piste bulgare » et la route de Moscou.

Inaugurant le centre de presse international à cette occasion, le ministre bulgare des Affaires étrangères, M. Solomon Passi, en visite au Vatican la semaine passée, a déclaré que la visite du pape Jean-Paul II était un signe de bénédiction pour la politique étrangère de la Bulgarie. C’est ce qu’indiquent les quotidiens Sega, et Tchassa.

Interrogé par le journal catholique allemand « Tagespost », le Premier ministre bulgare, Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha, a déclaré que la visite du pape en Bulgarie mettrait fin aux spéculations sur la soi-disant filière bulgare dans l´attentat perpétré à l´époque contre le pape Jean-Paul II, une information reprise par Troud, et Tchassa et confirmé par un communiqué conjoint du Vatican et de Sofia ce matin, 24 mai, à la suite de la visite de Jean-Paul II au président de la République.

Dans son entretien privé avec le président bulgare, Gueorgui Parvanov, au palais présidentiel, ce matin, à 9 h 30, Jean Paul II a déclaré n´avoir « jamais cru à la soi-disant filière bulgare » pour l´attentat de 1981. « Je n´ai jamais cru à la soi-disant filière bulgare et cela en raison de mon affection pour le peuple bulgare et le respect que j´ai pour lui », a dit le pape.

M. Parvanov « a exprimé l´estime du peuple bulgare au pape qui a exclu une participation bulgare dans l´attentat qui a failli lui coûter la vie », selon le même communiqué.

Un an et demi après l´attentat, Mehmet Ali Agça avait en effet mis en cause trois Bulgares, dont Serguei Antonov, chef d´escale de la compagnie aérienne bulgare Balkan. Arrêté en 1982 à Rome et accusé de « concours actif » dans l´attentat, il était, comme les deux autres Bulgares, acquitté quatre ans plus tard, pour « insuffisance de preuves ».

En 1986, Antonov était revenu en Bulgarie souffrant d´une maladie psychique, rappelle l´AFP. Le gouvernement de Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha vient de lui accordé une pension pour « mérites exceptionnels » en récompense pour « son attitude ferme pendant un procès qui menaçait de ruiner le prestige de l´Etat bulgare et les séquelles graves du procès pour sa santé »: un geste qui accrédite la thèse répandue en Bulgarie qu´Antonov a servi de bouc émissaire.

De fait, toujours selon l´AFP, les archives des services secrets bulgares ont été accessibles après la chute du régime communiste, et en 1991, elles ont été remises par le président Jelio Jelev au « Centre pour la démocratie » de Washington, qui enquêtait sur l´attentat. Leur examen aurait conclu qu´aucun Bulgare n´était impliqué.

Douma cite aujourd´hui le directeur général de la radio Vatican, le P. Pasquale Borgomeo, qui a déclaré hier devant la Radio nationale bulgare que le Vatican et l´Eglise catholique avaient complètement rejeté l´idée de la-dite « piste bulgare » dans l´attentat contre le pape, perpétré en 1981. Il faudrait, selon lui, distinguer la position de l´Eglise catholique de celle de milieux politiques déterminés qui chercheront toujours à spéculer de ce thème, a souligné le P. Borgomeo.

« Le pape ne croit pas non plus à la filière bulgare »: Troud reprend également ce titre de l´entretien du président Parvanov au quotidien italien le « Corriere della sera ».

Se référant au journal russe en ligne « Gazeta rou » (www.gazeta.ru), les médias bulgares (Troud et Tchassa) indiquent que l´Eglise russe se serait opposée à la visite du pape en Bulgarie. Le Patriarche russe Alexis II aurait exercé une pression sur le patriarche Maxim afin que celui-ci renonce à rencontrer le pape. Le patriarche bulgare a consenti a rencontrer Jean-Paul II, en dépit des instructions d´Alexis II, indique « Gazeta rou ». Par sa visite en Bulgarie et celle en Azerbaïdjan, le pape porterait deux coups à la fois contre l´église russe, toujours selon Gazeta rou.

« A Sofia, le pape cherche un rapprochement avec Moscou », titre en revanche Monitor. Selon des observateurs, par sa visite en Bulgarie, le pape cherche à hâter la possibilité d´une visite à Moscou. Un tel rapprochement est parmi les principales tâches de son pontificat, continue Monitor. A cet objectif ont été subordonnées les nombreuses visites du pape à l´Est et dans des pays orthodoxes: en Roumanie, en Géorgie, en Ukraine, au Kazakhstan, en Arménie, en Grèce et, aujourd´hui, en Bulgarie.

Monitor et Demokratsia se font en effet l´écho de la presse italienne. Ces pays sont des centres de l´orthodoxie qui ont accepté avec plus ou moins d´enthousiasme, l´accolade fraternelle de l´église catholique romaine, écrit « La Stampa », alors que le quotidien catholique « Avvenire » titre: « Sofia, pont vers Moscou ».

Les médias ont également retransmis en direct les allocutions prononcées par le Président Parvanov et par Jean-Paul II lors de la cérémonie officielle de bienvenue, hier après-midi, place Alexandre Nevski.

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ZENIT Staff

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