Document sur l’Eglise : « Une invitation au dialogue » selon le card. Kasper

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Commentaire du document de la Doctrine de la Foi

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ROME, Vendredi 13 juillet 2007 (ZENIT.org) – « Une invitation au dialogue », c’est ainsi que le cardinal Kasper voit le récent document de la congrégation pour la Doctrine de la Foi sur l’Eglise publié le 10 juillet (cf. Zenit du 10 juillet 2007).

Le cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens souligne cet aspect du document après quelques réactions « irritées » dans certaines communautés protestantes.

« Une seconde lecture, plus sereine, pourra montrer, que le document ne dit rien de neuf, mais expose et explique, dans un résumé synthétique, la position déjà soutenue par l’Eglise catholique », déclare le cardinal Kasper.

« Il n’y a pas de situation nouvelle, il n’y a donc aucune raison objective de ressentiment ou aucun motif pour se sentir traités avec brusquerie. Tout dialogue présuppose la clarté sur les différentes positions », ajoute-t-il.

A propos des communautés issues de la Réforme, le cardinal Kasper précise que ce sont justement les « partenaires protestants » qui ont récemment demandé un « œcuménisme aux profils définis ».

La déclaration expose donc le « profil catholique », et ce qui, du point de vue catholique, « sépare encore » et ceci « ne limite pas le dialogue, mais le favorise au contraire », précise le cardinal Kasper.

Pour le président du dicastère pour l’unité, « une lecture attentive du texte clarifie que le document ne dit pas que les Eglises protestantes ne sont pas des Eglises, mais qu’elles ne sont pas des Eglises au sens propre, c’est-à-dire dans le sens où l’Eglise catholique comprend le terme Eglise. C’est une pure évidence pour qui a une formation moyenne en œcuménisme ».

« Les Eglises évangéliques elle-mêmes, précise-t-il encore, ne veulent pas être des ‘Eglises’ au sens de l’Eglise catholique : elles tiennent beaucoup à un concept d’Eglise et de ministère qui ne corresponde pas au concept propre aux catholiques ».

« N’est-il pas vrai, interroge le cardinal Kasper, que le document évangélique sur ‘Ministère et ordination’ a fait quelque chose de semblable, en affirmant que la compréhension du concept d’Eglise et de Ministère n’est pas, du point de vue de l’Eglise protestante, le concept au sens ‘propre’, catholique ? »

« Lorsque j’ai affirmé, au lendemain de la déclaration ‘Dominus Iesus’, que les Eglises protestantes sont des Eglises d’un autre type, cela n’était pas en contradiction avec la formulation de la congrégation pour la Doctrine de la Foi, comme le prétendaient des réactions du côté évangélique. Au contraire, j’ai cherché une interprétation appropriée dont je suis convaincu encore aujourd’hui. Surtout parce que les catholiques, aujourd’hui encore, parlent des Eglises protestantes, de la EKD comme ‘Eglise évangélique d’Allemagne’, de la VELKD, comme ‘Fédération des Eglises évangéliques luthériennes en Allemagne’, de l’Eglise d’Angleterre, etc. La déclaration de la congrégation pour la Doctrine de la Foi n’a rien fait d’autre que mettre en évidence le fait que nous utilisons le mot ‘Eglise’ en lui attribuant une signification qui n’est pas pleinement équivalente. La déclaration rend un service à la clarté et par conséquent au progrès du dialogue ».

En même temps, reconnaît le cardinal Kasper, « à la base du dialogue il n’y a pas ce qui divise mais ce qui unit, et qui est plus grand que ce qui nous divise ».

« Par conséquent, on ne doit pas survoler la déclaration lorsqu’elle affirme de façon positive concernant les Eglises protestantes, à savoir que Jésus Christ est effectivement présent en elles pour le salut de leurs membres ».

« En tenant compte du passé, précise le cardinal Kasper, ce n’est pas une affirmation évidente. Elle inclut la reconnaissance du baptême et, en tenant compte des différences importantes qui existent, la Déclaration, dans le sillage du concile de Vatican II, contient aussi une série d’affirmations positives sur la Dernière Cène célébrée dans l’Eglise protestante (cf. Décret sur l’œcuménisme, n. 22). La déclaration ne constitue donc pas une régression par rapport au progrès œcuménique déjà accompli, mais nous engage à venir à bout des tâches œcuméniques qui sont encore devant nous. Ces différences devraient nous pousser et ne pas nous bouleverser, parce que nous les appelons par leur nom. En dernière analyse, la déclaration est une invitation urgente à continuer un dialogue serein ».

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ZENIT Staff

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