Document final du Congrès mondial sur la pastorale des gitans

Print Friendly, PDF & Email

L’instruction, un des éléments-clefs pour développer leur potentiel

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, Vendredi 3 octobre 2008 (ZENIT.org) – Le document final du VIème Congrès mondial sur la pastorale des gitans, publié jeudi, demande l’interdiction de la création d’écoles spéciales pour les enfants gitans, ainsi que des programmes de stérilisation pour les gitanes.

Le Congrès s’est tenu à Freising, en Allemagne, du 1er au 4 septembre, à l’initiative du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, en collaboration avec la conférence épiscopale allemande

Centré sur le thème : « Les jeunes gitans dans l’Eglise et dans la société », ce congrès réunissait 150 délégués (archevêques, évêques, prêtres, diacres, religieux et religieuses, agents pastoraux, laïcs et représentants des tsiganes), provenant de 26 pays européens, d’Amérique latine et d’Asie.

Le document, dans ses recommandations finales, insiste beaucoup sur l’importance de l’instruction, considérée comme un des éléments clefs dans l’épanouissement des enfants et des jeunes gitans.

« L’instruction est un processus fondamental pour développer son potentiel personnel et elle est nécessaire pour une bonne intégration dans la société », affirme le document, envoyé à ZENIT, par le Conseil pontifical, dont le président est le cardinal Renato R. Martino.

C’est pourquoi, ajoute le texte, « on ne peut permettre que les gitans soient insérés dans des ‘écoles spéciales’ qui ne seraient pour eux que sources d’humiliation ».

« L’instruction est la condition qui permet de participer à la vie politique, sociale et économique, dans une position d’égalité vis-à-vis des autres, explique le document. Elle doit, par ailleurs, encourager la pensée justement critique et la responsabilité qui, à leur tour, sont nécessaires pour bâtir une société toujours plus humaine, fondée sur les principes de justice, d’égalité et de fraternité ».

La formation au travail a été l’une des principales préoccupations de ce congrès qui a mis en avant le fait que « les jeunes ont des barrières à surmonter, en raison notamment des faiblesses du système éducatif, et que ces barrières sont un obstacle à leur accès au monde du travail ».

En ce qui concerne la situation des gitanes, le congrès condamne toute idée de « stérilisations forcées et les campagnes qui tendent à déstabiliser la conception même de la famille chez les gitans ».

« L’éducation des femmes doit être une garantie en ce qui concerne les droits fondamentaux, ainsi que le dialogue interculturel, l’insertion des jeunes dans la vie démocratique, la cohésion sociale et le développement des politiques en faveur des jeunes », poursuit le document.

Le texte estime également qu’il serait utile « de demander aux organisations humanitaires et à la Caritas d’instituer, en les contrôlant par la suite, des microcrédits pour les familles et les communautés susceptibles de savoir les utiliser au profit de leur ethnie ».

Dans la pastorale des gitans, affirme le texte, « un rôle particulier peut être exercé par les mouvements d’église et par les nouvelles communautés que l’Esprit Saint suscite dans l’Eglise ».

De la même manière, le document final demande à ce que les congrégations religieuses, les associations catholiques et les communautés ecclésiales de base s’engagent dans une pastorale s’occupant spécifiquement des jeunes gitans.

« Exclus, relégués aux marges de l’humanité, humiliés dans leur dignité, les gitans ont besoin d’une Eglise vivante, d’une Eglise-communion, capable de former et d’aider à surmonter les difficultés que la politique ne parvient pas à résoudre », affirme le texte.

« Toutefois, le fait de se présenter dans un attitude d’amour et habités par le désir de proclamer la Bonne Nouvelle ne suffit pas à créer un rapport de confiance parmi les gitans et les gağé [non gitans, nldr.], qui portent encore sur eux le poids de leur histoire et des torts subis ».

« Ainsi, les initiatives de ceux qui essaient de pénétrer leur monde n’inspirent pas encore confiance à la population gitane, conclut-il. Seuls des gestes concrets de solidarité peuvent aider à surmonter, l’attitude initiale, en partageant leur vie, en développant des projets à dimension humaine qui favorisent une participation et une adhésion des jeunes gitans ».

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel