Dimension oecuménique de l'évangélisation, par le métropolite Emmanuel

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Pour « ré-enchanter l’espoir » : la communion

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ROME, vendredi 12 octobre 2012 (ZENIT.org) – Mgr Emmanuel Adamakis, métropolite orthodoxe grec de France, président de la Conférence des Églises européennes (CEC/KEK), propose la dimension œcuménique de l’évangélisation et le « ré-enchantement de l’espoir » dans le monde, par la communion.

Délégué fraternel du synode des évêques, il a été auditionné hier après-midi, 11 octobre 2012, lors de la sixième congrégation à Rome. Mgr Leo Makkonen, archevêque de Carélie et de toute la Finlande et Mgr Nifon Mihaita, métropolite et archevêque de Targoviste en Roumanie, sont également intervenus.

Le métropolite Emmanuel Adamakis s’est demandé « comment articuler œcuménisme, évangélisation et transmission de la foi ? ». Il s’agit en particulier de « comprendre la place de l’œcuménisme à l’intérieur des nouvelles formes d’évangélisation ».  

Témoigner de la foi commune

Pour le métropolite orthodoxe, l’œcuménisme est une « obligation à dépasser les représentations qui sont les nôtres et qui se limitent souvent à de simples guerres de clochers », attitude qui « ne rend pas compte du message salvateur porté par le Christ ».  

Partageant son expérience au sein de la Conférence des Églises européennes, il a invité à réfléchir à la manière de « réconcilier la division des chrétiens avec l’évangélisation » : concrètement, les Églises et Communautés chrétiennes membres de la CEC se sont engagées à « parler de nos initiatives d’évangélisation avec les autres Églises, à conclure des accords à ce sujet et à éviter ainsi une concurrence dommageable ainsi que le danger de nouvelles divisions ».

Sur le plan pastoral, il a encouragé à « témoigner plus justement de la foi commune » ce qui serait un « préalable nécessaire à la reconstruction de l’Unité des Chrétiens », a-t-il estimé, exhortant à « prendre en considération la dimension œcuménique de l’évangélisation ».

Pour ré-enchanter l’espoir

Selon le métropolite Emmanuel Adamakis, le cœur de la problématique de la nouvelle évangélisation renvoie « aux réponses que la foi est susceptible d’apporter dans le monde contemporain ».  

Il a suggéré notamment de chercher « à quel champ sémantique renvoie le terme “nouveau” », afin de pouvoir « apporter une réponse adéquate aux interrogations de nos frères et sœurs ».

« Mondialisation et société de consommation ne sont que les épiphénomènes d’un problème plus profond: la transformation de l’espoir en recherche du bonheur », a-t-il constaté : « nos contemporains ont perdu espoir et ne sont qu’à la recherche du bonheur ».

Il a proposé par conséquent le « ré-enchantement de l’espoir » : qui se fera en définissant « lien » ce qui existe « entre Dieu et l’homme, entre les différentes personnes humaines, et à l’intérieur même de chaque personnalité ».

« Le bonheur se transforme en espoir dans la mesure où chaque personne apprend à se connaître en tant qu’être de relation, pour ne pas dire en tant qu’être de communion », a-t-il expliqué, encourageant à revenir au Christ, qui est « objet de communion » et simultanément « lien de communion ».

« Lorsque le bonheur individuel est relié à la destinée collective, l’Église, il se meut en espoir sous l’effet de l’eschatologie, l’avènement des fins dernières », a conclu le métropolite.

La Conférence des Eglises européennes (CEC/KEK) est une communauté œcuménique d’Eglises d’Europe qui confessent le Seigneur Jésus Christ en tant que Dieu et Sauveur selon les Ecritures, s’efforçant ainsi de réaliser ensemble leur appel commun pour la gloire du Dieu un, Père, Fils et Saint Esprit, indique le site en ligne.

L’origine du mouvement qui a mené à la création de la Conférence des Eglises européennes remonte à la période de la guerre froide. L’Europe déchirée et divisée des années 1940 et 1950 avait besoin de surmonter les divisions politiques pour pouvoir à nouveau se consacrer aux destinées des peuples meurtris par la seconde guerre mondiale. A cette époque, un petit groupe de responsables d’Eglises de l’Europe de l’Est et de l’Ouest a commencé à réfléchir à la possibilité d’établir le dialogue entre Eglises de pays européens séparés par des systèmes politiques, économiques et sociaux différents. Leur but était d’aider les Eglises d’Europe à devenir des instruments de paix et de compréhension.

Des rencontres exploratoires et préparatoires eurent lieu en 1953 et 1957. En 1959, des représentants de plus de 40 Eglises se réunirent à Nyborg Strand (Danemark) pour la première Assemblée de la CEC/KEK. A l’époque, l’organisation était une simple association d’Eglises, mais l’adoption d’une Constitution par l’Assemblée de 1964 permis de franchir un pas significatif sur la voie de la formation d’une conférence régionale d’Eglises. Cette Assemblée eut lieu en mer Baltique à bord du navire « Bornholm » afin de surmonter les problèmes de visa survenus à la dernière minute et de s’assurer que toutes les Eglises soient représentées.

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ZENIT Staff

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