"Dieu t'attend dans les périphéries"

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Quatrième jour de retraite du pape et de la Curie

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« Dirige tes pas vers les périphéries, va célébrer dans les baraques, va déjeuner avec ceux qui n’ont pas beaucoup à manger. Tu comprendras où Dieu t’attend », déclare le P. Secondin au quatrième jour de retraite de carême du pape et de la curie romaine, dans la maison du Divin Maître à Ariccia (22-27 février 2015).

Mercredi 25 février, le père carme Bruno Secondin a parcouru le dialogue entre Dieu et Élie au chapitre 19 du premier livre des Rois. L’Osservatore Romano rapporte des extraits de son intervention.

Dieu opère chez le prophète une « catharsis profonde », a-t-il expliqué : d’un « moi hypertrophique », qui lui fait voir son échec comme « centre du monde », Élie doit « se laisser décomposer ».

La conversation commence par une question : par deux fois, le Seigneur demande « Que fais-tu là ? ». Dieu « se présente par une question » et force l’homme « à regarder en lui-même, à exprimer ses inquiétudes ».

Au yeux d’Elie, « son échec pourrait sembler être l’échec de Dieu » : les croyants aussi, tentent parfois de « manipuler Dieu », a fait observer le P. Secondin. Mais « Dieu est libre devant les puissants et même devant la furie d’Élie ».

Face au prophète qui souhaite « mourir », Dieu l’appelle à « franchir une étape », à « saisir les signes de l’avenir » – ce sont « les sept mille hommes qui n’auront pas fléchi devant Baal » – à « retrouver une fraîcheur », à « se remettre en chemin ».

De même le chrétien qui est « déçu, fatigué », qui se croit « meilleur que tous les autres » et qui pense « que le monde n’est habité que de diables déchaînés », est invité à « se laisser surprendre par Dieu ».

L’exhortation divine : « Retourne sur tes pas ! », c’est l’appel à « ouvrir ses armoires pleines de ‘paludamenti’ [manteau romain représentant le pouvoir] inutiles » et les jeter, ouvrir ses bras pour « faire une paix sincère avec celui qu’on ne peut pas supporter », élargir son horizon « à la vérité polyphonique, à la beauté des cultures et à la richesse des traditions ».

« Dirige tes pas vers les périphéries, va célébrer dans les baraques, va déjeuner avec ceux qui n’ont pas beaucoup à manger. Tu comprendras où Dieu t’attend », a insisté le P. Secondin.

Il a aussi proposé des questions pour un examen de conscience : « Avons-nous nous aussi des Jézabel qui nous empoisonnent la vie ? Sommes-nous obsédés par des problèmes avec certaines personnes, ou de travail, de carrière ? (…) Savons-nous rester dans une adoration craintive de Dieu qui passe ? Avons-nous l’habitude d’être avec lui dans l’intimité ? Ou y a-t-il des voix assourdissantes (succès, vanité, argent, fautes des autres) qui nous distraient ? Suis-je capable de saisir la fidélité silencieuse du peuple, d’écouter les ultrasons des pauvres, des simples, des petits ? »

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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