« Dieu n'est pas une menace pour l'homme ! »

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Audience à la Commission théologique internationale (1)

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« Dieu n’est pas une menace pour l’homme ! » s’exclame le pape François qui redit le refus des croyants de « la violence ‘au nom de Dieu’ ». Ce que Dieu donne, c’est la paix, et la paix sociale.

Le pape François a en effet reçu, ce vendredi matin, 6 décembre, les membres de la Commission théologique internationale, accompagnés du président, Mgr Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi : la Commission a tenu sa session plénière cette semaine.

La paix, au nom de Dieu

A propos des trois thèmes abordés au cours de la session – monothéisme et violence, doctrine sociale et ‘sensus fidei’ -, le pape a insisté sur le refus de la violence « au nom de Dieu »: « Votre réflexion sur les rapports entre monothéisme et violence atteste que la Révélation de Dieu constitue vraiment une Bonne nouvelle pour tous les hommes. Dieu n’est pas une menace pour l’homme ! La foi dans le Dieu unique et trois fois saint n’est pas et ne peut jamais être génératrice de violence et d’intolérance. Au contraire, son caractère hautement rationnel lui confère une dimension universelle, capable d’unir les hommes de bonne volonté. D’autre part, la Révélation définitive de Dieu en Jésus-Christ rend désormais impossible tout recours à la violence « au nom de Dieu ». C’est justement par son refus de la violence, parce qu’il a vaincu le mal par le bien, par le sang de sa Croix, que Jésus a réconcilié les hommes avec Dieu et entre eux. »

« C’est cette paix, qui est au centre de votre réflexion sur la doctrine sociale de l’Église, a poursuivi le pape. Celle-ci s’applique à traduire dans le concret de la vie sociale l’amour de Dieu pour l’homme, manifesté en Jésus-Christ. Voilà pourquoi la doctrine sociale s’enracine toujours dans la Parole de Dieu, accueillie, célébrée et vécue dans l’Église. Et l’Église est tenue de vivre avant tout en son sein ce message social qu’elle apporte au monde. Les relations fraternelles entre les croyants, l’autorité exercée comme un service, le partage avec les pauvres : tous ces aspects qui caractérisent la vie ecclésiale depuis son origine, peuvent et doivent constituer un modèle vivant et attrayant pour les différentes communautés humaines, de la famille jusqu’à la société civile. »

Le « sens de la foi »

Or, a fait observer le pape François, « ce témoignage appartient au peuple de Dieu dans son ensemble, en tant que peuple de prophètes. Par le don de l’Esprit-Saint, les membres de l’Église possèdent le « sens de la foi ». Il s’agit d’une sorte d’« instinct spirituel » qui permet de sentir « cum Ecclesia » et de discerner ce qui est conforme à la foi apostolique et à l’esprit de l’Évangile. Certes, le « sensus fidelium » ne peut se confondre avec la réalité sociologique d’une opinion majoritaire, ceci est clair. C’est autre chose. Il est donc important – et c’est votre tâche – d’élaborer des critères qui permettent de discerner les expressions authentiques du « sensus fidelium ». Pour sa part, le Magistère a le devoir d’être attentif à ce que l’Esprit dit aux Églises à travers les manifestations authentiques du « sensus fidelium ». »

Traduction d’Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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