Dieu aussi pleure, comme un père qui aime ses enfants

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Homélie de la messe du 4 février

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« Le Père ne peut se comprendre lui-même sans le fils ! », explique le pape à partir de deux exemples bibliques. Il ajoute: « Dieu aussi pleure : ses pleurs sont comme ceux d’un père qui aime ses enfants et qui ne les renie pas même s’ils sont rebelles, mais qui les attend toujours ».

Deux thèmes développés par le pape François dans son homélie de la messe de ce mardi 4 février, à Sainte-Marthe, au Vatican. Radio Vatican en italien rapporte l’essentiel de cette homélie.

Le pape a commenté les lectures bibliques de la messe en présentant deux pères : le roi David, qui pleure la mort de son fils rebelle, Absalon, et Jaïre, le chef de la synagogue, qui prie Jésus de guérir sa fille.

David pleure lorsqu’il apprend que son fils a été tué, alors que celui-ci combattait contre lui pour conquérir son royaume. L’armée de David est victorieuse, mais la victoire n’intéresse pas le roi : « Il attendait son fils ! Tout ce qui l’intéressait, c’était son fils ! Il était roi, c’était le chef du pays, mais il était père ! Et ainsi, lorsque lui est parvenue la nouvelle de la mort de son fils, il fut bouleversé, il monta à l’étage… et se mit à pleurer ».

« ‘Tout en marchant, il disait : Mon fils Absalon ! mon fils ! mon fils Absalon ! Pourquoi ne suis-je pas mort à ta place ? Absalon, mon fils ! mon fils !’ : c’est cela, le cœur d’un père, qui ne renie jamais son fils. ‘C’est un brigand, c’est un ennemi, mais c’est mon fils’. Et il ne renie pas sa paternité, il pleure. Deux fois, David a pleuré un enfant : cette fois-ci et l’autre fois, lorsque l’enfant de l’adultère était sur le point de mourir. Cette fois-là aussi, il a jeûné, il a fait pénitence pour sauver la vie de son fils. Il était père ! ».

L’autre père est le chef de la synagogue, « une personne importante, souligne le pape. Mais devant la maladie de sa fille, il n’a pas honte de se jeter aux pieds de Jésus : ‘Ma petite fille est à toute extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive’. Il n’a pas honte », il ne pense pas à ce que pourraient dire les autres, parce qu’il est père. David et Jaïre sont deux pères.

Le pape explique encore : « Pour eux, le plus important, c’est leur fils, leur fille ! Rien d’autre. La seule chose importante ! Cela nous fait penser à la première chose que nous disons à Dieu, dans le Credo : ‘Je crois en Dieu le Père…’. Cela nous fait penser à la paternité de Dieu. Mais Dieu est comme cela. Dieu est comme cela avec nous ! ‘Mais, Père, Dieu ne pleure pas !’… Comment cela ? Souvenons-nous de Jésus, lorsqu’il a pleuré en regardant Jérusalem. ‘Jérusalem, Jérusalem ! Combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes’. Dieu pleure ! Jésus a pleuré pour nous ! Et ces pleurs de Jésus sont justement la figure des pleurs du Père, qui nous veut tous avec lui ».

« Dans les moments difficiles, a ajouté le pape François, le Père répond. Souvenons-nous d’Isaac, lorsqu’il va avec Abraham faire le sacrifice : Isaac n’était pas bête, il s’était aperçu qu’ils portaient le bois et le feu, mais pas l’agneau pour le sacrifice. Il avait le cœur angoissé ! Et que dit-il ? ‘Père !’. Et aussitôt : ‘Me voici, mon fils !’. Le Père répond ». C’est ainsi que Jésus, au Jardin des Oliviers, dit « le cœur angoissé : ‘Père, s’il est possible, éloigne de moi cette coupe !’. Et les anges sont venus lui donner de la force. Notre Dieu est comme cela : il est Père ! C’est un père comme cela ! ».

Un Père comme celui qui attend le fils prodigue qui était parti « avec tout l’argent, avec tout l’héritage. Mais le Père l’attendait » tous les jours et il « l’a vu de loin ». « Voilà qui est notre Dieu ! » a déclaré le pape et « notre paternité », celle des pères de familles comme la paternité spirituelle des évêques et des prêtres, « doit être comme cela. Le Père a comme une onction qui vient du fils : il ne peut se comprendre lui-même sans le fils ! Et c’est pour cela qu’il a besoin du fils : il l’attend, l’aime, le cherche, lui pardonne, le veut près de lui, tout près, comme la poule veut ses poussins près d’elle ».Le pape a conclu par cette exhortation à la confiance dans l’amour de Dieu le Père : « Aujourd’hui, rentrons chez nous avec ces deux images : David, qui pleure, et l’autre, le chef de la synagogue, qui se jette devant Jésus, sans craindre la honte et de faire rire les autres. Ce qui était en jeu, c’était leurs enfants : le fils et la fille. Et avec ces deux images, disons : ‘Je crois en Dieu le Père…’. Et demandons à l’Esprit-Saint – parce que c’est seulement lui, l’Esprit-Saint – de nous enseigner à dire ‘Abba, Père !’. C’est une grâce ! Pouvoir dire à Dieu ‘Père !’ avec son cœur, c’est une grâce de l’Esprit-Saint. Il faut la lui demander ! »

Traduction d’Hélène Ginabat


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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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