« Dieu a tant aimé le monde » : Méditation de l’Evangile du dimanche 26 mars

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Par le père R. Cantalamessa

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ROME, Vendredi 24 mars 2006 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile de ce dimanche, proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Evangile de Jésus Christ selon saint Jean 3, 14-21

De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici : quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises. En effet, tout homme qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses oeuvres ne lui soient reprochées ; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses oeuvres soient reconnues comme des oeuvres de Dieu ».

© AELF

C’est ainsi que Dieu a aimé le monde !

Dans l’Evangile de ce dimanche nous trouvons l’une des phrases les plus belles et les plus réconfortantes, en absolu, de la Bible : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle ».

Pour nous parler de son amour, Dieu s’est servi des expériences d’amour que l’homme fait dans son milieu naturel. Dante dit qu’en Dieu existe, comme relié dans un même volume « ce qui par l’univers est en feuillets épars ». Tous les amours humains – conjugal, paternel, maternel, d’amitié – sont les pages d’un cahier ou les étincelles d’un feu qui trouve en Dieu sa source et sa plénitude.

Dans la Bible, Dieu nous parle avant tout de son amour à travers l’image de l’amour paternel. L’amour paternel est fait d’incitation, d’élan. Le père veut faire grandir son fils en le poussant à donner le meilleur de lui-même. Ce faisant, un père louera difficilement son fils de manière inconditionnelle, en sa présence, de peur qu’il croie être arrivé au but et ne fasse plus d’efforts. La correction est également une caractéristique de l’amour paternel. Mais un vrai père est également celui qui donne la liberté et la sécurité à son fils, qui le fait se sentir protégé dans la vie. C’est pour cette raison que Dieu se présente à l’homme, tout au long de la révélation, comme « son rocher et son rempart », « forteresse toujours proche dans l’angoisse ».

En d’autres occasions, Dieu nous parle avec l’image de l’amour maternel. Il dit : « Est-ce qu’une femme peut oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles ? Même si elle pouvait l’oublier, moi, je ne t’oublierai pas » (Is 49, 15). L’amour de la mère est fait d’accueil, de compassion et de tendresse ; c’est un amour « viscéral ». Les mères sont toujours un peu complices des enfants et doivent souvent les défendre et intercéder pour eux auprès de leur père. On parle toujours de la puissance de Dieu et de sa force ; mais la Bible nous parle aussi d’une faiblesse de Dieu, de son impuissance. C’est la « faiblesse » maternelle.

L’homme connaît par expérience un autre type d’amour, l’amour sponsal, dont on dit qu’il est « fort comme la Mort » et dont les traits « sont des traits de feu » (cf. Ct 8, 6). Dieu a également eu recours à ce type d’amour pour nous convaincre de son amour passionné pour nous. Tous les termes typiques de l’amour entre un homme et une femme, y compris le terme « séduction », sont utilisés dans la Bible pour décrire l’amour de Dieu pour l’homme.

Jésus a parfait toutes ces formes d’amour, paternel, maternel, sponsal (combien de fois s’est-il comparé à un époux !) ; mais il en a ajouté une autre : l’amour d’amitié. Il disait à ces disciples : « Je ne vous appelle plus serviteurs… maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15, 15).

Qu’est-ce que l’amitié ? L’amitié peut constituer un lien plus fort que le lien de parenté. La parenté consiste à avoir le même sang ; l’amitié à avoir les mêmes goûts, idéaux, intérêts. L’amitié naît de la confidence, c’est-à-dire du fait que je confie à un autre ce qu’il y a de plus intime et de plus personnel dans mes pensées et mes expériences.

Maintenant, Jésus explique qu’il nous appelle ses amis, car tout ce qu’il savait de son Père céleste, il nous l’a fait connaître, il nous l’a confié. Il a partagé avec nous des secrets de famille, de la famille de la Trinité ! Par exemple du fait que Dieu privilégie les petits et les pauvres, qu’il nous aime comme un père, qu’il nous a réservé une place. Jésus donne au mot « ami » son sens le plus plein.

Que devons-nous faire après avoir rappelé cet amour ? Une chose très simple : croire à l’amour de Dieu, l’accueillir ; répéter, émus, avec saint Jean : « Nous avons cru à l’amour que Dieu a pour nous ! » (cf.1 Jn 4, 16).

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ZENIT Staff

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