Deuxième année positive pour les finances du Saint-Siège, malgré le conclave

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La vacance du siège apostolique a coûté 7 millions d’euro

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ROME, Vendredi 21 juillet 2006 (ZENIT.org) – En 2005, pour la deuxième année consécutive, le bilan consolidé des finances du Saint-Siège affiche un solde de 9,5 millions d’euro, en dépit du coût des funérailles de Jean-Paul II, du conclave et de la période du « Siège vacant », soit 7 millions d’euro.

On rapporte souvent cette réponse du pape Jean-Paul II après des critiques exprimées contre les dépenses pour la piscine privée du palais apostolique de Castelgandolfo: « Cela coûte moins cher qu’un conclave ». La piscine était en effet utile à sa santé.

Ce résultat financier, trois fois supérieur à celui de 2004, et le meilleur depuis huit ans, est dû à une bonne conjoncture des marchés financiers, a indiqué le cardinal Sergio Sebastiani, président de la Préfecture des Affaires économiques du Saint-Siège (APSA), qui a en effet rendu public le 12 juillet dernier, en la salle de presse du Saint-Siège, ce bilan consolidé pour l’année 2005.

Cette présentation fait suite à la réunion, le 4 juillet dernier, du conseil des cardinaux pour l’Etude des problèmes d’organisation et des finances du Saint-Siège.

Le cardinal Sebastiani précisait que ce bénéfice servirait à combler les déficits précédents et serait versé au patrimoine en cas de nouvelle année de « vaches maigres ».

La rubrique « dépenses et recettes diverses » indique que les frais occasionnés par la période du « Siège vacant » (« Sede Vacante »), de la mort de Jean-Paul II à l’élection de son successeur s’élèvent à 7 millions d’euro.

Jean-Paul II est, rappelons-le décédé le 2 avril 2005 : sa mort a été suivie d’une période de deuil et ses funérailles, le 8 avril, et de l’élection de son successeur par les cardinaux venus du monde entier (le conclave et les jours qui l’ont préparé), le 19 avril, et son intronisation, le 25 avril. A cette occasion, le personnel du Vatican a effectué de nombreuses heures supplémentaires et a reçu des gratifications exceptionnelles.

Mais le cardinal Sebastiani précisait qu’à la même période, le Vatican a également limité les pertes grâce à la vente de publications et à l’afflux d’un grand nombre de visiteurs, en particulier aux Musées du Vatican.

Globalement, le secteur financier de 2005 se clôt par un solde de 43, 3 millions d’euro. En 2004, le solde était de 6,1 millions d’euro, après trois années de « vaches maigres » , selon l’expression – biblique – du cardinal Sebastiani lors de la conférence de presse.

Le déficit était dû en particulier à la chute de valeurs boursières et la baisse du dollar par rapport à l’euro.

Le secteur immobilier est également positif, mais moins qu’en 2004, avec 22,2 millions d’euro au lieu de 24,9 millions l’année précédente. Le fléchissement est dû à une diminution des plus-values réalisées en 2005.

Pour ce qui est des activités institutionnelles des dicastères, de la secrétairerie d’Etat et des représentations pontificales dans le monde, le déficit est de 36, 9 millions. Elles ont coûté globalement 121,3 millions d’euro (pour 101,6 millions en 2004), mais elles ont été financée en partie par la contribution des Eglises locales, des congrégations religieuses et des fidèles à hauteur de 73,9 millions d’euro (soit un peu plus qu’en 2004 avec le don de 73,3 millions).

Ce soutien des catholiques du monde aux activités du Saint-Siège a été demandé et institué par Jean-Paul II, qui l’a fait inscrire dans le droit de l’Eglise lors de sa révision en 1983. Le Canon 1271 du Code de droit canonique de l’Eglise latine en effet, rappelait le cardinal Sebastiani, invite (sans obliger) les fidèles à aider le fonctionnement de la curie romaine au service des diocèses, des instituts religieux, etc.

Pour ce qui concerne les activités institutionnelles liées au Saint-Siège comme les media (Radio Vatican, la Typographie vaticane, le Centre télévisuel du Vatican, et la Librairie éditrice vaticane), le déficit est de 11,8 millions d’euro, le déficit de Radio Vatican étant de 23,5 millions et celui de L’Osservatore Romano de 4,6 millions. Un bilan compensé en partie par la santé financière du Centre télévisuel du Vatican (CTV), grâce à la vente d’images aux télévisions du monde, et par celles de la Librairie éditrice vaticane (LEV), qui gère les droits d’auteurs de tous les écrits du cardinal Ratzinger et du pape Benoît XVI.

Pour 2005 aussi, c’est le gouvernement de la Cité du Vatican qui a couvert la moitié des dépenses de fonctionnement de Radio Vatican.

Le secrétaire de la Préfecture des Affaires économiques du Saint-Siège (APSA), Mons. Franco Croci a cependant indiqué qu’un plan de dix ans est en cours en vue de la réduction graduelle du personnel, d’ici 2013, pour passer de 395 employés à 335 : une mesure rendue possible par la technologie.

Le plan, a précisé pour sa part le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, également directeur général de Radio Vatican et directeur du Centre télévisuel du Vatican, s’effectuera sans licenciements ni préretraites. « Nous avons choisi un plan sur dix ans qui nous permet d’agir sans faire d’intervention négative sur le personnel ».

Radio Vatican attend également la couverture, à laquelle s’est engagé l’Etat italien, des dépenses dues au déplacement de certaines de ses installations, en raison des limites (les plus sévères au monde, plus encore que les normes européennes servant autrefois de base aux dirigeants de radio Vatican) adoptées par l’Italie en matière d’ondes électromagnétiques, a ajouté le P. Lombardi.

Enfin, pour ce qui concerne l’Obole de Saint-Pierre, cette collecte en faveur de la mission apostolique et caritative du pape, elle a rapporté, en 2005, 59 millions de dollars, soit presque 15 % de plus qu’en 2005.

Le cardinal Sebastiani précisait pour sa part au micro de Radio Vatican que le bilan du Saint-Siège ne comprend pas la Cité du Vatican, qui a ses activités propres en tant qu’Etat. Le Saint-Siège désigne en effet « les bureaux au service du pape en tant que Chef de l’Eglise universelle ».

Les administrations en question sont une soixantaine. Mais la Fabrique de saint-Pierre est indépendante, comme la Propaganda Fide.

Il rappelait que l’APSA « extraordinaire » est née après 1929 pour gérer les activités de type financier : l’Italie a alors offert une compensation symbolique pour l’annexion des Etats pontificaux à l’Italie en 1870, consentant, lors des Pactes du Latran, une certaine somme qu’il a fallu faire fructifier : « une fois ça marche, une fois cela marche moins bien » remarquait le cardinal : « cela dépend de tant de facteurs, le dollar, l’euro, les flux de changes, etc. ».

Selon la constitution de Jean-Paul II Pastor Bonus, l’APSA a deux rôles : le premier, de vigilance, pour toutes les administrations et le Saint-Siège ; et le second, de « rédiger le bilan consolidé du Saint-Siège ».

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ZENIT Staff

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