Des précisions d’enquête sur le sarcophage de saint Paul

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Conférence de presse du cardinal Cordero Lanza di Montezemolo

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ROME, Lundi 6 juillet 2009 (ZENIT.org). –  Même si les examens au carbone 14 réalisés sur le sarcophage de saint Paul « ne confirment pas » qu’il s’agit effectivement de ses restes, « ceux-ci ne le démentent pas non plus », a souligné vendredi matin l’archiprêtre de la Basilique romaine de Saint-Paul-hors-les-Murs, le cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo.

Le cardinal s’exprimait lors d’une conférence de presse, au lendemain des révélations du pape, durant son homélie, à la messe de clôture de l’Année Saint-Paul, concernant les récentes recherches effectuées à l’intérieur de la Basilique où, selon la tradition, est conservée la tombe de l’apôtre,  

« Il a été pratiqué un tout petit trou permettant l’introduction d’une sonde spéciale qui a pu relever les traces d’un précieux tissu de lin, couleur pourpre et laminé d’or fin, et d’un tissu bleu ciel filamenté de lin », avait dit le pape au début de son homélie. Ce genre de tissu renvoyant aux tissus de vêtements que l’on ne trouvait que dans les tombes importantes des premiers siècles. 

Le pape avait par ailleurs souligné que les scientifiques, durant leurs recherches, avaient pu constater la présence de grains d’encens rouge et de substances protéiques et calcaires, et celle de « minuscules fragments d’os qui, soumis au  carbone 14 par des experts qui ne savaient rien de leur provenance, se sont révélées être ceux d’une personne ayant vécu entre le Ier et le IIème siècle » . 

« Tout ceci semble confirmer la thèse traditionnelle, unanime et incontestée, qu’il s’agit bien des restes mortels de l’apôtre Paul », a-t-il déclaré. 

Petite et précieuse perforation

Comme l’a expliqué le cardinal Cordero Lanza di Montezemolo, en vingt siècle de temps personne n’a jamais ouvert le sarcophage. L’introduction de la petite sonde « a produit des résultats non seulement intéressants » mais qui indiquent que ce qui a été retrouvé « proviendrait d’un tombeau du Ier ou du IIème siècle ». 

Le cardinal a également fait part de la découverte d’autres grains dont l’aspect « renverrait à un usage religieux ».

L’archiprêtre a précisé que le sarcophage n’a pas été ouvert mais percé, et qu’une analyse plus détaillée pourrait être envisagée dans l’avenir. Mais « ouvrir le sarcophage pour voir à l’intérieur serait difficile. Il faudrait démonter l’autel papal ».  

Il a par ailleurs rappelé la découverte de plaques de marbre, introduites sûrement dans le tombeau  « pour protéger des eaux du Tibre». Une de ces plaques porte l’inscription « Paul apôtre et martyr » en caractère primitifs. 

A la conférence de presse était également présent le professeur Ulderico Santamaria, directeur du « laboratoire diagnostic pour la conservation et la restauration » des Musées du Vatican, qui a participé à la recherche scientifique. 

« Evitant l’entrée d’oxygène dans la tombe, l’utilisation d’une sonde a réduit au minimum le caractère invasif de l’examen et les risques d’endommagement à l’intérieur », a-t-il souligné.

Les minuscules fragments d’os ne permettent pas un examen ADN, qui « requiert beaucoup plus de matériel ».

Selon la tradition, saint Paul a été décapité à l’endroit même où se trouve aujourd’hui l’abbaye des Trois-Fontaines, sur la via Laurentina à Rome. Son corps a, pendant des siècles, été caché dans un sarcophage de famille. 

Ce n’est qu’en 313, après la décision de Constantin d’accorder la liberté religieuse dans l’Empire romain, que commencera le culte public et que le tombeau de saint Paul pourra être visité. 

Une église constantinienne fut alors élevée, transformée ensuite en grande basilique, puis fut élevé un grand cimetière païen, situé près de la Porte Ostiense, transformé ensuite en cimetière chrétien. C’est là que se dresse aujourd’hui la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. 

Carmen Elena Villa

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ZENIT Staff

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