Des mères porteuses clandestines en France

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« Les pouvoirs publics veulent éviter les trafics d’enfants »

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ROME, Jeudi 15 septembre 2005 (ZENIT.org) – « Les pouvoirs publics veulent éviter les trafics d’enfants », mais il existe en France des mères porteuses clandestines, indique la revue de presse de la fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org qui cite « L’Express ».

Pour certaines femmes, n’ayant pas d’utérus, par exemple, le recours aux mères porteuses est une nécessité pour avoir un enfant issu du couple, déclare le magazine l’Express. Un marché souterrain existe donc en France. Anne Vidalie tente de faire un état des lieux de ce marché. Elle a interrogé de nombreux couples en mal d’enfants, et des mères porteuses actives ou candidates.

Il en ressort que les motivations des uns et des autres sont très variées. Cela va du couple qui veut un bébé plus rapidement que l’adoption et est prêt à accepter d’inséminer une autre femme, au couple homosexuel qui ne trouve pas d’autre moyen pour avoir un enfant à la maison, en passant par ceux qui veulent un enfant de leur couple, en passant par une fécondation in vitro (FIV) pour obtenir un embryon, qui sera replacé dans l’utérus de la mère porteuse, qu’ils appellent la « fée », la « marraine » ou la « nounou ».

Pour les mères porteuses les motivations avouées sont « permettre à un couple de connaître la joie d’être parents », ou un « besoin d’argent de manière urgente ».

La procédure, en France, passe souvent par Internet pour contacter les mères porteuses, qui reçoivent de nombreuses demandes. Ce sont elles qui choisissent les parents de leur bébé, en fonction de leur affinité avec le couple, ou du montant de l’indemnité, qui varie entre 15 et 30.000 euros.

Une fois inséminée la mère porteuse accouche sous X, tandis que le père ayant fourni les spermatozoïdes reconnaît officiellement l’enfant. Il est par contre plus difficile pour la mère finale d’adopter l’enfant de son mari, car le parquet français surveille ce genre de manipulations. « Une demande d’adoption, par l’épouse, de l’enfant de son mari déclenche à coup sûr une enquête très pointue. » déclare la juriste Françoise Dekeuwer-Défossez, spécialiste du droit de la famille. « Les pouvoirs publics veulent éviter les trafics d’enfants », explique-t-elle, « Or la gestation pour autrui [GPA] est considérée comme de la vente de bébés ». Les associations et les médecins qui s’entremettent pour organiser une GPA risquent trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.

Le plus souvent les couples se tournent vers l’étranger, et vont dans des pays où la gestation pour autrui est autorisée. Aux Etats-Unis, où 18 états ont légalisé la GPA, celle-ci fait souvent l’objet d’un contrat officiel, prévoyant tous les cas de figure. La note peut aller jusqu’à 60.000 euros. Mais, au retour, la reconnaissance de leur enfant par l’État français n’est pas possible.

Pour le droit français, la mère est celle qui accouche. L’enfant reste donc avec la nationalité du pays où il est né. « Il y a un acharnement idéologique à ne pas reconnaître ces naissances », regrette Laure Camborieux, présidente de l’association Maïa, qui milite pour une légalisation de la GPA.

Si certaines histoires se terminent bien pour les nouveaux parents, ce n’est pas toujours le cas, la mère porteuse profitant de la clandestinité de l’opération en France. Et de nombreuses femmes décident de garder le bébé dont elles ont accouché, ou font monter les prix.

« Tout à leur désir de bébé, jamais ces hommes et ces femmes n’évoquent l’intérêt de l’enfant à venir. Comment vivra-t-il son histoire? Comment assumera-t-il sa filiation? Silence », remarque la journaliste de l’Express.

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ZENIT Staff

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