Dans le dialogue, éviter « toute ambiguïté » qui affaiblirait la foi chrétienne

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Allocution de Benoît XVI à l’université pontificale grégorienne

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ROME, Vendredi 3 novembre 2006 (ZENIT.org) – Dans le dialogue avec les religions, Benoît XVI recommande d’éviter toute « ambiguïté » qui affaiblirait « le contenu esssentiel de la foi chrétienne ».

Benoît XVI a rendu visite, ce vendredi matin à l’université pontificale Grégorienne, l’université des Jésuites, à l’occasion de l’inauguration de l’année académique. Le 21 octobre dernier, le pape s’était rendu pour la même occasion, à l’université du Latran.

Accueilli par le grand chancelier, le cardinal Zénon Grocholewski, le pape s’est tout d’abord recueilli dans la chapelle des étudiants, et s’est ensuite adressé à eux, au corps enseignant et aux bienfaiteurs de l’université, dans le vaste atrium, rendu très lumineux par sa fameuse verrière.

Le cardinal Ratzinger a lui-même enseigné à la Grégorienne, comme il l’a rappelé : il y a donné, en 1972, un cours sur l’Eucharistie.

Le pape a été notamment accueilli par la salutation du P. Gianfranco Ghirlanda, sj, spécialiste en droit canonique, recteur, et par celle du représentant des étudiants, le P. P. Bryan Lobo.

Dans son allocution, le pape a rappelé le caractère indispensable du dialogue interreligieux : « On ne peut faire abstraction, disait le pape, de la confrontation avec les autres religions ».

Mais Benoît XVI avertissait que ce dialogue n’est « constructif » qu’à condition que l’on « évite toute ambiguïté » qui pourrait « affaiblir le contenu essentiel de la foi chrétienne dans le Christ, unique Sauveur de tous les hommes, et dans l’Eglise, nécessaire sacrement du salut pour l’humanité ».

Pour ce qui est du travail des professeurs et des étudiants, le pape a précisé que « la fatigue de l’étude et de l’enseignement a un sens, par rapport au Royaume de Dieu, si elle est soutenue par les vertus théologales ».

« L’objectif immédiat de la science théologique, rappelait le pape, (…) est Dieu lui-même, qui s’est révélé en Jésus Christ, Dieu avec un visage humain ».

Le pape invitait les uns et les autres à « tenir compte de la confrontation avec les cultures séculières, qui dans de nombreuses parties du monde tendent toujours plus à nier tout signe de la présence de Dieu dans la vie de la société et de l’individu », mais aussi cherchent à entamer « la capacité de l’homme à se mettre à l’écoute de Dieu », et ceci « par différents moyens qui désorientent et cachent la juste conscience de l’homme ».

En même temps, faisait observer Benoît XVI, les autres sciences humaines – la psychologie, les sciences sociales, la communication – qui « concernent plus précisément l’homme » ne peuvent être « dissociées de la référence à Dieu ». Le pape soulignait que l’homme « ne peut être pleinement compris si on ne le reconnaît pas comme ouvert à la transcendance ».

Le pape ajoutait : « Privé de sa référence à Dieu, l’homme ne peut pas répondre aux questions fondamentales qui agitent et agiteront toujours son coeur sur la finalité de son existence et donc sur son sens. Par conséquent il ne lui est pas possible de transmettre à la société ces valeurs éthiques qui seules peuvent garantir une cohabitation digne de l’homme. Le destin de l’homme sans sa référence à Dieu ne peut être que la désolation de l’angoisse qui conduit au désespoir ».

En positif, le pape expliquait : « Ce n’est que dans sa référence au Dieu-Amour, qui s’est révélé en Jésus Christ, que l’homme peut donner un sens à son existence et vivre dans l’espérance ».

« L’espérance fait que l’homme ne s’enferme pas dans un nihilisme paralysant et stérile, mais s’ouvre au don généreux de lui-même dans la société dans laquelle il vit pour pouvoir l’améliorer ».

Enfin, le pape rappelait qu’une université ecclésiastique pontificale est un « centre académique destiné à ‘sentire in Ecclesia et cum Ecclesia’, dans l’Eglise et avec l’Eglise ». Cet engagement, soulignait le pape, « naît de l’amour pour l’Eglise, notre Mère et Epouse du Christ ».

Benoît XVI a ensuite visité le centre de congrès « Matteo Ricci », et il y a salué la communauté religieuse des jésuites.

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ZENIT Staff

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