Dans le célibat, l’humanité du prêtre devient dévotion

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Le card. Bagnasco à l’assemblée plénière des évêques italiens

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ROME, Jeudi 27 mai 2010 (ZENIT.org) – A l’approche de la clôture de l’Année sacerdotale, le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes et président de la conférence épiscopale italienne (CEI), a voulu rappeler les fondements d’une solide vocation sacerdotale. 

Dans son discours à l’ouverture, lundi, des travaux de la 61ème assemblée plénière des évêques italiens, l’archevêque a souligné que le « prêtre agit non en son nom propre mais au nom du Christ Ressuscité, qui est le chef du corps de l’Eglise, et qui devient visible par son action réellement efficace ».

« Grâce à cette présence, a-t-il ajouté, le prêtre fait ce qu’il ne pourrait pas faire tout seul, qui le dépasse et n’est pas à sa portée : consacrer le pain et le vin, pardonner les péchés. C’est pourquoi le prêtre n’est pas prêtre de lui-même ni par œuvre de la communauté, mais seulement pour le sacrement, soit prêtre de Dieu. Ce fait même de ne pas s’enraciner en soi mais en Jésus Christ devient pour lui un lien essentiel et personnel, tout comme le fait de se donner aux autres devient pour lui ‘autoréalisation’ et ‘automaturation’, au plan humain également ».

« Pour ces raisons mêmes, a-t-il affirmé, l’identité du prêtre – toute relative au Christ – est en somme constituée de son être intérieur et il en nourrit l’action du monde ». 

Réfléchissant sur la vocation, le président de la CEI a expliqué qu’ « il faut toujours apprendre du Christ ce qui compte ; le centre de gravité personnel n’est pas la propre satisfaction humaine : la vocation est une déclaration d’amour et demande une réponse d’amour ».

« Pour cela, a-t-il ajouté, il est demandé au prêtre, par le biais d’une conversion continue, d’être avec Lui et de marcher constamment en sa présence : sans cet axe il ne résistera pas longtemps dans son ministère, en particulier aujourd’hui où la pression extérieure est si tenace ».  

Reprenant les paroles de Benoît XVI et faisant allusion aux tentations du quotidien, le cardinal Bagnasco a réaffirmé qu’il est demandé à chaque chrétien, mais tout spécialement au prêtre, d’être « dans le monde et non du monde ».

« Si nous devenons du monde, a-t-il expliqué, dans l’illusion de lui être plus proche, en réalité nous l’abandonnons et ne le servons pas. Etre du monde signifie ne plus rien avoir à dire pour son salut, et donc, au fond, ne pas l’aimer vraiment ».

Le cardinal Bagnasco a ensuite affronté un thème de grande actualité, celui du célibat des prêtres. 

« Accueillir librement le don du célibat et en parcourir le sentier, a-t-il affirmé, n’implique pas une quelconque mutilation psychologique ou spirituelle, ni ne trahit les visions inadéquates ou immatures de la sexualité humaine ».

« En réalité, a-t-il expliqué, le célibat demandé par l’Eglise latine et vécu le regard fixé sur Jésus et d’un cœur indivis pour le bien de la communauté, est une expérience d’amour épanouissante qui fait fleurir l’humanité du prêtre et la transforme en cette dévotion inconditionnelle qui, de manière décisive, contribue à la responsabilité de la communion, à la possibilité donc que les frères ‘s’agrippent à la cordée’, en dernière instance à la beauté divine de l’Eglise elle-même ».Quant à promouvoir au milieu du peuple de Dieu une attitude de bâtisseurs de l’Eglise, selon l’idéal du Concile Vatican II, le président de la CEI a précisé que « ne pas se comporter en patron de la Parole de Dieu, ne pas courir derrière une fausse idée d’émancipation, fait aussi partie de cet ‘être dans l’ensemble de la cordée’ ».

Le cardinal Bagnasco a souligné que « la responsabilité de l’autorité, dont le service est de favoriser la croissance des autres et, avant tout, celle des prêtres eux-mêmes, a été trop longtemps reléguée au second plan », et il a invité tous les catholiques à suivre « l’herméneutique de la continuité qui caractérise, outre l’Eglise, le sacerdoce catholique ». 

« L’Eglise qui, d’un ‘œil d’aigle’ sait se propulser et saisir la lumière inaccessible du mystère divin, est encore une fois celle vécue par les gens du peuple, a-t-il ajouté. Et c’est surtout cette Eglise, dont portent témoignages les simples fidèles, qui souligne de façon très persuasive la dimension propre de l’incarnation ». 

Antonio Gaspari

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ZENIT Staff

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