Culture : Le cardinal Poupard se retire, nomination de Mgr Ravasi

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Un bibliste italien

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ROME, Lundi 3 septembre 2007 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a accepté la renonciation à la charge de président du Conseil pontifical de la Culture que lui a présentée le cardinal Paul Poupard, selon les normes du droit canon sur la limite d’âge.

Le cardinal Poupard avait atteint la limite d’âge il y a deux ans, mais Benoît XVI l’avait confirmé à ce poste qu’il occupait depuis avant la fondation du conseil pontifical. Il est le plus ancien cardinal en poste dans un dicastère romain, lui qui voit la culture aujourd’hui comme « un vrai champ de bataille ».

Un bibliste pour recevoir le témoin
Pour lui succéder, le pape nomme un bibliste italien, Mgr Gianfranco Ravasi, jusqu’ici préfet de la Bibliothèque ambrosienne, de Milan, le nommant également président des commissions pontificales des Biens culturels de l’Eglise et d’archéologie sacrée, l’élevant à la dignité d’archevêque.

Benoît XVI avait chargé ce bibliste familier des media italiens de rédiger les textes des méditations du Chemin de Croix au Colisée lors du vendredi saint de cette année.

Alors que Benoît XVI vient de publier avec succès la première partie de son livre « Jésus de Nazareth », la nomination de Mgr Ravasi confirme cet auteur dans son choix exégétique de ne jamais séparer dans l’enseignement ou la prédication Jésus Christ vrai homme et vrai Dieu.

A la télévision italienne, il offre des commentaires bibliques pour un large public, dans son émission « Les frontières de l’esprit ». Il est également connu pour son commentaire des Psaumes.

Mgr Ravasi est né en 1942 à Merate, au nord de Milan. Il a fait ses études d’exégèse à Rome, à l’Institut biblique pontifical.

En 1989, Mgr Ravasi est devenu préfet de la Bibliothèque ambrosienne, fondée en 1607 par le cardinal Federigo Borromeo. Elle renferme des chefs-d’œuvre comme le « Codex Atlantique » de Léonard de Vinci ou la « Nature morte » du Caravage. De célèbres cardinaux en ont été préfets, dont un certain Achille Ratti, archevêque de Milan en 1921, et pape sous le nom de Pie XI l’année suivante.

Pour le cardinal Poupard, la culture, « un vrai champ de bataille »
En 2004, à l’occasion d’un double jubilé (prêtre depuis 50 ans et évêque depuis 25 ans), le cardinal Poupard estimait retirer de ces années d’expérience que la foi est l’espérance en l’amour et que l’intelligence de la foi est donnée aux pauvres : « Je comprends la joie de sainte Thérèse lorsqu’elle se sent faible, lorsqu’elle se sent si petite », affirmait-il.

Le cardinal français, président du conseil pontifical de la Culture et naguère encore président du conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, a été un proche collaborateur de Jean XXIII, de Paul VI, de Jean-Paul II et de Benoît XVI. « Ma foi a grandi de manière telle que j’oserais donner cette définition, certes pas théologique mais du coeur : la foi, pour moi, est de plus en plus l’espérance en l’amour, même à travers la souffrance », confiait-il lors de ce double jubilé en la basilique Santa-Maria in Trastevere.

« Je comprends de mieux en mieux la joie de sainte Thérèse de Lisieux, lorsqu’elle se sent faible, lorsqu’elle se sent si petite. Que peut-elle faire ? Elle comprend que l’échelle de la vie est trop dure pour une fille aussi petite. Elle prendra donc l’ascenseur, c’est-à-dire les bras de Jésus. J’essaie de faire la même chose », avait confié le cardinal Poupard.

Il disait alors mieux comprendre également les Béatitudes : « Maintenant j’ai touché du doigt une béatitude paradoxale, c’est-à-dire que l’intelligence de la foi est donnée, comme dit Jésus, aux pauvres, aux pauvres en esprit, aux affligés, aux doux, à ceux qui ont faim et soif de justice, aux miséricordieux, aux coeurs purs et aux artisans de paix. La joie est vraiment le premier et le dernier mot de l’Evangile et notre monde en a tant besoin ».

« Je ne cesse d’apprendre de mes collaborateurs, des personnes que je rencontre, de tous les évêques du monde et surtout des malades », ajoutait-il.

Le cardinal disait voir la culture aujourd’hui comme « un vrai champ de bataille, où il n’y a aucune cohérence, et surtout où l’on trouve tout et son contraire ». « Mais dans l’Evangile nous avons le fil conducteur », ajoutait-il.

Le cardinal Poupard avait conclu en affirmant que le christianisme a bel et bien quelque chose à dire au monde : « Plus que jamais aimer Jésus Christ », car « personne ne peut vivre sans aimer et sans être aimé ».

Le cardinal Poupard est né en France, à Bouzillé (diocèse d’Angers), le 30 août 1930. Il a obtenu une licence en théologie et en histoire à la Sorbonne. Après un an au Centre National de Recherche Scientifique il était devenu official à la Secrétairerie d’Etat du Vatican, en 1959.

Recteur de l’Institut catholique de Paris, où il avait accueilli Jean-Paul II, il était nommé évêque auxiliaire de Paris en 1979 et, en 1980 Jean-Paul II le nommait président du Secrétariat pour les non-croyants et deux années plus tard président du conseil pontifical pour la Culture, qui venait d’être créé. Benoît XVI l’avait confirmé dans ces fonctions, lui demandant aussi d’assumer pour un temps la responsabilité du Dialogue interreligieux. Il vient de passer le témoin au cardinal Jean-Louis Tauran, le 25 juin dernier. Il est cardinal depuis le 25 mai 1985.

Le 10 septembre 2006, le cardinal Poupard a reçu les Insignes de Commandeur dans l’Ordre des Arts et Lettres qui lui ont été remis par M. Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre français de la Culture et de la Communication, au siège de l’ambassade de France près le Saint-Siège, à Rome.

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ZENIT Staff

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