Coup d'envoi de la visite ad limina des évêques de France

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Conférence du card. Ricard à Rome le 27 septembre

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A. Bourdin

ROME, vendredi 21 septembre 2012 (ZENIT.org) – Un premier groupe d’évêques français – des provinces ecclésiastiques des provinces de Rouen, Rennes, Poitiers, Tours et Bordeaux – a entamé ce jeudi matin leur visite « ad limina » : elle se prolongera jusqu’au 29 septembre.

Les évêques ont été reçus ensemble par Benoît XVI ce vendredi 21 septembre, à Castelgandolfo.

Trois groupes successifs

Le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, donnera une conférence jeudi prochain, 27 septembre, à l Institut français – Centre Saint-Louis sur le thème : « Laïcité de l’Etat ou laïcité de la société ? ».

Les évêques français se rendront à Rome cette année en trois grands groupes, regroupant chacun cinq des quinze provinces ecclésiastiques de France métropolitaine, indique un communiqué de la Conférence des évêques de France (CEF).

Les évêques des provinces de Lille, Reims, Paris, Besançon, Dijon et des diocèses de Strasbourg et Metz, ainsi que l’évêque aux armées et les Ordinariats des catholiques des Églises orientales résidant en France seront reçus du 12 au 22 novembre 2012, après l’assemblée annuelle des évêques de France à Lourdes. Ils seront reçus par le pape le samedi 17 novembre.

Le troisième groupe, celui des évêques des provinces de Clermont, Lyon, Marseille, Montpellier, Toulouse sera reçu du 23 novembre au 3 décembre 2012. Ils seront reçus par le pape le lundi 26 novembre.

A chaque groupe, le pape adressera un message, illustrant différents aspects de la vie de l’Eglise en France.

La profondeur de l’écoute de Benoît XVI

La visite est traditionnellement appelée en latin comme un pèlerinage au « seuil » du tombeau « des apôtres » Pierre et Paul: «  ad limina apostolorum ». Elle a lieu habituellement tous les cinq ans, mais les évêques de France n’étaient pas revenus depuis 2003-2004 (24 novembre 2003-28 février 2004), en raison du décès de Jean-Paul II en 2005 et de la visite de Benoît XVI en France en 2008.

Rencontré, hier, à Paris, Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, a confié à Zenit qu’il partait à Rome « le cœur ouvert, disponible à la surprise, à l’étonnement ». Il sait pour l’avoir rencontré, avant même qu’il ne soit pape, que Benoît XVI est « un homme d’écoute étonnant : « Quand on lui parle je suis impressionné de voir qu’il reçoit ce qu’on lui dit à une profondeur étonnante, et il en fait du bien ». Il se dit convaincu que ce sera l’occasion d’un « dialogue enrichissant ».

Il a ajouté : Je suis prêt à lui demander : Très Saint Père, aidez nous à être évêques aujourd’hui, dans la société contemporaine et dans la situation de l’Eglise. Comment être un évêque selon le cœur de Dieu aujourd’hui et pas comme hier. Je voudrais lui poser cette question, et  j’attends sa réponse avec beaucoup d’impatience et beaucoup de confiance ».

En effet, en 2003-2004, la plupart des évêques ont ensuite confié à la presse que la visite dans les dicastères qui les avait le plus frappés était la visite au cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, d’une part pour sa capacité « d’écouter », de demander : « Vous, évêques de France, comment voyez vous cette question ? » Puis lorsque les évêques lui demandaient : « Et vous, Eminence, comment voyez-vous ce problème ? », ils confiaient avoir été émerveillés par ses réponses « lumineuses ».

Le card. Ratzinger et la visite de 2003-2004

C’est l’occasion pour les évêques de faire un bilan de leur action pastorale et des priorités de leurs diocèses, et d’échanger avec les proches collaborateurs du pape. Mais, en 2003-2004 tous les évêques ont souligné l’importance de ce moment « fraternel » entre eux.

Pour préparer ces visites, les évêques rédigent un rapport – de plusieurs centaines de pages – concernant leur diocèse sur la base d’un questionnaire fourni par Rome. Ils le transmettent plusieurs mois avant leur venue et leurs contenus sont répartis dans les différents dicastère romains, selon leurs compétences.

C’est la Congrégation pour les évêques qui organise les visites des évêques dans les différents dicastère grâce à son « bureau de la coordination des visites ad limina ».

Les évêques s’y rendent ensemble et l’un d’entre eux est désigné pour prendre la parole au nom du groupe.

Le bureau de la coordination des visites ad limina prend en charge toutes les questions concernant la préparation des visites officielles, le calendrier, et le programme des célébrations dans les quatre basiliques majeures : Saint-Pierre, Saint-Jean de Latran, Saint-Paul-hors-les-murs et Sainte-Marie-Majeure.

La décision de saint Grégoire le Grand

La CEF indique que d’après le « Directoire » pour la visite ad limina, publiée par le Saint-Siège en 1988, il n’existe pas de date précise concernant l’apparition dans l’histoire des premières visites ad limina mais de nombreux témoignages mentionnent son existence dès le IVe siècle.

C’est le pape saint Grégoire le grand qui a établi, au VIe siècle, que cette visite aurait lieu tous les cinq ans.Au XVIe siècle, suite au concile de Trente, Sixte Quint réforma, par la constitution apostolique Romanus Pontifex (1585), la discipline régissant les visites ad limina en y introduisant une règle imposant l’obligation d’informer le pape périodiquement sur l’état matériel et spirituel des Eglises particulières.

Malgré les innovations des souverains pontifes successifs, les trois aspects fondamentaux de la constitution sixtine concernant les visites ad limina demeurent. Il s’agit de vénérer les tombeaux des Apôtres Pierre et Paul dans leurs basiliques, rendre visite au pape et remettre un rapport sur la situation du diocèse.

À l’origine, précise la même source, chaque évêque devait, en personne, se présenter à Rome. Les papes Paul VI et Jean-Paul II ont fait évoluer cette tradition notamment avec la constitution Pastor Bonus (1988). Les visites ad limina sont, aujourd’hui, organisées par groupes d’évêques.

« Ecclésialement, elles permettent pour chaque évêque, une rencontre avec celui qui est à la tête de l’Eglise, le pape et ses collaborateurs et une expérience de communion avec ses frères évêques », commente la CEF.

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ZENIT Staff

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