Côte d’Ivoire : Humanitaires et religieux en état d'alerte

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Ils craignent de voir la situation devenir incontrolable

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ROME, Mardi 14 décembre 2010 (ZENIT.org) – Alors que les chefs de toutes les confessions religieuses de Côte d’Ivoire ne cessent de lancer des appels à l’apaisement, face au péril de voir la situation dégénérer suite aux élections présidentielles, qui ont donné au pays deux présidents et deux gouvernements, la Caritas s’organise au plan humanitaire et prévoit « un dispositif d’urgence ».

Selon un des directeurs de la Caritas-Côte d’Ivoire, Jean Djoman, « la situation sur le terrain serait relativement calme », rapporte le Secours catholique, en France.

Le responsable indique qu’une médiation nationale est en cours, dans laquelle plusieurs confessions religieuses sont engagées, avec l’appui du nonce apostolique qui a lui même rencontré les deux « présidents », MM. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.

Inquiets de la tournure du second tour des élections présidentielles dans le pays où, depuis le 28 novembre, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se déclarent président élu (cf : ZENIT 7 décembre 2010), le « Collectif des religieux pour la paix », institué depuis le début de la période électorale dans le pays, continue d’exhorter la population à « s’exprimer sans passion et sans haine ».

Dans un dernier message à la population ivoirienne, samedi dernier 11 décembre, les dignitaires religieux appellent les Ivoiriens à un « jeûne de six jours pour éloigner le malheur et les démons de la division », et leur demandent de « ne pas céder à la provocation et à la violence » ; de « ne pas proférer des paroles d’exclusion ethnique, religieuse et régionaliste » et de « ne pas se laisser aller à des actes d’intimidation, de menaces, de provocations stériles ».

Mgr Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan et le cheikh Boikary Fofana, président du Conseil supérieur des imams sont parmi les signataires de cet appel.

« Reconnaissons que ce ne sont pas ces actes de vandalisme, qui engendrent des sentiments d »insécurité et la rancœur dans certains quartiers et localités, qui débloqueront la situation dans laquelle nous nous trouvons », soulignent-ils. « Au contraire c’est en nous exprimant sans passion, sans haine, en oubliant les querelles de personnes, en faisant taire même nos ambitions personnelles, que nous y arriverons, avec la grâce de Dieu ».

Au plan humanitaire, M. Djoman note quelques centaines de déplacés internes et signale que quelques personnes auraient franchi les frontières guinéennes et libériennes sans savoir toutefois si ces déplacements transfrontaliers sont liés à des menaces ou le fruit de mesures de précaution.

Caritas-Côte d’Ivoire a déjà prévu un dispositif d’urgence dans plusieurs zones du pays pour faire face à d’éventuels mouvements importants de population. « Dans les quinze diocèses que compte le pays, la Caritas s’emploie à éviter une autre guerre civile », souligne le Secours catholique qui soutient une dizaine de programmes dans le pays.

Le Secours catholique appuie la Caritas dans son action humanitaire et dans sa lutte contre le chômage des jeunes. Il apporte également un financement aux programmes de santé et d’aide aux orphelins du SIDA, ainsi qu’à de nombreux programmes éducatifs (alphabétisation, apprentissage, bibliothèques) et à un centre d’éducation à la paix.

Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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