Congrès juif mondial : Neuf évêques français invités à New York

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Rencontre sur le thème : « Tradition et modernité »

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CITE DU VATICAN, Lundi 23 février 2004 (ZENIT.org) – Neuf évêques français ont été invités à New York par le rabbin Israël Singer, directeur du Congrès Juif mondial (World Jewish Congress), du 23 au 28 février « pour rencontrer des représentants de l’Orthodoxie juive et échanger avec eux sur le thème : « Tradition et modernité », » indique aujourd’hui un communiqué de la conférence des évêques de France (cf. www.cef.fr).

Le même communiqué rappelle que les 18 et 19 janvier 2004, une quinzaine de cardinaux du monde entier s’étaient rendus à New York à l’invitation du rabbin Singer, pour échanger avec trente rabbins sur la question : « Quel est le premier commandement ? ».

Le communiqué rappelle que « les maîtres spirituels de l’Orthodoxie juive ont refondé à New York les lieux de formation qui existaient en Europe de l’Est jusqu’à la Seconde guerre mondiale ».

Des prêtres du diocèse de Paris s’étaient auparavant rendus à New York pour des échanges informels avec les mêmes milieux.

Le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, a évoqué ces différentes rencontres lors d’une conversation avec les journalistes, à l’occasion de la visite ad limina des évêques français de la région d’Île de France, vendredi 20 février, au séminaire français de Rome.

Le cardinal Lustiger faisait remarquer qu’il s’agit de rencontres avec des milieux juifs « apparemment jusqu’ici les fermés à toute rencontre avec les Catholiques », c’est à dire les milieux les plus « religieux », les plus « fervents », en quelque sorte les plus « traditionalistes ».

Selon lui, « la clef » de cette nouveauté – « vraiment surprenante quand on se représente ce que cela signifie » – c’est « à coup sûr », « la figure même du pape, de ce qu’il a fait, et dit ». « Vous n’imaginez pas, disait-il, la crédibilité, et l’autorité qu’il a acquises dans les milieux les plus fermés ».

« Pourquoi? C’est comme si brusquement la certitude s’était établie, remarquait l’archevêque de Paris, qu’on peut lui faire confiance parce qu’il dit la vérité. On peut lui faire confiance, pensent-ils, parce qu’il est un homme de Dieu, un « religieux ». »

Le cardinal Lustiger faisait état d’une « véritable compréhension par le fond », alors même que « des oppositions très fortes subsistent ». Il y a des « points de séparation » mais ces « points de séparation ne peuvent pas occulter, soulignait l’archevêque, les retrouvailles par le fond ».

Il faisait également état d’une « autre donnée », expliquant cette attitude nouvelle: « le sentiment que dans la compréhension du monde contemporain, et c’est le cas spécialement aux Etats-Unis où ces hommes et ces femmes sont plus impliqués dans la culture scientifique, la culture économique – plus peut-être qu’ils ne le sont dans la vieille Europe -, le sentiment que les catholiques sont les interlocuteurs avec lesquels ils peuvent le mieux se comprendre ». Et d’expliquer: « Je prends comme références deux textes de Jean-Paul II qui, me semble-t-il, permettent de comprendre mon affirmation: pour ce qui touche l’anthropologie, que ce soit la condition humaine, les rapports de l’homme et de la femme, etc, Jean-Paul II, comme toute la tradition chrétienne, se réfère aux premières pages de la Bible, aux récits de la création: « Dieu créa l’homme à son image ». »

« Le deuxième point biblique qui est constamment dans les textes de Jean-Paul II en matière éthique, continuait le cardinal Lustiger, ce sont les commandements de Dieu, et les commandements de l’amour par conséquent ».

Il concluait: « Sur ces deux points, ces milieux-là comprennent ce langage, ils s’y retrouvent, ils ont donc l’impression que pour résoudre les problèmes du monde contemporain, pour essayer de faire quelque chose, il est nécessaire d’avoir pour interlocuteurs particulièrement fiables des catholiques ».

« Je ne vous cache pas que cela représente un changement presque copernicien », faisait remarquer le cardinal Lustiger.

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ZENIT Staff

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