Congrès de dirigeants chrétiens : « Diriger avec des valeurs »

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Pour une nouvelle constitution de l’économie sociale de marché

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ROME, Lundi 16 mars 2009 (ZENIT.org) – C’est sur fond de crise économique et financière que responsables d’Eglises  et dirigeants d’entreprises ont discuté à Düsseldorf du 26 au 28 février derniers, du rôle des valeurs chrétiennes dans l’économie. 

Le congrès qui s’est déroulé à la Foire de Düsseldorf sur le thème « Diriger avec des valeurs », réunissait plus de 3.500 personnes et quelque 250 expositeurs. Conférences, séminaires et discussions tournaient surtout autour de sujets liés à l’économie et à l’éthique. 

Parmi les orateurs ecclésiastiques à signaler la présence du cardinal Joachim Meisner, archevêque de Cologne, de l’archevêque de Munich, Mgr Reinhard Marx, du pasteur de l’Eglise évangélique en Rhénanie, Nikolaus Schneider et du pasteur luthérien de Westphalie, Alfred Buss. 

Compétences spécifiques et opinions

Dans ses paroles d’accueil, le 27 février, le cardinal Meisner, a souligné qu’il ne s’inquièterait pas de l’avenir de l’Etat et de la société, si tous les responsables se considéraient des disciples de Jésus. 

Selon l’archevêque de Cologne, recouvrir des charges de directeur n’est pas en contradiction avec l’éthique chrétienne. Au contraire: on demande aux chrétiens de prendre leurs responsabilités. Néanmoins, il faut aussi que ces responsables possèdent les compétences spécifiques nécessaires. L’apparence ne doit pas prendre le dessus sur l’essence, comme cela arrive au sein de l’Etat, dans la société et parfois aussi dans l’Eglise. 

En outre, le cardinal Meisner a invité les classes dirigeantes à se considérer aussi comme des serviteurs. Servir et guider ne s’excluent pas réciproquement, mais s’incluent, selon le cardinal. En effet, a-t-il souligné, les meilleurs dirigeants sont ceux qui ont aussi servi les autres. 

Economie sociale de marché et racines bibliques

Les causes à l’origine de la crise économique reposent sur une fausse conception de l’homme, a dit le 28 février, l’archevêque de Munich, Mgr Reinhard Marx. La conception de l’homme à la base du capitalisme, qui le voit sous les traits de l’ « homo oeconomicus », pensant exclusivement à son propre intérêt, a changé le monde en pire. Il faut une nouvelle constitution de l’économie sociale qui découle de l’esprit du christianisme.

A la base de cet ordre social se trouve la conception de l’homme qui part de la faillibilité de l’homme, mais qui, selon Mgr Marx, tient compte de ses possibilités positives. Les chrétiens doivent s’engager dans les entreprises, dans les partis et dans les organisations, et forger la société selon les principes bibliques. Dieu leur a confié la tache de donner à la terre un équilibre juste et d’exercer la bonté et la miséricorde : les chrétiens devraient donc élaborer aussi un système social plus juste.

Les structures et les lois ne devraient pas induire au péché, mais devraient promouvoir le bien. « Si nous ne le faisons pas nous, qui devrait le faire? Si ce n’est pas maintenant, alors quand ? », s’est interrogé Mgr Marx. 

Un nouveau début spirituel pour sortir de la crise 

Sont également intervenus aux travaux du congrès le président de la confédération syndicale des artisans allemands, Otto Kentzler, l’éditeur de Bonn, Norman Rentrop, et l’animateur TV, Peter Hahne, membre du Conseil de l’Eglise évangélique en Allemagne (EKD). 

Se rapprocher de la foi, selon le journaliste de la télévision Peter Hahne (Berlin) est la seule voie possible pour sortir de la crise économique et financière actuelle. On ne peut combattre la récession qu’à travers un nouvel esprit spirituel, a dit le sous-directeur des studios ZDF de Berlin, le 28 février, en clôture du congrès des dirigeants à Düsseldorf.  

Pour Peter Hahne, il faut beaucoup d’aides en termes de valeurs: il ne faut pas seulement sauver les « produits à quatre roues », il est nécessaire de recommencer à suivre les dix commandements. 

Au cours des 60 séminaires organisés dans le cadre du congrès, ont été examinés des thèmes comme l’éthique économique, les principes directeurs chrétiens et la responsabilité sociale. Un congrès préliminaire s’est en revanche penché sur des problèmes liés au développement de la personnalité. 

Ce congrès interconfessionnel se déroule tous les deux ans depuis 1999, organisé conjointement par des associations d’entrepreneurs et d’organismes d’église.

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ZENIT Staff

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