Concert "de la Réconciliation" : Allocution du cardinal Kasper

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CITE DU VATICAN, Dimanche 18 janvier 2004 (ZENIT.org) – Voici notre traduction, rapide, de travail, de l’allocution du cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des chrétiens et de la Commission pontificale pour les relations avec le Judaïsme, au début du concert « de la réconciliation » entre Juifs, Chrétiens et Musulmans, donné au Vatican, samedi 17 janvier, Journée du Judaïsme dans l’Eglise en Italie.

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Saint-Père,
Illustres représentants,
Eminences, Excellences,
Et vous tous, participants !

« Tu seras le père d’une multitude de peuples ».
Voilà la promesse du Tout-puissant. Elle rassemble ce soir les représentants de cette multitude de peuples, fils d’Abraham, appartenant aux trois grandes religions monothéiste : Hébreux, Chrétiens, Musulmans. Nous sommes tous les descendants d’un père commun dans la foi ; devant le Tout-puissant, nous sommes une seule famille, avec des enfants différents, et avec une histoire hélas douloureuse, mais aussi une famille qui se fonde sur une promesse commune, la promesse de la vie et de la paix ; une famille qui est en train de devenir plus consciente de son origine, et de son destin commun.

Au nom de toutes les personnes présentes, je salue avant tout le Saint-Père, le pape Jean-Paul II, qui, au cours de ses vingt-cinq ans de pontificat a tellement fait pour la réconciliation des enfants d’Abraham. Je ne rappelle que certaines des « stations » de ce long chemin : sa visite à la synagogue de Rome, et la prière devant le Mur des Lamentations à Jérusalem : la visite à l’université Al Azhar du Caire et à la mosquée des Ommeyyades à Damas. Merci, sainteté, pour votre exemple courageux face au mépris, à la haine, et à la violence ; merci pour ce message qui exhorte au respect entre tous les hommes et toutes les religions ; merci pour votre contribution à la paix dans le monde.

Nous sommes différents par la foi et nous parlons différentes langues, mais nous sommes tous en mesure d’écouter et de comprendre le message de la musique, de ce poème musical grandiose composé par Gustav Mahler, qui se fait l’interprète des luttes, des défis et des défaites de l’humanité, mais qui parle aussi du désir ardent de l’âme : « Je viens de Dieu, chante-t-elle, et je retournerai d’où je viens. Dieu me montrera la lumière qui me conduira à la route éternelle". Voilà la promesse qui nous encourage, qui nous soutient et nous réconforte ; voilà le message que nous devons communiquer ensemble à un monde qui souvent, perd le sens de la vie. Nous, Juifs, Chrétiens et Musulmans, nous participons à l’espérance du paradis du Seigneur. La musique de Mahler, inspirée par le grand poète et dramaturge polonais, Adam Mickiewicz, et par les poètes romantiques allemands, Armin et Brentano, nous dira bientôt : « Rien de ce que tu as souffert, rien de ce que tu as supporté n’a été vain. Nous vivons pour être ressuscités ».

J’adresse une salutation au maestro Levine, au compositeur Harbison, auteur du premier morceau que nous allons écouter, aux chœurs d’Ankara, Cracovie, Londres et Pittsburgh, qui vont nous communiquer ce message d’espérance, et de réconciliation entre les peuples de notre commun patriarche Abraham. Paix. Shalom, Salaam.

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ZENIT Staff

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