Comment reconnaître les vrais des faux prophètes, par le P. Cantalamessa

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Commentaire de l’Evangile du Bon Pasteur, du dimanche 13 avril

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ROME, Vendredi 11 avril 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile du dimanche 13 avril, troisième dimanche de Pâques, proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Evangile de Jésus Christ selon saint Jean 10, 1-10

Jésus parlait ainsi aux pharisiens: « Amen, amen, je vous le dis: celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est lui le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un inconnu, elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne reconnaissent pas la voix des inconnus. » Jésus employa cette parabole en s’adressant aux pharisiens, mais ils ne comprirent pas ce qu’il voulait leur dire. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : je suis la porte des brebis. Ceux qui sont intervenus avant moi sont tous des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance.

© Copyright AELF – Paris – 1980 – 2006 tous droits réservés

Je suis le bon pasteur

Ce dimanche est le dimanche du Bon Pasteur, mais pour une fois, ce n’est pas sur lui que nous allons concentrer notre attention mais plutôt sur son rival. Qui est le personnage présenté comme un « voleur » et un « inconnu » ? Jésus pensait tout d’abord aux faux prophètes et aux pseudo-messies de son temps qui se faisaient passer pour des envoyés de Dieu et des libérateurs du peuple, alors qu’en réalité ils ne faisaient qu’envoyer les gens mourir pour eux. Aujourd’hui, ces « inconnus », qui n’entrent pas par la porte mais s’introduisent dans la bergerie en cachette, qui « volent » les brebis et les « tuent », sont des visionnaires fanatiques, ou des profiteurs rusés, qui spéculent sur la bonne foi et l’ingénuité des gens. Je me réfère à des fondateurs ou des chefs de sectes religieuses qui pullulent à travers le monde.

Quand nous parlons de sectes, nous devons toutefois être attentifs à ne pas tout mettre sur le même plan. Les évangéliques et les pentecôtistes protestants, par exemple, ne sont pas des sectes, à part quelques groupes isolés. L’Eglise catholique poursuit avec eux depuis des années un dialogue œcuménique officiel, ce qu’elle ne ferait jamais avec des sectes.

On reconnaît les vraies sectes à quelques caractéristiques. Tout d’abord, sur le plan du contenu de leur credo, elles ne partagent pas quelques points essentiels de la foi chrétienne comme la divinité du Christ et la Trinité ; ou elles mélangent à la doctrine chrétienne des éléments étrangers et incompatibles avec celle-ci, comme la réincarnation. Sur le plan des méthodes, elles sont, littéralement des « voleurs de brebis », dans le sens où elles tentent par tous les moyens d’arracher les fidèles à leur Eglise d’origine, pour en faire des adeptes de leur secte. Elles sont en général agressives et polémiques. Plus que proposer des contenus propres, elles passent le temps à accuser, polémiquer contre l’Eglise, la Vierge et en général, contre tout ce qui est catholique. Nous sommes là aux antipodes de l’Evangile de Jésus qui est amour, douceur, respect de la liberté d’autrui. L’amour évangélique est le grand absent dans les sectes.

Jésus nous a donné un critère de discernement sûr : « Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, mais au-dedans sont des loups rapaces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Mt 7, 16). Et les fruits les plus courants du passage des sectes sont des familles brisées, le fanatisme, des attentes apocalyptiques de la fin du monde régulièrement démenties par les faits.

Il y a un autre type de sectes religieuses, nées en dehors du monde chrétien, en général importées d’orient. Contrairement aux premières, celles-ci ne sont pas agressives, elles se présentent plutôt « déguisées en brebis », prêchant l’amour pour tous, pour la nature, la recherche du moi profond. Ce sont des formations souvent syncrétiques c’est-à-dire qui réunissent des éléments de diverses provenances religieuses, comme c’est le cas du New Age.

L’immense préjudice spirituel dont est victime celui qui se laisse convaincre par ces nouveaux messies, est la perte de Jésus Christ et avec lui cette « vie en abondance » qu’il est venu apporter. Certaines de ces sectes sont dangereuses également sur le plan de la santé mentale et de l’ordre public. Les cas récurrents d’envoûtement et de suicides collectifs nous montrent jusqu’où peut conduire le fanatisme d’un chef de secte.

Toutefois, lorsqu’on parle des sectes il faut aussi faire son « mea culpa ». Les personnes se retrouvent souvent dans des sectes parce qu’elles avaient besoin de la chaleur et du soutien humain d’une communauté et ne l’ont pas trouvé dans leur paroisse.

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ZENIT Staff

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