Comité juif-catholique : Lutter contre l’antisémitisme et l’antichristianisme

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Intervention du card. Kasper

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ROME, Mardi 11 novembre 2008 (ZENIT.org) – Le cardinal Kasper invite catholiques et juifs à « coopérer pour le bien de l’humanité » et à s’opposer « à toutes les attitudes antisémites », mais aussi « anticatholiques et antichrétiennes », et à « toute forme de discrimination ».

Le président de la commission du Vatican pour les Relations religieuses avec le judaïsme, le cardinal Walter Kasper, a ouvert hier à Budapest la 20e rencontre du Comité de liaison international juif-catholique (ILC), à l’occasion du 70e anniversaire de la Nuit de Cristal (cf. Zenit du 9 novembre 2008).

Après une « touchante commémoration » de la « Nuit de cristal » qui a eu lieu dimanche soir, rapporte L’Osservatore Romano en italien du 12 novembre, le cardinal Kasper a déclaré, en ouvrant les travaux, lundi matin, 10 novembre : « Nous avons la responsabilité de coopérer pour le bien de l’humanité, en nous opposant à toutes les attitudes antisémites, anticatholiques et antichrétiennes, et à toute forme de discrimination ».

Lors de l’audience pontificale du 31 octobre dernier, le président du Comité international juif pour le Dialogue interreligieux – International Jewish Committee for Interreligious Consultations (IJCIC) -, le grand rabbin David Rosen, avait exprimé la solidarité de ce Comité avec les chrétiens victimes de violences en Irak, en Inde, et dans le sud-est asiatique.

La même source cite aussi ce sévère avertissement du cardinal Erdö, archevêque d’Estergom-Budapest, lors de la commémoration de dimanche 9 novembre : « Si nous restons indifférents, cela peut encore arriver ».

Le cardinal Kasper a donc invité à la coopération entre juifs et catholiques « pour la justice, la solidarité et la paix, pour aider les nécessiteux, et les faibles, pour répandre la commpassion et la miséricorde dans un monde toujours plus froid et sans pitié ».

« Cela, a-t-il ajouté, ne peut pas se faire une fois pour toutes, c’est une tâche permanente, que chaque génération doit reprendre à chaque fois à nouveau ».

C’est pourquoi le représentant du Saint-Siège a insisté sur l’importance de l’éducation et de la formation des jeunes, en saluant la présence pour la première fois à cette rencontre de Budapest d’une délégation de jeunes, la « Young leadership delegation ».

« L’avenir de notre dialogue dépendra d’eux, a-t-il souligné. Encourageons les jeunes pour que cette rencontre soit un nouveau pas positif et constructif pour le long chemin de nos relations et pour qu’elle puisse offrir au monde un témoignage de compréhension réciproque et de respect aussi de nos diversités ».

A partir de la déclaration conciliaire Nostra Aetate, les relations entre les deux grandes religions monothéistes ont changé de façon irréversible, et « comme c’était notre intention et notre espérance », en portant du fruit aussi pour le bien de toute l’humanité, a fait observer le cardinal Kasper : préjugés et inimitiés ont été surmontés, une meilleure compréhension réciproque a favorisé la réconciliation et la coopération, des amitiés personnelles se sont consolidées avec le temps.

Le cardinal Kasper a en outre souligné que Nostra Aetate « reste un document fondamental et contraignant pour l’Eglise catholique », ce sera aussi une boussole pour l’avenir.

« Le dialogue, a affirmé le président de la commission vaticane, n’est pas un engagement secondaire, ce n’est pas une option possible, mais une obligation intérieure et un devoir ; le document conciliaire parle du patrimoine spirituel commun des chrétiens et des juifs et encourage la compréhension et le respect réciproques, surtout dans le domaine des études bibliques ».

A ce propos, le cardinal Kasper a salué la présence d’un rabbin, pour la première fois, au synode des évêques, et son intervention sur les Ecritures Saintes dans la vie quotidienne des juifs. « Sa présence, a souligné le représentant du Saint-Siège, montre que nous apprécions la tradition et la culture biblique du peuple juif ».

A propos du choix de la capitale hongroise pour cette 20e rencontre de l’ILC, le cardinal Kasper a émis le vœu que la Hongrie puisse contribuer à la promotion du dialogue en Europe de l’Est, une région où « les chrétiens et les juifs vivent ensemble depuis de nombreuses années » grâce aussi aux Eglises orthodoxes.

Celles-ci, a-t-il souligné, ont commencé un dialogue systématique avec l’IJCIC, et la dernière rencontre s’est tenue à Jérusalem en 2007. C’est aussi la raison pour laquelle un observateur du patriarcat œcuménique de Constantinople est présent à la rencontre de Budapest.

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ZENIT Staff

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