Clonage: Il existe d´autres voies thérapeutiques éthiquement acceptables

Print Friendly, PDF & Email

Mgr Bertone explique la position du Saint-Siège

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

CITE DU VATICAN, Mardi 27 novembre 2001 (http://www.zenit.org) – Il existe d´autres voies thérapeutiques éthiquement acceptables pour obtenir des cellules souches, sans recourir au clonage humain, rappelle Radio Vatican qui donne la parole à Mgr Bertone. La presse catholique italienne insiste dans le même sens, sur fond de refus choral du monde entier et de l´Italie.

L´Osservatore Romano titre à la Une, dans son éddition italienne du 27 novembre: « Condamnation sans équivoque d´un projet humain », avec ce surtitre: « L´industrie du clonage ». L´OR rappelle que « les recherches sur les cellules souches indiquent que d´autres voies sont possibles, moralement licites et valables du point de vue scientifique, comme l´usage de cellules souches prélévées, par exemple, sur des individus adultes, le sang maternel, ou les foetus avortés spontanément ».

Pour sa part, le quotidien catholique italien L´Avvenire titre en première page: « Coup de frein mondial contre le clonage »: Bush, Union Européenne, Vatican. Le quotidien consacre ses pages 2, 3 et 4 au sujet, avec les titres: « On discrimine des êtres humains », « Clonage, la condamnation par Bush », et « Italie, portes fermées à la barbarie ».

Le « Corriere della sera » annonce à la une: « Clonage humain, un choeur de ´non´. Bush: Mettons-le hors la loi » Avec ce surtitre: « Condamnation de Bruxelles, mais risque d´affrontement au Parlement. Vatican: L´ONU doit bouger »
Pour sa part, Radio Vatican a interrogé Mgr Tarcisio Bertone, secrétaire de la congrégation pour la Doctrine de la Foi.

RV – Quelle est votre appréciation sur l´annonce d´un clonage humain?
Mgr B. – C´est un jugement absolument négatif, parce que les agences parlent du premier véritable clonage humain. Ces chercheurs auraient pris des cellules souches d´un malade, les auraient insérées dans un ovocyte auquel ils avaient prélablement rétiré le noyau, et auraient obtenu, par ce mystère de la régénération de la vie humaine, qui est un mystère et pas une création des chercheurs, la re-programmation de toutes les informations génétiques du patient. On aurait ainsi produit un embryon – ou un clone au stade embryonnaire – ensuite bloqué dans son développeement pour prélever – disent les experts – six cellules et les cultiver de façon à obtenir des cellules souches, qui deviennent ensuite des cellules nerveuses, des cellules de moëlle, dans un but thérapeutique. Le but est thérapeutique, ce qui est louable et méritoire. Mais le moyen utilisé pour atteindre ce but, est absolument ilicite: c´est la production d´embryons humains et ensuite leur destruction.

RV – Ce qui repose la question du rapport entre la recherche scientifique et les principes éthiques fondamentaux…
Mgr B. – C´est en effet la question centrale: la relation, l´alliance entre foi et éthique. Les journaux parlent déjà de cotation en bourse des brevets et de marché milliardaire. Donc, hélas, c´est l´arrière fond de cette opération et c´est aussi la raison pour laquelle les gouvernements et les chercheurs se sont insurgés avec indignation. Une chose est la recherche scientifique, une autre le despotisme de la science sans référence à des principes éthiques.

RV – Comment, selon vous, les Eglises chrétiennes et les sociétés civiles devrait-elles réagir?
Mgr B. – Avant tout, les Eglises chrétiennes peuvent se référer à une matrice commune, c´est-à-dire au projet du Dieu créateur. Je crois que ce serait une base de départ aussi pour la formation des chercheurs et des hommes de science catholiques, pour ne pas négliger ce que nous a donné l´inventeur de la vie humaine, c´est-à-dire Dieu, Notre Père et Créateur. Quant aux sociétés civiles, aux gouvernements nationaux et à la communauté internationale, ils devraient chercher à unifier les législations, donc les normes en matière de biotechnologies, afin qu´il n´existe pas de « far west » sauvage, même s´il se peut qu´ensuite certains chercheurs travaillent clandestinement: au moins ils pourraient être poursuivis.

RV – Face à ces nouveaux horizons, que peut-on espérer d´autre de la science dans un domaine aussi délicat?
Mgr B. – Avant tout, il faudrait que la communauté scientifique internationale se décide à s´engager sur une voie alternative, c´est-à-dire autre que celle de la production et de la destruction, et donc de la manipulation des embryons humains. C´est aussi ce que dit l´Académie pontificale pour la vie dans un document publié cette année: « Les cellules souches autologues » (document disponible en italien sur le site de l´Académie, cf. , ndlr).
Il faudrait que les chercheurs produisent des cellules souches homologues à celles du patient en utilisant des cellules souches qui ne viennent pas d´embryons, c´est-à-dire, sans passer par la production par le clonage et la destruction d´embryons humains. Cette piste est actuellement explorée par certains chercheurs et elle a déjà laissé entrevoir des perspectives scientifiquement favorables et utilisables.
Nous pensons aussi que si les cellules étaient prélévées sur le cordon ombilical, il s´agirait alors d´une vraie conquête scientifique également positive éthiquement. C´est ce que nous souhaitons tous, pour le bien de l´homme et de la société, parce qu´aujourd´hui, au moment il semblerait que les horizons de la science soient quasi infinis, du point de vue technologique, l´homme est encore une fois appelé à choisir. C´est à lui de décider de transformer la technologie en un instrument de libération ou d´en devenir lui-même esclave, en introduisant de nouvelles formes de violence de l´homme contre l´homme. Voilà précisément la différence entre une conception de la vie comme don d´amour et la vision de l´être humain comme un simple produit industriel.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel