Climat : si les églises, mosquées, synagogues et temples donnaient l'exemple…

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Plaidoyer du card. Turkson

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Le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, encourage « les églises, les mosquées, les synagogues et les temples partout dans le monde » à devenir « neutres en carbone », pour « montrer l’exemple » dans la lutte contre le changement climatique.

Le cardinal est intervenu lors de la rencontre internationale « Protéger la Terre, Donner sa dignité à l’humanité. Les dimensions morales du changement climatique et du développement durable » (“Protect the Earth, Dignify Humanity. The Moral Dimensions of Climate Change and Sustainable Development”), qui a eu lieu ce 28 avril 2015 au Vatican, sous l’égide de l’Académie pontificale des sciences.

Parmi les participants à l’événement : M. Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations-Unies, Mgr Marcelo Sánchez Sorondo, chancelier de l’Académie, et divers responsables religieux.

Le cardinal Turkson a plaidé pour « un changement de cap fondamental, afin de protéger la terre et ses habitants » : les hommes, à qui est confié le soin de « cultiver » et de « garder » la terre, vivent aujourd’hui sur un modèle économique déséquilibré, un modèle où l’on « cultive trop » et où l’on « garde trop peu ».

Il s’agit de « s’éloigner de ce mode de comportement » et de devenir « plus protecteurs, plus gardiens », a-t-il expliqué : « En termes pratiques, il faut des solutions technologiques et économiques novatrices et durables, ainsi qu’un leadership politique courageux et déterminé à différents niveaux » afin de tenir ensemble « la prospérité économique, l’inclusion sociale et la protection du monde naturel ».

Mais pour le cardinal, « sans conversion morale et sans changement des cœurs, même les meilleurs objectifs sont peu susceptibles de se révéler efficaces. Sans un fondement éthique, l’humanité n’aura pas le courage de mettre en pratique les propositions politiques les plus raisonnables ».

Cette conversion morale se joue au niveau individuel : « chaque personne de bonne volonté est appelée à embrasser les vertus qui fondent le développement durable ». Mais pour cela, « le monde a besoin de bons modèles », a-t-il fait observer en encourageant les chefs religieux à « montrer l’exemple ».

« Pensez au message positif qui serait envoyé si en plus de prêcher la durabilité, on vivait une vie durable ! Pensez au message positif qui serait donné si les églises, les mosquées, les synagogues et les temples partout dans le monde devenaient neutres en carbone. »

Aujourd’hui en effet, « le monde regarde les chefs religieux pour en obtenir des conseils. Voilà pourquoi le pape François a choisi de livrer une encyclique sur la protection de l’environnement », a insisté le cardinal.

Il a souligné aussi la responsabilité des citoyens des pays riches, qui « ont une obligation spéciale d’aider leurs frères et sœurs des pays les plus pauvres à faire face aux changements climatiques en atténuant ses effets et en les aidant à s’adapter ».

« Les pays les plus riches, ceux qui ont le plus bénéficié des combustibles fossiles, sont moralement tenus de trouver des solutions aux changements climatiques et de protéger l’environnement et la vie humaine. Ils sont tenus de réduire leurs propres émissions de carbone et d’aider à protéger les pays pauvres des désastres causés ou exacerbés par les excès de l’industrialisation », a-t-il ajouté.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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