Chrétiens d'Iraq: "Aidez-nous, pour que la joie de la résurrection soit complète"

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CITE DU VATICAN, Dimanche 27 avril 2003 (ZENIT.org) – « Aidez-nous, pour que la joie de la résurrection soit complète », demandent les chrétiens iraquiens, selon l’agence vaticane Fides, organe de la congrégation pour l’Evangélisation des Peuples.

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« Ce sont des jours de souffrance, avec une croix grande et lourde, mais aussi des jours de joie et d’allégresse », a déclaré à Fides le P. Nizar Semaan, prêtre syriaque du diocèse de Ninive, à propos de la Pâque des chrétiens iraquiens après la chute du régime.

« Nous pouvons vraiment affirmer que les Iraquiens sont passés du Vendredi de la Passion au Dimanche de la Résurrection. Mais, pour que leur joie dans la Résurrection soit parfaite, les Iraquiens ont besoin de notre aide et de notre appui. J’adresse mon invitation à tous ceux qui, Américains et Iraquiens, préparent le nouvel Iraq : n’oubliez pas que le pays a de grandes ressources humaines sur lesquelles il faut s’appuyer pour construire un Etat nouveau. Je veux rappeler à ce sujet, la minorité chrétienne qui peut être le noyau d’une véritable démocratie et d’un pays finalement pacifique. Je crois pouvoir affirmer cela pour différentes raisons : la plus grande partie des jeunes chrétiens iraquiens, de 25 à 45 ans, sont bien formés et possèdent leurs diplômes ; leur foi chrétienne elle-même, vécue avec une profondeur intense, est porteuse des valeurs de la démocratie et de la paix.

« La démocratie est un élément indispensable pour faire rester les chrétiens en Iraq. Les chrétiens d’Iraq, en effet, aiment beaucoup leur terre. Même ceux qui ont quitté l’Iraq veulent retourner le plus tôt possible dans la terre de leurs ancêtres pour continuer à témoigner l’Evangile même au milieu de mille difficultés. Je voudrais que les chrétiens du monde se souviennent de leurs frères iraquiens, et je souhaite que dans toutes les paroisses on prie pour eux ».

Selon un bilan publié par l’AFP, les minorités chrétiennes représentent environ 3 % de la population soit quelque 700.000 personnes sur un total de 24 millions d’Iraquiens.

Les Chaldéens, qui représentent la majorité des chrétiens d’Iraq, forment une communauté catholique de rite oriental. L’église chaldéenne est issue de la doctrine nestorienne à laquelle elle a renoncé au XVIe siècle tout en conservant ses rites.

Les Assyriens, qui seraient environ 50.000, sont des chrétiens issus également du nestorianisme. L’église nestorienne était entrée en dissidence en l’an 431 après le concile d’Ephèse, en refusant de parler de deux natures dans la personne du Christ, nature humaine et nature divine: ils considéraient dans la personne du christ une seule nature (« physis »): c’est pourquoi ils étaient appelés « monophysites ».

On trouve encore en Iraq des Syriaques catholiques et orthodoxes, des Arméniens catholiques et orthodoxes et, depuis une époque plus récente (Mandat britannique) des protestants et des catholiques de rite latin.

De nombreux chrétiens iraquiens parlent encore l’araméen-syriaque, la langue du Christ. Dans les années soixante-dix, des revues culturelles bilingues (arabe, syriaque) ont été publiées et des programmes d’expression araméenne ont fait leur apparition à la radio et à la télévision.

Dans la zone nord autonome du Kurdistan, les chrétiens, au nombre de 150.000 environ, majoritairement chaldéens, étaient jusqu’au déclenchement du conflit représentés par cinq députés au Parlement kurde.

Cependant la pauvreté et les guerres ont conduit depuis le début des années 80 de nombreux chrétiens à quitter l’Iraq. Près d’un demi-million sont partis depuis une quinzaine d’années. Ces derniers temps, les tentatives du pouvoir d’utiliser l’islam pour raviver la cohésion nationale contre « l’ennemi occidental chrétien » ont accéléré les tendances à l’émigration.

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ZENIT Staff

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