Chine : Volonté de nommer des évêques sans le consentement de Rome

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Déclaration de responsables de l’Assemblée patriotique

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ROME, Mardi 17 mai 2011 (ZENIT.org) – En Chine, les responsables de l’Association patriotique réaffirment leur volonté de nommer des évêques sans le consentement de Rome, rapportait hier « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris.

Dans un article daté du 14 mai dernier du Wen Wei Po, quotidien de Hongkong considéré comme proche de Pékin, les responsables de l’Association patriotique des catholiques chinois ont réaffirmé leur volonté de voir élus et ordonnés des évêques catholiques en Chine sans que ceux-ci aient nécessairement reçu de mandat pontifical.

Afin de pourvoir les sièges épiscopaux actuellement vacants et pour le bien de l’évangélisation en Chine, onze candidats à l’épiscopat attendent leur ordination, a affirmé Mgr Fang Xingyao, président de l’Association patriotique, dans les colonnes du quotidien hongkongais. Ceux-ci ont été élus et il ne reste plus à la Conférence des évêques de Chine qu’à donner son accord pour organiser les ordinations, a précisé l’évêque « officiel » de Linyi (Shandong) (1).

Toujours selon le journal de Hongkong, Anthony Liu Bainian, qui est le véritable « homme fort » à la tête des instances « officielles » de l’Eglise en Chine (2), a été plus direct, en déclarant le 13 mai que le Vatican n’avait pas à intervenir dans le processus d’élection et d’ordination des évêques en Chine, mais, tout au contraire, devait reconnaître et apporter son soutien aux évêques élus. ()

Par ailleurs, nouvelle manifestation du caractère sensible du lien avec Rome et l’Eglise universelle, la tombe d’un évêque « clandestin » a été partiellement démolie par les autorités dans le Henan. Le 23 avril dernier, lors de la Vigile pascale, Mgr Peter Li Hongye, évêque de Luoyang, était décédé en pleine messe d’une attaque cardiaque. Agé de 91 ans, l’évêque était à la tête d’un diocèse où la très grande majorité des prêtres et des fidèles refusaient de voir leurs activités contrôlées par l’Association patriotique. Après la messe de funérailles, célébrée le 29 avril, l’évêque avait été inhumé dans le cimetière de son village natal, en pleine campagne. Un petit dôme surmonté d’une croix avait été érigé au-dessus de sa tombe. Selon des sources locales, les autorités du district, craignant de voir le cimetière devenir un lieu de pèlerinage, ont ordonné la destruction de l’édifice et, le 8 mai, une pelleteuse a détruit le dôme et la croix, laissant toutefois intactes la pierre tombale et la tombe elle-même. Pour les catholiques locaux, la tristesse de voir la croix abattue se mêlait au soulagement de pouvoir continuer à rendre hommage à leur évêque, nommé par Rome mais non reconnu par Pékin.

(1)           Mgr Fang Xingyao a été porté à la présidence de l’Association patriotique à l’occasion de la tenue à Pékin, en décembre dernier, de la Huitième Assemblée nationale des représentants catholiques. Ordonné en 1997, évêque « officiel » reconnu par Rome, Mgr Fang est considéré comme un proche de Liu Bainian, « homme fort » de l’Eglise « officielle » en Chine, qui, comme lui, est originaire du Shandong. Il a accepté, ces dernières années, de prendre part à plusieurs ordinations épiscopales illicites. Il est par ailleurs membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois.

(2)           A l’occasion de la Huitième Assemblée nationale des représentants catholiques, Anthony Liu Bainian a quitté ses fonctions de vice-président de l’Association patriotique pour prendre le titre de président honoraire de l’Association patriotique et de la Conférence des évêques « officiels », titre qu’il partage avec l’évêque « officiel » de Shanghai. Pour les observateurs, ce retrait cache le fait que la réalité du pouvoir repose toujours entre ses mains.

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ZENIT Staff

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