Chine : Nouveau responsable dans le Hebei, un « homme inflexible »

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Répression contre les catholiques clandestins

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ROME, Vendredi 2 septembre 2011 (ZENIT.org) – Pékin nomme à la tête du Hebei – où sévit une vague de répression contre les catholiques clandestins -, l’ancien responsable de la province du Tibet, annonce « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris, dans cette dépêche.

Zhang Qingli, vient d’être rappelé du Tibet où il occupait la fonction de Secrétaire du parti communiste, pour être nommé à la tête d’une autre province sensible, le Hebei, où les tensions entre Pékin et l’Eglise catholique se font de plus en plus fortes.

Dimanche 28 août, l’agence officielle Xinhua a annoncé la nomination de Zhang Qingli, 60 ans, en tant que Secrétaire du parti communiste dans la province du Hebei. Cette province, qui abrite un quart des catholiques en Chine – dont la majeure partie appartient à l’Eglise dite « clandestine » –  subit actuellement une vague de répression intense qui touche l’ensemble du clergé mais aussi les fidèles qui refusent d’intégrer le mouvement officiel des trois autonomies.

Le nouveau responsable de la province du Hebei est connu pour ses prises de position virulentes envers le dalaï lama qu’il appelle « le loup déguisé en moine » et sa réputation d’homme inflexible. Surnommé le “dogue du Tibet”, l’homme politique a tenu la province annexée d’une main de fer, fermant régulièrement les frontières de la région aux touristes et aux journalistes, et matant durement les nombreuses révoltes qui y ont éclaté depuis 2006, date où il a pris ses fonctions à Lhassa.

Zhang Qingli est responsable entre autres de la répression sanglante de 2008, qui a conduit à des centaines de morts et des milliers d’arrestations, lors des charges de l’armée contre les Tibétains manifestant contre l’oppression chinoise (1).

Alors que les relations entre Pékin et le Vatican sont en pleine crise, à la suite des ordinations illicites (menées sans mandat pontifical ) de plusieurs évêques ces derniers mois, et l’intention réaffirmée des autorités chinoises de poursuivre cette politique d’« auto-ordination » du clergé de l’Eglise officielle  en Chine (2), le règlement de la question du Hebei, considérée comme le siège de la résistance catholique « clandestine », pourrait certes faire figure d’exemple pour les autres régions «dissidentes ».

La répression actuellement en cours au Hebei n’est pas récente, mais s’est considérablement accrue ces derniers mois. De nombreux actes de tortures, d’arrestations et de pressions à l’encontre dues membres du clergé clandestin catholique ont été rapportés, principalement dans le but de leur faire rejoindre l’instance officielle de l’Association patriotique des catholiques de Chine.

Si tous les diocèses du Hebei sont touchés, l’un des districts où les persécutions envers les catholiques sont les plus fortes est sans conteste celui de Zhangjiakou (qui comprend les diocèses catholiques « clandestins » non reconnus par Pékin de Xuanhua et de Xiwanzi). Les arrestations s’y succèdent, et les motifs des incarcérations ou des « mises en isolement » ne sont généralement pas connus, ainsi que les lieux où sont détenus les membres de l’Eglise clandestine dont certains ont « disparu » il y a plusieurs mois, voire des années (3).

Il y a quelques jours a été ainsi relâché le P. Joseph Chen Hailong, prêtre du diocèse de Xuanhua, arrêté par la police en avril dernier et dont on n’avait aucune nouvelle. Il est actuellement dans un état de santé inquiétant, ayant été soumis à des mauvais traitement et des tortures durant sa détention, afin de lui faire avouer où se cachait son évêque Mgr.Thomas Zhao Kexun, lequel vit dans une réelle clandestinité, et l’obliger à adhérer à l´Eglise catholique officielle.

(1) Alors en pleine préparation des jeux olympiques de Pékin, le gouvernement chinois avait nié toute répression au Tibet et la région avait été fermée aux touristes et journalistes pendant des mois. L’année suivante, craignant une réplique des émeutes de 2008, surtout en raison du 50e anniversaire du soulèvement tibétain de 1951 contre l’occupation chinoise (à la suite duquel le dalaï lama dut s’enfuir en Inde) , Zhang Qingli avait instauré la loi martiale et de nouveau interdit l’accès au Tibet. Au cours d’une cérémonie instaurée pour la première fois et intitulée « journée de la libération du servage », le Secrétaire du parti avait loué la victoire de Pékin sur le Tibet , qui selon lui, avait permis « des réformes démocratiques sans précédent dans l’histoire de la population des hauts plateaux tibétains ». Voir EDA n° 505, 468 

(2) Voir dépêche EDA du 25 juillet 2011, 22 juillet 2011, 18 et 15 juillet 2011.

(3) Voir EDA 551, 547, 516, dépêche EDA du 17 mai et 27 juin 2011

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ZENIT Staff

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