Chine : message de Mgr Ly Jingfeng au synode

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La fidélité des laïcs, ici, remède à la tiédeur des clercs, là bas

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ROME, jeudi 18 octobre 2012 (ZENIT.org) – « Dans les Eglises en dehors de la Chine, la tiédeur, l’infidélité et la sécularisation des fidèles ont contaminé de nombreux clercs », constate l’évêque chinois Ly Jingfeng, qui ajoute : « Au contraire, dans l’Église chinoise, les laïcs sont plus pieux que les clercs. La pitié, la fidélité, la sincérité et la dévotion des laïcs chrétiens chinois ne peuvent-elles pas ébranler les clercs de l’étranger? »

Le message de Mgr Luc Ly Jingfeng, évêque de Fengxiang – province de Shaanxi – en Chine, âgé de 90 ans, libéré en 1979, après 20 ans de prison durant la révolution culturelle chinoise et évêque légitime reconnu en 2004 par le gouvernement, a en effet été lu au synode le 16 octobre (cf. Zenit du 16 octobre 2012).

Lettre de Mgr Ly Jingfeng :

Très Révérends et très excellents Pères de la XIIIe Assemblée du Synode,

Je vous adresse mes plus vives congratulations, vous qui pouvez participer au Synode et rendre hommage au Sépulcre de saint Pierre. Je regrette énormément que vous ne puissiez écouter aucune voix de l’Église chinoise.

En désirant partager au moins quelques paroles avec vous, et surtout avec notre Pape Benoît XVI, je vous envoie aujourd’hui ce bref message. Je veux vous dire que notre Église en Chine, et en particulier les laïcs, a toujours gardé jusqu’à présent la pitié, la fidélité, la sincérité et la dévotion des premiers chrétiens, tout en ayant supporté cinquante ans de persécutions.

Je désire ajouter que je prie intensément et constamment Dieu Tout Puissant afin que notre pitié, notre fidélité, notre sincérité et notre dévotion puissent assainir la tiédeur, l’infidélité et la sécularisation qui sont survenues à l’étranger en raison d’une ouverture et d’une liberté sans freins.

Dans l’Année de la Foi, au sein de vos discussions synodales vous pouvez enquêter sur la raison pour laquelle notre foi en Chine a pu se conserver invincible jusqu’à aujourd’hui. Comme l’a dit le grand philosophe chinois Lao Tse: “Comme la calamité engendre la prospérité, ainsi dans la mollesse se cache la calamité”.

Dans les Eglises en dehors de la Chine, la tiédeur, l’infidélité et la sécularisation des fidèles ont contaminé de nombreux clercs. Au contraire, dans l’Église chinoise, les laïcs sont plus pieux que les clercs. La pitié, la fidélité, la sincérité et la dévotion des laïcs chrétiens chinois ne peuvent-elles pas ébranler les clercs de l’étranger?

J’ai été très ému par la plainte du Pape Benoît XVI: “ Comme nous le savons, dans de vastes zones de la terre, la foi court le risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter. Nous nous trouvons face à une profonde crise de la foi, à une perte du sens religieux qui constitue le plus grand défi pour l’Eglise d’aujourd’hui. De nos jours, le renouveau de la foi doit donc être la priorité de l’engagement de l’Eglise tout entière” (Discours du Saint-Père Benoît XVI aux participants à l’assemblée plénière de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, 27 janvier 2012).

Je crois que de toute façon notre foi de chrétiens chinois puisse consoler le Pape. Je ne ferai pas mention de la politique qui est toujours éphémère.

+Lucas L Y

[Original en latin]
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ZENIT Staff

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