CITE DU VATICAN, Jeudi 14 mars 2002 (ZENIT.org) – Le nombre des catholiques est passé de 3 millions en 1949 a 12 millions, tandis qu´une armée de monastères prie pour l´Eglise en Chine, indique le P. Bernardo Cervellera, directeur de l´agence internationale Fides. On attend 200 baptêmes à Pâques.
Des nouvelles parvenues à Fides de sources différentes, écrit-il, nous disent que, dans le mois écoulé, la politique chinoise envers l´Eglise et les religions s´est durcie : des prêtres condamnés à des années d´emprisonnement au Jiangxi, des chrétiens de Pékin expropriés de leurs propres maisons, des bouddhistes emprisonnés.
Mais d´autres faits montrent qu´il existe une fécondité su sein de ce martyre, commente Fides: l´Eglise de Chine, durant ces 50 dernières années de persécution, a quadruplé en nombre : le nombre des catholiques est passé de 3 millions en 1949 à 12 millions actuellement.
Des milliers de baptêmes d´adultes chez les paysans, mais aussi chez les étudiants , les professions libérales, les dirigeants. A Pékin, il y aura 200 baptêmes pour Pâques. L´an passé, il y en a eu 800.
On voit naître toujours plus de monastères clandestins qui prient pour la Chine et pour le monde.
Sur une initiative lancée par Fides, 600 monastères de religieuses contemplatives, une armée désarmée de plus de 5.000 femmes consacrées, prie jour et nuit pour la libération précisément des Evêques et des prêtres emprisonnés en Chine.
La liste contenant les noms des 33 détenus (plus 20 prisonniers anonymes) a été publiée par Fides au début du Carême (reprise en français par « Eglises d´Asie, la revue des Missions étrangères de Paris dans l´édition du 1er mars et par Zenit).
Cette liste a été adressée aux communautés contemplatives d´Italie, en les invitant à la prière pour l´Eglise persécutée en Chine.
« De nombreux messages que nous avons reçus manifestent la certitude que la prière et la souffrance de ces nombreux chrétiens en Chine donneront des fruits nouveaux pour l´évangélisation », remarque le P. Bernardo Cervellera.
Pour la fin de ce Carême, Fides a reçu plus de 200 lettres de réponse venant des monastères, pour déclarer leur adhésion à cette » campagne de prière « .
Malgré la différence des expériences, on note des traits communs, analyse le P. Cervellera :
1. Tous les monastères » remercient » de les avoir fait entrer dans cette oeuvre de prière, qui les aide à redécouvrir la vocation d´être une voix pour chaque créature, en implorant, les bras levés, la miséricorde du Seigneur pour les frères qui souffrent.
2. Tous les monastères ont une connaissance profonde de la situation de persécution que vit l´Eglise de Chine : la clôture ne les rend pas étrangères au monde (…). Beaucoup soulignent leur profonde communion avec le Pape dans la prière quotidienne pour la Chine.
3. Les moyens selon lesquels sont organisées leurs prières sont différents: dans la tradition qui a été celle aussi de Sainte Thérèse de l´Enfant Jésus, chaque religieuse s´est » jumelée » avec un nom pour lequel elle prie et pour lequel elle offre les fatigues d´une journée, et cela pendant tout le Carême. Dans plusieurs monastères, on a mis sur un autel latéral un cierge allumé auquel est attachée la liste des détenus. Cela permet aux religieuses et aux visiteurs de participer à la prière pour les martyrs et pour ceux qui sont persécutés. Dans la plus grande partie des monastères, le Mercredi des Cendres, jour de jeûne et de silence total, le silence n´a été rompu que pour lire la liste des prisonniers chinois, et pour prier pour eux. Chaque jour, à la prière des Vêpres, à la Messe, au Chemin de Croix, on prie pour un des noms de la liste.
4. Qu´offrent les soeurs ? Il y a une conscience dépouillée de sa propre pauvreté et de son apparente inutilité. Mais ce qui frappe c´est quelles s´offrent elles-mêmes au Christ, en échange de la liberté pour la l´Eglise de Chine. Des religieuses d´un monastère, toutes âgées, n´ont rien eu de mieux à offrir au Seigneur que leurs souffrances et leur maladie. S´offrir ainsi dépouillée jusqu´au sacrifice a une valeur immense : l´Eglise de Chine, par des canaux officiels ou secrets, reçoit des aides de millions de dollars US, mais aucune donation n´a la limpidité et le caractère radical dont font preuve les religieuses.
5. La prière pour les persécutés embrasse aussi les persécuteurs, les gardiens de prison et des camps, les gouvernants de la Chine, afin qu´ils puissent changer de coeur et accorder la pleine liberté à l´Eglise et au peuple chinois. Probablement, jamais M. Jiang Zemin , M. Li Peng, ou M. Zhu Rongji, n´ont-ils jamais reçu une telle preuve d´amour (…).
6. Il y a un mois, le Président Bush s´est rendu en visite en Chine, et a demandé à M. Jiang Zemin de libérer les Evêques et les prêtres emprisonnés. La réponse du Président chinois a été fumeuse. De nombreux monastères nous ont réconfortés : leur prière, disent-ils, est sans aucun doute » plus efficace que les pressions politiques et que la diplomatie « .
7. Toutes les religieuses demandent à Dieu que la victoire sur la mort du Christ à Pâques embrasse aussi la Chine. Pour cela, tous les monastères ont promis de continuer leur prière même après le Carême.
