Chine : La politique de l’enfant unique n’est pas remise en cause

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Selon un porte-parole du Planning familial chinois

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ROME, Mardi 4 septembre 2007 (ZENIT.org) – Un porte-parole du Planning familial chinois exclut toute remise en cause de la politique de l’enfant unique avant 2010 et évoque la perspective d’une émigration massive de Chinois, indique « Eglises d’Asie », l’agence des missions étrangères de paris (EDA 468 du 1er septembre, http://eglasie.mepasie.org).

Le 11 juillet dernier, via une interview vidéo diffusée sur le site Internet du gouvernement chinois (www.gov.cn), un porte-parole de la Commission nationale pour la population et le planning familial a démenti des informations, récurrentes, selon lesquelles la politique de l’enfant unique, mise en place en 1979, allait être prochainement remise en cause (1). « Je ne vois pas qu’un changement majeur intervienne avant 2010 en matière de planning familial », a déclaré Yu Xuejun, qui a par ailleurs ajouté que la Chine réfléchissait à la possibilité d’ouvrir plus largement les portes de l’émigration à ses ressortissants.

Le haut responsable chinois a précisé que le niveau actuel du taux de fécondité, qui se situe à 1,8 enfant par femme en âge de procréer, devait être maintenu. Le gouvernement ne souhaite pas qu’il descende à un niveau inférieur et, depuis 2000, la politique du planning familial a été ajustée en conséquence. « Nous n’encourageons pas les couples qui ont droit à un deuxième enfant à n’en avoir qu’un seul, a-t-il déclaré, et il est incorrect de dire que nous souhaitons que le taux de fécondité soit le plus bas possible. » De fait, dans des villes comme Shanghai et certaines métropoles du sud du pays, des décrets ont été récemment promulgués en vue d’encourager les couples à avoir deux enfants.

Reprenant des chiffres déjà cités ailleurs, le porte-parole a mis en avant le fait que la politique de l’enfant unique ne concernait « pas plus de 35,9 % » de la population chinoise. Outre les « minorités nationales », qui représentent 11 % de la population et qui peuvent avoir deux enfants ou plus, 52,9 % de la population est soumise à ce qui a été appelée « la politique de l’enfant-et-demi », à savoir, en zones rurales principalement, si un couple a donné naissance à une fille, il est autorisé à avoir un deuxième enfant ; en ville, si un couple est formé de deux enfants uniques, il est autorisé à avoir deux enfants.

Yu Xuejun a par ailleurs admis que la politique de planning familial du gouvernement avait « une certaine relation » avec, d’une part, l’accélération du vieillissement de la population et, d’autre part, le déséquilibre des sexes à la naissance, le pays comptant en moyenne 119 garçons pour 100 filles – là où le ratio constaté ailleurs s’établit à 105 garçons pour 100 filles. Mais il a immédiatement insisté sur le fait que le gouvernement devait maintenir sa politique jusqu’en 2010, étant donné que les générations du baby boom des années 1970 et 1980 avaient désormais atteint l’âge du mariage et de la procréation. Un nouvel accès de croissance démographique est à craindre si la politique du gouvernement est amendée aujourd’hui, a-t-il expliqué en substance.

Enfin, le porte-parole a suggéré que l’émigration était envisagée par les autorités chinoises pour réduire la pression démographique qui, selon lui, affecte son pays. « Nous ne considérons pas, bien entendu, que le planning familial soit le seul outil permettant de contrôler la population. La Chine compte un cinquième de la population mondiale, mais les Chinois ne représentent que 1% des travailleurs expatriés », a-t-il expliqué, précisant : « Dans des pays comme les Philippines et le Mexique, environ 10 % de la population active travaille à l’étranger. C’est là une source d’inspiration pour notre pays. »

(1) Mise en place en 1979, la politique de l’enfant unique est, affirment les autorités, l’outil qui a permis de contenir la croissance de la population chinoise, en « évitant entre 300 et 400 millions de naissances » et en divisant par trois le taux de fécondité. Son coût humain et social n’a toutefois jamais fait l’objet d’études sérieuses en Chine continentale, même si le déséquilibre des naissances qu’elle a induit est désormais pris en compte. Du fait du contexte culturel et des faiblesses du système de protection sociale et de retraite, les familles, notamment dans les campagnes, continuent de préférer la naissance d’un enfant de sexe mâle. En 2005, un projet national a été lancé pour encourager les familles en milieu rural à accorder autant de prix aux filles qu’aux garçons. Par ailleurs, le Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire a rédigé un projet de loi prévoyant jusqu’à trois ans de prison pour les parents ou les médecins qui avorteraient un fœtus de sexe féminin en connaissance de cause. Régulièrement, des informations parviennent à l’étranger quant aux excès et abus auxquels se livrent les autorités locales pour faire respecter les quotas de naissances assignés au territoire dont elles ont la responsabilité (voir EDA 465 à propos d’émeutes dans une région rurale de Guangxi en mai 2007).

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ZENIT Staff

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