Chine: La mémoire de personnalités du catholicisme chinois sur Internet

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« Mémorial virtuel ” sur la toile

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CITE DU VATICAN, Lundi 7 mai 2002 (ZENIT.org) – La mémoire de personnalités marquantes du catholicisme chinois peut être honorée sur le réseau Internet, en chinois, grâce à Netor.com (http://cn.netor.com/netorindex.asp), indique la revue des Missions étrangères de Paris, « Eglises d´Asie », dans son édition du 1er mai (EDA, cf. eglasie.mepasie.org).

De grandes personnalités de l’Eglise catholique de Chine figurent parmi les défunts inscrits au panthéon d’un “ mémorial virtuel ” où les gens peuvent, sur le Net, offrir des cierges ou des fleurs. Ces derniers temps, les progrès des télécommunications et l’immensité du pays ont poussé un certain nombre de Chinois à honorer leurs parents et leurs ancêtres sur le Net, leur épargnant ainsi les difficultés d’un long déplacement jusqu’à un cimetière ou un columbarium. En une année, plus de dix nécropoles se sont ainsi installées sur Internet permettant aux gens de vénérer leurs défunts en leur offrant des fleurs, des cierges et des chants ou leur envoyer des messages sans se déplacer.

Depuis mars 2000, Netor.com, une société pékinoise, a ouvert des pages d’accueil sur le Web conçues comme des monuments commémoratifs. Ce site, qui se présente comme le plus important dans son genre en Chine, imite les boutiques d’un funérarium où les gens peuvent louer ou acheter des urnes, des tablettes au nom du défunt ou offrir des fleurs. Sur ce site, des missionnaires jésuites comme Matteo Ricci, Adam Schall ou Ferdinand Verbiest ou bien un laïc comme Xu Guangqi, qui tous ont vécu entre les XVI et XVIIe siècles, sont honorés dans le “ columbarium virtuel ”. Mgr Pei Xiangde, évêque “ clandestin ” de Pékin, mort le 24 décembre 2001, y figure en bonne place. A la notice de ce dernier, on trouve même un compte-rendu de l’atmosphère tendue qui présidait à ses funérailles, la police ayant à l’époque interdit aux fidèles d’assister à la cérémonie.

Par ailleurs, depuis le 5 avril dernier, à l’occasion du festival Qingming, jour de la Fête des morts, un dénommé Ignatius a mis en ligne un autre “ mémorial virtuel ”, celui-là en l’honneur des 120 martyrs chinois canonisés le 1er octobre 2000 par le pape Jean-Paul II à Rome ; on peut afficher à l’écran un portrait de la plupart de ces martyrs. D’autres personnalités religieuses y figurent dont un couple de missionnaires protestants et un dignitaire bouddhiste, Zhao Puchu, président de l’Association bouddhiste chinoise jusqu’en 1980 et mort en 2000. Les personnes qui souhaitent inscrire leurs défunts sur ce site paient un abonnement annuel de 200 yuans (24 dollars américains) afin de pouvoir enregistrer la biographie du défunt et envoyer des messages d’anniversaire. Les visiteurs peuvent, en guise d’offrande, cliquer sur une icône de fleurs, de cierges allumés, de vin ou de musique. Ce dernier service est gratuit mais on ne peut cliquer plus de 50 fois.

A Shanghai, les catholiques de ce diocèse ont été spécialement encouragés à honorer leurs ancêtres durant la fête de Qingming, jour où traditionnellement les vivants vont nettoyer les tombes de leurs ancêtres et honorer la mémoire de ces derniers. Le 5 avril, plus de 200 catholiques se sont rendus au columbarium catholique Xi’an (‘Reposer en paix’) à Songjiang, dans la banlieue de Shanghai, pour célébrer une messe et prier pour les défunts. Cette commémoration avait été organisée pour sensibiliser les catholiques aux traditions chinoises et les aider à comprendre comment celles-ci peuvent s’inculturer dans leur foi. Beaucoup de catholiques chinois, en effet, considèrent la pratique chinoise du Qingming comme incompatible avec leur foi chrétienne et réservent leurs prières aux défunts au Jour des morts, le 2 novembre. Le columbarium catholique de Songjiang, inauguré en 1986, contient les cendres de plus de 10 000 fidèles dont des évêques et des prêtres.

A l’occasion de cette rencontre, le P. Zhao Baojun, du diocèse de Shanghai, a déclaré à l’assistance : “ Qingming est l’occasion pour nous de nous souvenir de nos défunts. Nous inspirer de leurs vertus est la meilleure des offrandes que nous puissions leur faire. Pour les chrétiens, il est important de se souvenir des morts parce que nous croyons que la mort n’est qu’une transformation et non la fin de la vie ”. Les participants, dont certaines familles non catholiques, avaient apporté des fleurs et des statuettes. Certains de ces non-catholiques ont aussi demandé aux prêtres présents de célébrer des messes pour les défunts catholiques de leur famille.

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ZENIT Staff

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