Chine/Hongkong: "Justice et paix" défend les droits des malades du sida

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Lettre ouverte sur des droits et de la dignité des malades du sida

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CITE DU VATICAN, Jeudi 13 décembre 2001 (ZENIT.org) – La commission catholique « Justice et paix » défend les droits des malades du sida dans une lettre ouverte. Mais le bureau de représentation de Pékin à Hongkong refuse de recevoir sa délégation, indique la revue des Missions étrangères de Paris, « Eglises d´Asie », dans sa publication de la mi-décembre (cf. (eglasie.org).

Le 1er décembre dernier, journée mondiale d’action sur le sida, une délégation de la Commission ‘Justice et paix’ du diocèse catholique de Hongkong s’est en effet rendue devant les locaux du Bureau de liaison du gouvernement central de la République populaire de Chine, organe servant de représentation officielle de Pékin dans le territoire de la SAR (Special Administrative Region). Là, devant les grilles du bâtiment, Or Yan-yan, chef de la délégation, a lu une lettre ouverte aux autorités chinoises demandant la reconnaissance par la Chine des droits et de la dignité des malades du sida en Chine. Une fois la lettre lue, les membres de la délégation n’ont pu la remettre aux fonctionnaires du Bureau de liaison et ont trouvé porte close. « Lorsque nous avons demandé à être reçus, les gardes ont repoussé certains d’entre nous en dehors des grilles, rapporte Or Yan-yan. Si bien qu’à la fin, nous avons déchiré la lettre car nous estimons que le Bureau de liaison a perdu sa raison d’être qui est de transmettre les opinions des Hongkongais. Il est inutile de discuter avec ces gens. »

Par cette lettre ouverte, la Commission ‘Justice et paix’ du diocèse demandait au gouvernement chinois de ne pas fuir ses responsabilités envers les malades du sida et les porteurs du virus HIV, une grande partie de ces personnes ayant été contaminées après avoir, pour améliorer leur ordinaire, vendu leur sang à des banques de sang ne respectant pas les plus élémentaires critères de sécurité en matière de transfusion sanguine.

EDA rappelle que dans la province du Henan en particulier, des banques de sang plus ou moins légales ont fonctionné durant plusieurs années et sont responsables de la contamination de dizaines de milliers de personnes. Selon certains rapports, sur les 90 millions d’habitants de cette province, 500 000 auraient été contaminées par le virus du sida du fait de ces transfusions. Des médias chinois ont fait état au mois de mai dernier de certains villages du Henan où six habitants sur dix sont contaminés.

Citant la Constitution chinoise qui stipule que l’Etat est responsable de la protection des droits fondamentaux du peuple chinois, la Commission ‘Justice et paix’ a demandé aux autorités chinoises de se pencher « honnêtement » sur le problème du sida. « Nous espérons que le gouvernement chinois peut comprendre que le sida n’est pas seulement synonyme de pertes économiques mais qu’il contribue aussi à ruiner des vies humaines, avec toutes les conséquences en termes d’orphelins et de pauvreté que cela comporte », pouvait-on encore lire dans cette lettre ouverte.

Ces dernières années, la position des autorités chinoises était que le sida était cantonné à quelques secteurs marginaux de la société, les drogués entre autres. Ce n’est que récemment, au cours de l’année écoulée, que le discours officiel a changé. Du 13 au 16 novembre derniers, pour la première fois, une conférence sur le sida et les maladies sexuellement transmissibles a été organisé à Pékin et le ministère de la Santé a reconnu à cette occasion que le sida avait pris des proportions alarmantes en Chine. Cependant, les statistiques officielles ne reconnaissaient en septembre dernier que 28 133 personnes infectées par le virus, là où nombre d’experts médicaux estiment que le vrai chiffre dépasse les 600 000. Lors de la conférence de novembre sur le sida, des Henanais victimes du sida ont manifesté dans la capitale chinoise pour réclamer de l’Etat des compensations financières et la gratuité de leurs traitements médicaux.

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ZENIT Staff

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