Chine: Catholiques et Protestants face au syncrétisme d’une secte

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CITE DU VATICAN, Mercredi 14 juillet 2004 (ZENIT.org) – En Chine, des catholiques et des protestants sont menacés par une secte empruntant certains de ses éléments au christianisme, indique « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence de presse des Missions étrangères de Paris (eglasie.mepasie.org) dans son bulletin n. 400.

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Selon des catholiques chinois, une secte sévit actuellement dans le pays et se montre dangereuse pour les chrétiens qu’elle cherche particulièrement à recruter en utilisant des éléments du christianisme et en usant de ruse, de persuasion, voire de menaces et même de violence pour parvenir à ses fins. Connue sous le nom de Dongfang Shandian (‘l’éclair de l’orient’), la secte a été classée par les autorités parmi les mouvements religieux hors-la-loi mais se montre néanmoins active et prosélyte par le biais d’Internet, de publications, de lettres et de prêches. Dans la province du Guangxi, Sœur Jiang Jiefang, religieuse de Nanning, se plaint que, dans la ville de Guigang, 20 des 90 fidèles de la paroisse catholique ont quitté l’Eglise pour joindre la secte.

Dongfang Shandian est apparue au début des années 1990. Sa fondatrice, une certaine Mme Deng, originaire du Henan, affirme être « le second Christ ». Selon le livret « Les hérésies en Chine », publié en 2002 par le pasteur protestant Samuel Lamb (Lin Xiangao), la secte s’appuie, pour authentifier les dires de sa fondatrice, sur le verset 27 du chapitre 24 de l’évangile selon saint Matthieu : « Voyez comment l’éclair part de l’orient et enflamme le ciel jusqu’à l’occident : ce sera pareil à la venue du Fils de l’Homme. » Pourchassés par les autorités, des membres de la secte ont été accusés d’avoir battu des gens, de leur avoir lavé le cerveau ou bien encore de les avoir séduits par des offres de nature sexuelle ou matérielle (des postes de télévision).

Selon Sœur Jiang, les paroissiens qui se sont laissés séduire « se coupent des autres personnes » et refusent de la rencontrer ou de voir leurs anciens amis catholiques. « Je persiste à frapper à leur porte car je me considère leur amie, témoigne-t-elle, mais je ne leur parle pas de leur appartenance à la secte car je ne veux pas qu’ils soient embarrassés au cas où, un jour, ils retournent dans notre Eglise. » La religieuse s’inquiète de la santé mentale des personnes qui entrent dans la secte car des rumeurs indiquent que certaines d’entre elles « se sont suicidées en se jetant dans l’eau ou en provoquant un accident de la route, croyant qu’elles iraient directement au paradis ».

Il n’existe aucune estimation du nombre des adeptes de la secte. Sœur Jiang constate que les chrétiennes entre 35 et 60 ans sont plus particulièrement ciblées par les prosélytes du mouvement. Des prêtres catholiques ont été eux aussi approchés et l’un d’eux qui avait réalisé à qui il avait affaire et qui avait mis en garde une famille approchée par des membres de la secte a été par la suite directement menacé de représailles physiques. Dans le diocèse de Tianjin, un responsable de communauté laïc précise que la secte privilégie l’approche des catholiques et des protestants « clandestins » car ceux-ci sont moins susceptibles d’aller se plaindre aux autorités s’ils refusent les approches, voire les menaces, de la secte. Selon le livret du pasteur Samuel Lamb, la secte serait présente dans le Guangxi, le Fujian, le Gansu, le Guangdong, le Heilongjiang, le Shandong, le Shaanxi, au Xinjiang et la province du Zhejiang. Elle aurait aussi essaimé hors du continent, à Hongkong et aux Etats-Unis.

© EDA

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ZENIT Staff

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