Chine: Arrestation d´un évêque et fermeture de trois couvents

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Fides relaie les informations de La Repubblica

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CITE DU VATICAN, Mercredi 28 novembre 2001 (ZENIT.orgFIDES) – D´après des informations publiées le 28 novembre par le quotidien  » La Repubblica « , le Diocèse de Feng Xiang, dans la Province du Shaanxi dans le centre de la Chine, risque de disparaître. Dans l´espace d´un mois, la police a arrêté et fait disparaître l´Evêque, Mgr Lucas Li Jingfeng et son assistant, affirme l´agence Fides ; 12 prêtres sont en résidence surveillée, et sont obligés de suivre des endoctrinements idéologiques ; 3 couvents ont été fermés (un couvent de religieux et deux couvents de religieuses), et leurs membres ont été éloignés et renvoyés dans leurs familles. Tous font partie d´une  » communauté souterraine « , et n´acceptent pas de s´inscrire à l´Association Patriotique.

Le quotidien romain, citant des  » sources locales « , déclare que des policiers sont entrés dans la cathédrale de Feng Xiang et ont obligé l´Evêque, Mgr Lucas Li Jingfeng à se préparer  » en emportant beaucoup de vêtements « , à partir  » pour un long temps « , afin de participer à une longue session politique. Les policiers ont déclaré :  » Le gouvernement de Pékin nous a demandé de vous inviter « .

L´Evêque, âgé de 81 ans, a été emmené avec son assistant dans une localité, sans qu´on sache laquelle. Depuis le 4 novembre on ne sait plus rien d´eux. A Feng Xiang, il y a une situation particulière : c´est probablement le seul et unique Diocèse de Chine Populaire où seule existe l´Eglise souterraine, non-officielle. L´Evêque, les 16 prêtres, les 14 religieux et les 25 religieuses, ainsi que les 20.000 fidèles ont vécu jusqu´à présent sans être inquiétés, en pratiquant leur foi dans les différentes paroisses et dans les couvents. Depuis l´été dernier, un Bureau pour les Affaires Religieuses a été ouvert à Feng Xiang, dans le but d´enregistrer les catholiques dans l´Eglise officielle et de les faire s´inscrire dans l´Association Patriotique. L´Association Patriotique est l´instrument de contrôle de l´Eglise, et est dirigée par des membres du parti communiste, souvent des athées.

Ce même 4 novembre, la police et la Sécurité Publique se sont rendus dans plusieurs paroisses, et ont rassemblé les prêtres et les paroissiens. Une douzaine de prêtres ont été emmenés de force, et n´ont toujours pas été libérés. Des sources locales ont déclaré qu´ils avaient été contraints de loger dans trois ou quatre hôtels où ils sont obligés d´  » étudier  » les règlements sur les religions, qui établissent le contrôle sur toutes les activités des fidèles. Des témoins affirment que les policiers les ont menacés en ces termes :  » Si, cette fois-ci, vous n´acceptez pas de vous inscrire, nous ne vous considérons plus comme prêtres, et votre ordination est invalide ; vous ne pourrez plus travailler dans l´église et vous devrez retourner dans votre famille « .

Tous les prêtres ont été ordonnés par Mgr Lucas Li Jingfeng. Les règlements excluent en effet la possibilité pour un prêtre d´exercer son ministère en dehors du contrôle gouvernemental et de l´inscription à ´Eglise officielle. Ces sources du quotidien  » La Repubblica  » déclarent également que, le 21 novembre, la Sécurité Publique est entrée dans un couvent de religieux à Feng Xiang et a expulsé tous les novices et les profès, en les obligeant à retourner dans leur famille. Le même jour, les policiers sont entrés dans le bâtiment voisin de la cathédrale, et ont renvoyé dans leur famille 15 séminaristes et 4 religieuses.

La même chose s´est passée pour un couvent de 20 religieuses, situé dans une paroisse voisine, à Waiyoutou. Dans le Diocèse de Feng Xiang, il n´y a plus actuellement que deux prêtres âgés en liberté, l´un est à la cathédrale, et l´autre dans une petite paroisse. Ces deux prêtres, âgés de 78ans et de 90 ans, sont aussi très malades. Plusieurs prêtres jeunes, pour ne pas être arrêtés, ont disparu. Un fidèle de Feng Xiang a fait ce commentaire ;  » Ils essaient d´éliminer notre Diocèse . Nous connaissons déjà toutes ces pressions. Nous voulons seulement affirmer notre liberté de religion, en communion avec le Pape et avec l´Eglise universelle. Nous n´avons pas peur « .

Il y a deux ans, un document interne du Parti communiste est sorti en plein jour, qui déclarait que, en prévision de rapports diplomatiques possibles avec le Vatican, le Parti se serait employé à renforcer l´Association Patriotique, en éliminant et en emprisonnant les prêtres et les fidèles les plus réfractaires. Le document déclarait notamment :  » Ceux qui acceptent les indications du gouvernement (note : l´enregistrement des noms, des lieux de culte, du nombre des fidèles, etc.), mais refusent d´obéir à l´Eglise Patriotique, seront soumis à une année de rééducation auprès des Associations Patriotiques.

Ceux qui refuseront la rééducation  » se verront refusés tout droit d´exercer un activité comme prêtre « . Plusieurs Evêques, officiels et non officiels, on demandé depuis longtemps aux autorités, d´éliminer l´Association Patriotique et de les rendre, eux, les Pasteurs, responsables des actions de l´Eglise vis-à-vis du gouvernement. Jusqu´à présent, Pékin a refusé, rappelle Fides.

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ZENIT Staff

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