Chemin de Croix du Colisée : L’espérance, au cœur de la souffrance

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Mgr Menamparampil cite Gandhi, Mère teresa et les Upanishads (1)

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ROME, Mercredi 8 avril 2009 (ZENIT.org) – « La façon dont Jésus a affronté la violence contient un message pour notre temps » : l’archevêque indien, Mgr Menamparampil, propose pour le Vendredi saint au Colisée un Chemin de Croix qui redonne espérance aux « opprimés » et aux « petits », spécialement aux femmes opprimées, pour qu’ils puissent avoir le courage de la non-violence chrétienne, face aux violents de ce monde.

Comme nous l’annoncions le 19 mars, c’est à l’archevêque indien Mgr Thomas Menamparampil, 72 ans, archevêque de Guwahati, en Assam que Benoît XVI confie la rédaction des méditations pour les 14 stations du Chemin de Croix du Vendredi Saint, le 10 avril 2009, au Colisée.

Inculturation et universalité

Dans ses méditations, profondément bibliques, l’archevêque cite aussi une fois Gandhi, une fois Mère Teresa de Calcutta et une fois aussi les Upanishads, ce qui en fait un modèle d’inculturation d’une grande tradition chrétienne dans la culture indienne. C’est aussi un Chemin de Croix qui intègre la beauté de la création tout entière, elle-même travaillée par la violence. C’est aussi cela qui lui donne un souffle universel.

Il cite également François d’Assise, Dante, le cardinal Newman, et une hymne irlandaise, mais aussi les leçons de l’actualité et l’histoire : le tsunami, Hiroshima et Nagasaki.

Le livret, déjà à la disposition des fidèles dans la librairies religieuses de Rome est illustré par le Chemin de Croix réalisé par une religieuse indienne, sœur Marie-Claire Naidu, pour l’église de l’Assomption de Bangalore.

Une espérance silencieuse

« Sous la superficie des calamités naturelles, des guerres, des révolutions, et des conflits en tous genre, il y a une espérance silencieuse, une action divine précise. Il reste caché dans le monde, dans la société, dans l’univers. La science et la technologie révèlent les merveilles de sa grandeur et de son amour (…). Il respire l’espérance », affirme l’introduction qui ajoute : « Puisse ce message d’espérance résonner du Hoang Ho (Fleuve Jaune, ndlr) au Colorado, de l’Himalaya aux Alpes, du Mississipi au Brahmapoutre ».

D’emblée, l’archevêque indien souligne que toutes les misères de la vie peuvent être offertes et porter du fruit, être en quelque sorte converties en « espérance »: « Il ne faut perdre aucune des petites contrariétés, humiliations et frustrations que nous subissons dans nos vies quotidiennes et aucune des grandes disgrâces qui nous frappent de façon inattendue ».

En méditant sur la violence de Pierre (qui tranche l’oreille au serviteur du grand prêtre lors de l’arrestation de Jésus, qui guérit l’oreille, Mgr Menamparampil souligne que « la façon dont Jésus a affronté la violence contient un message pour notre temps ».

Amour, persuasion et réconciliation

« L’homme violent peut avoir besoin aujourd’hui aussi d’un geste qui guérit, jaillit d’un amour qui transcende les questions immédiates », fait observer l’archevêque qui ajoute : « A une époque de conflit entre personnes, groupes ethniques et religions, nations, intérêts économiques et politiques, Jésus dit que l’affrontement et la violence ne sont pas la réponse, mais l’amour, la persuasion et la réconciliation. (…) La justesse de notre cause est notre force ».

Plus loin, il souligne que la stratégie de Jésus est de « défier l’ennemi par la justesse de sa cause » et de « susciter la bonne volonté de l’opposant de façon à ce qu’il abandonne l’injustice, grâce à la persuasion et la conversion du cœur ». Il fait observer que « le Mahatma Gandhi a apporté dans la vie publique cet enseignement de Jésus sur la non-violence avec un succès surprenant ».

Les violences de ce monde

Il mentionne les violences dont on est témoin chaque jour dans le monde : « homicides, violences sur les femmes et les enfants, rapts, extorsions, conflits ethniques, violence urbaine, tortures physiques, et mentales, violations des droits humains ». Il cite aussi la persécution des chrétiens : « Jésus continue de souffrir lorsque les croyants sont persécutés, lorsque la justice est administrée de façon tordue dans les tribunaux, que la corruption est enracinée dans des structures injustes qui écrasent les pauvres, les minorités opprimées, les réfugiés et les migrants maltraités ».

« Jésus est dépouillé de ses vêtements lorsqu’une personne est déshonorée sur l’écran, lorsque les femmes sont contraintes à s’humilier, lorsque les enfants des quartiers pauvres errent dans les rues à ramasser les détritus », dénonce l’archevêque, qui, en même temps invite à ne pas « pointer le doigt vers les autres », mais à s’examiner soi-même pour voir la part que chacun peut se reconnaître dans « ces formes de déshumanité ».

(à suivre)

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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