Chemin de Croix au Colisée: Une famille chrétienne d'Iraq porte la croix

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« Voici le bois de la Croix », méditation du pape

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CITE DU VATICAN, Vendredi 18 avril 2003 (ZENIT.org) – Une famille chrétienne d’Iraq a porté la croix aux XIIe et XIIe stations du Chemin de Croix du Colisée où ont été représentés les drames du monde d’aujourd’hui.

Jean-Paul II a présidé les méditations depuis la terrasse de la colline du Palatin et a porté la Croix à la XIVe et dernière station où l’Eglise médite la mise au tombeau. Le Colisée était illuminé, au centre une immense croix de lumière le traversait de part en part, et les flambeaux des pèlerins – rouges, verts, jaunes, blancs – brillaient, comme autant de signes d’espérance dans la nuit romaine. La foule répondait aux supplications: « Kyrie eleison. Kyrie eleison », « Seigneur, prends pitié » et acclamait l’oeuvre du salut: « Nous t’adorons Ô Christ, et nous te bénissons. Parce que par ta sainte croix tu as racheté le monde ».

Au terme des méditations, transmises en mondovision, Jean-Paul II renonçait au texte écrit qui évoquait « la passion du Christ, passion qui, mystérieusement, continue à notre époque et jusqu’à la fin des temps », et ces « frères et soeurs » qui » revivent dans leur chair le drame du Calvaire! »

Le pape proposait une méditation improvisée, et émaillées de citations latines des hymnes liturgiques, sur le Triduum pascal, à partir de ce « bois de la Croix où était suspendu le salut au monde », comme le « mot clef » du vendredi Saint, de même que la parole de Jésus: « Voici mon Corps » est le ‘ »mot clef » du Jeudi Saint: ‘Voici mon corps livré pour vous ». « Nous voyons comment ces paroles d’hier se sont réalisées au Golgotha: le corps du Christ sur la Croix. « Voici le bois de la Croix! » disait le pape en latin en méditant ces paroles: « Mystère de la foi », répétait-il.

« L’homme, commentait Jean-Paul II, ne pouvait inventer ce mystère. Seul Dieu pouvait le révéler. L’homme n’a pas la possibilité de nous donner la vie après la mort. Dans l’ordre humain, la mort est le dernier mot. La parole qui vient ensuite, celle de la résurrection, est celle qui vient de Dieu. C’est pourquoi nous célébrons avec un amour si profond ce saint triduum. Aujourd’hui, le Christ est déposé de la Croix et il est enseveli au tombeau. Et demain, dans le monde entier, dans le cosmos, et en chacun de nous, il y aura un profond silence, dans l’attente. Voici le bois de la Croix qui a porté le salut du monde. Le bois de la Croix qui a porté à la mort du Fils de Dieu ouvre la voie vers le jour suivant. Et nous entendrons les paroles de la liturgie. Aujourd’hui nous avons entendu « Voici le bois de la Croix quia porté le salut au monde ». Le salut du monde sur la Croix et par la Croix. Après demain, nous chanterons: « Le Seigneur est sorti du tombeau ». »
« Simplicité et profondeur de ce triduum pascal, exclamait encore le pape. Je vous souhaite à tous de le vivre le plus profondément possible. Nous sommes ici, comme chaque année autour du Colisée, un symbole qui nous parle de l’immense empire romain, qui s’est écroulé, de ces martyrs qui ont témoigné par leur vie et par leur mort. Il est difficile de trouver un autre endroit où le mystère de la croix parle plus éloquemment. Voici le bois de la croix. Je vous souhaite à tous de vivre toujours plus profondément ce triduum sacré. De le vivre et aussi d’en témoigner. Loué soit Jésus-Christ ».

Le pape n’a donc pas prononcé ces paroles qu’il avait préparées où il évoquait « Nos frères et soeurs qui revivent dans leur chair le drame du Calvaire: comme ils sont nombreux ces « Chemins de Croix » oubliés! Je pense aux tragiques images de violence, de guerres, de conflits, qui quotidiennement nous parviennent de tant de lieux; à l’angoisse et à la douleur d’individus et de peuples de tous les continents; à la mort du fait de la faim et des privations de milliers d’adultes et d’enfants innocents; aux affronts à la dignité humaine, hélas infligés parfois au nom de Dieu. Pouvons-nous demeurer indifférents face à ces cris de douleur lancinants qui s’élèvent de tant de régions de la planète? »
Le « Cyrénéen » qui a porté la croix lors des deux premières stations est le cardinal Vicaire du pape pour Rome, le cardinal Camillo Ruini. Il représentait l’Italie.

Pour l’Amérique, une laïque colombienne du diocèse de Bogota, a porté la Croix lors des deux stations suivantes. Plus d’une fois, le pape a lancé des appel à la guerilla pour que soient libérées toutes les personnes enlevées en Colombie et que cessent les violences.
Les Ve, Ve et VIIe stations étaient placées sous le signe de l’Afrique. La Croix était portée par trois laïcs des diocèses de Cape Palmas, au Liberia, du diocèse de makenie, en Sierra Leone et du diocèse d’Assiout, en Haute-Egypte, où les chrétiens sont fiers d’avoir maintenu la foi vivante depuis les temps apostoliques.

Les Franciscains, custodes de Terre Sainte ont porté la Croix aux VIIe et IXe stations. Toutes les plaies de l’Asie étaient ainsi représentées symboliquement.

Pour l’Europe, la famille de Carlo Urbani a porté la Croix aux Xe et XIe stations. Carlo Urbani, « médecin sans frontière » italien vient de mourir à Bangkok de la pneumonie atypique pour avoir soigné les malades du Vietnam après avoir lancé l’alarme. Sa veuve, Giuliana, et leur fils aîné de seize ans, Tommaso, ont porté la Croix. Le jeune Tommaso a déjà décidé de suivre les traces de son père et de devenir lui aussi un « médecin sans frontière ». Ils étaient accompagnés de la soeur du médecin, Cristina.

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ZENIT Staff

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