Charles d’Autriche, un "ami de la paix", modèle pour l’Europe

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CITE DU VATICAN, Dimanche 3 octobre 2004 (ZENIT.org) – Charles d’Autriche, a été un « ami de la paix », et offre un modèle pour les responsables politiques européens, affirmait Jean-Paul II, lors de la messe de béatification, ce matin, place Saint-Pierre.

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Le pape soulignait, en allemand, dans son homélie, que le devoir des Chrétiens consiste à « chercher en tout la volonté de Dieu, la connaître et la mettre en œuvre », et que c’est ainsi que Charles d’Autriche a vécu sa vie d’homme d’Etat et de Chrétien : « Il était un ami de la paix ». Au milieu des bouleversements de la première guerre mondiale, « il a cherché à saisir les initiatives de paix de mon prédécesseur Benoît XV », soulignait Jean-Paul II. Il considérait le gouvernement comme un « service de son peuple », cherchait à correspondre à la « vocation du chrétien à la sainteté aussi dans le domaine de la politique ». Qu’il serve d’exemple, souhaitait le pape, « à ceux qui ont aujourd’hui en Europe une responsabilité politique ».

En allemand toujours, le pape disait à l’angélus, « c’est avec une très grande joie que je salue les pèlerins de langue allemande, spécialement les innombrables croyants d’Autriche, et ceux du diocèse de Münster, qui sont venus à Rome pour la béatification de l’empereur Charles Ier et d’Anne-Catherine Emmerich. Je salue particulièrement les délégations officielles d’Autriche, du Lichtenstein et du Luxembourg, ainsi que le fils de l’empereur Charles, le prince Otto, et sa grande famille. Que l’amour de Jésus vous accompagne toujours ! »

Des chefs de gouvernement, des ministres et des parlementaires de nombreux pays participaient à cette célébration.

Les quatre enfants de l’empereur encore vivants y ont participé également : l’aîné, Otto, 91 ans, chef de la maison impériale, vivant en Allemagne et ancien député européen ; Stephan, qui vit en Hongrie ; Karl Ludwig, qui vit en Belgique ; et Félix, qui vit au Mexique.

En tout, ce sont plus de 700 descendants de la grande famille des Habsbourg et de la famille de l’impératrice Zita de Bourbon-Parme, épouse du nouveau bienheureux, et quelque 350 familles apparentées qui ont fait le pèlerinage de Rome pour le triduum de la béatification.

La famille royale de Belgique était représentée par la reine Fabiola, épouse du défunt roi Beaudouin, les Bourbon d’Espagne par l’épouse de l’Infant Charles, Anne, le Luxembourg par le frère du Grand Duc, Guillaume, le Liechtenstein par des membres de la famille régnante.

Sont également annoncés le prince Kubra, fils de l’ancien roi Siméon de Bulgarie, la princesse Chantal de France, et des représentants des Bourbon, des Romanov, des Hohenzollern.

Selon la congrégation romaine pour les causes des saints (cf. www.vatican.va), Charles d’Autriche, fils de l’archiduc Otto et de la princesse Marie Joséphine de Saxe, fille du dernier roi de Saxe, est né le 17 août 1887 au château de Persenburg, en Autriche inférieure. L’Empereur François Joseph 1er est son grand-oncle.

Charles reçoit une éducation catholique, et dès son enfance, est accompagné dans la prière par un groupe de personnes, une religieuse stigmatisée lui ayant prédit de grandes souffrances. C’est de là qu’est née, après la mort de Charles, la « Ligue de prière de l’Empereur Charles pour la paix des peuples », qui, en 1963 devient une communauté de prière reconnue par l’Eglise.

Très tôt, grandit chez Charles un grand amour pour l’Eucharistie et pour le Coeur de Jésus. Toutes les décisions importantes, il les prend en priant.

Le 21 octobre 1911, il épouse la Princesse Zita de Bourbon-Parme. Ce sont 10 années d’une vie conjugale heureuse, couronnées par la naissance de 8 enfants. Sur son lit de mort, Charles dira encore à Zita: « Je t’aime d’un amour infini ».

Le 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône, est victime d’un attentat. Charles devient héritier du trône de l’Empire austro-hongrois.

En pleine première guerre mondiale, avec la mort de l’empereur François-Joseph le 21 novembre 1916, Charles devient empereur d’Autriche. Le 30 décembre, il est couronné Roi apostolique de Hongrie.

Une charge qui est également perçue par Charles comme une voie pour suivre le Christ: dans l’amour pour les peuples qui lui sont confiés, dans sa bienveillance à leur égard, dans le don de sa vie pour eux.

Pendant cette guerre terrible, Charles met le devoir le plus sacré d’un Roi – l’engagement pour la paix – au centre de ses préoccupations. De tous les responsables politiques, il est le seul à soutenir les efforts de Benoit XV en faveur de la paix.

En ce qui concerne la politique intérieure, malgré les difficultés du moment, il travaille à l’élaboration d’une vaste législation sociale inspirée de l’enseignement social chrétien.

Son attitude permet, à la fin du conflit, la transition vers un nouvel ordre sans guerre civile. Il est cependant banni de sa patrie.

Pour répondre au désir du Pape, qui craint l’établissement du pouvoir communiste en Europe centrale, il tente de rétablir son autorité en Hongrie. Mais deux tentatives échouent car il veut éviter le déclenchement d’une guerre civile.

Charles est envoyé en exil sur l’Ille de Madère. Considérant sa charge comme un mandat de Dieu, il n’abdique pas.

Réduit à la misère, il vit avec sa famille dans un logement très humide. Il tombe gravement malade, acceptant la maladie comme un sacrifice pour la paix et l’unité de ses peuples.

Charles endure ses souffrances sans se plaindre, il pardonne à tous ceux qui lui ont fait du mal. Il meurt le 1er avril 1922, le regard tourné vers le Saint Sacrement. Sur son lit de mort, il a répété la devise de toute sa vie: « Je m’engage toujours, en toutes choses, à connaître le plus clairement possible la volonté de Dieu et à la respecter, et cela de la manière la plus parfaite ».

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ZENIT Staff

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