Charles Aznavour chante pour l´Arménie, et "aime beaucoup le pape"

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Le chanteur français interprète son « Ave Maria » avec une grande émotion

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CITE DU VATICAN, Mercredi 26 septembre 2001 (ZENIT.org) – Charles Aznavour (Aznavourian, à l´origine), 76 ans, a interprété aujourd´hui, 26 septembre, un Ave Maria, en présence de Jean-Paul II et de Karékine Ier, et avec une émotion visible, au mémorial du génocide arménien, à Tzitzernakaberd, près d´Erevan.

Hier soir déjà, Charles Aznavour avait été reçu par le pape et le catholicos à Etchmiadzine, lors de la partie publique de la rencontre, et ce soir, il participait également, dans la foule, à la célébration œcuménique en la nouvelle cathédrale Saint-Grégoire l´Illuminateur, à Erevan.

A propos de la reconnaissance du génocide par l´opinion publique mondiale, il se disait « optimiste ». « La visite du pape, disait-il, m´apporte l´espoir. Il y a déjà eu des reconnaissances du génocide dans le monde (en particulier les Parlements français et italien, ndlr). La venue de Jean Paul II peut en encourager d´autres et finalement celle par le peuple turc ».

On estime en effet que 1,5 million d´Arméniens ont été tués entre 1915 et 1923, sous l´empire ottoman. Mais la Turquie moderne ne reconnaît que le chiffre de 300.000 Arméniens morts au cours de la Première Guerre mondiale, du fait de déportations.

L´artiste français a déclaré « aimer beaucoup le pape ». Il voit d´ailleurs en lui un « artiste », et souligne cet autre point commun: comme lui, « il voyage beaucoup ». L´échange qui a suivi le chant de l´Ave Maria a été très chaleureux.

S´il est revenu naguère dans cette terre de ses ancêtres, une Arménie qui porte les cicatrices du génocide et du tremblement de terre de 1988, c´est, disait Aznavour, par « un engagement de mémoire », et « par devoir ». Il y avait alterné concerts et visites dans les orphelinats que soutient son association humanitaire « Aznavour pour l´Arménie ».

Mais il confiait récemment à l´hebdomadaire français Telerama son découragement à propos de cette fondation créée au lendemain du tremblement de terre de 1988 et dont l´objectif est d´aider à la reconstruction du pays. « Avec mes amis, on fait ce qu´on peut, mais l´argent s´est tari… J´aurais voulu mettre sur pied un vrai lobby. Je l´avoue : je n´aurais pas été hostile à une forme d´ »impôt révolutionnaire ». Nous sommes près de 400.000 en France. Je ne demandais que 100 francs par mois et par personne : vous parlez d´un racket ! Au bout du compte, nous aurions récolté une somme qui aurait permis à ce pays de se relever. On fait des actions ponctuelles alors qu´on aurait dû reconstruire ».

Il est né le 22 mai 1924 à Paris, de parents Arméniens, des parents qui lui imposent d´abord des cours de violon. Mais il fait ses premiers pas au théâtre dès l´âge de 9 ans. Après des débuts difficiles dans la chanson, c´est en 1954, qu´il est tête d´affiche d´un music-hall de réputation internationale: le Moulin Rouge.

En un peu plus d´un demi-siècle, il a écrit plusieurs centaines de chansons (près d´un millier disent ses fans) pour lui ou pour d´autres interprètes comme Juliette Gréco, Gilbert Bécaud, Maurice Chevalier, ou Johnny Hallyday. Sa carrière de comédien totalise plus de 40 films. Elle a été récompensée, en 1999, par l´attribution d´un prestigieux « oscar » français: un « Molière » d´honneur.

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ZENIT Staff

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