Ces gestes des Philippins qui ont touché le pape

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Paternité, maternité, enthousiasme

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Le pape François est touché par les « gestes » des Philippins, qu’il évoque dans l’avion de Manille à Rome, le 19 janvier 2015 : gestes de paternité, de maternité, d’enthousiasme.

Le pape a confié ce qu’il gardait au cœur après sa visite aux Philippines (15-19 janvier), exprimant en particulier son émotion devant « les gestes » du peuple qui « n’avaient rien de protocolaire » : « c’était des gestes bons, sentis, des gestes qui venaient du cœur. Certains font presque pleurer. Il y a tout dedans : la foi, l’amour, la famille, les illusions, l’avenir… ».

Les gestes qui ont touché le pape

Il a donné des exemples : « Ces gestes de papas tendant leurs enfants à bout de bras pour que le pape les bénisse… Il y en avait tellement. Ils levaient les enfants en l’air, comme ça, quand je passais… Comme s’ils disaient: c’est mon trésor, c’est mon avenir, c’est mon amour, la raison pour laquelle il vaut la peine de travailler, il vaut la peine de souffrir. C’est un geste original, mais parti du cœur. »

Le pape a salué la simplicité de ces pères de famille : « pour eux une bénédiction suffisait. J’ai pensé à toutes mes prétentions… moi qui veux ceci, ou cela … Cela m’a fait du bien ».

Deuxième geste qui a frappé le pape : « l’enthousiasme non feint, la joie, l’allégresse [des Philippins], capables de faire la fête même sous la pluie, comme à Tacloban… Leur joie n’était pas une fausse joie, ils ne faisaient pas semblant… Et derrière ce sourire il y avait une vie normale, des souffrances et des problèmes. »

Troisième geste : « celui des mamans qui portaient leurs enfants malades… parfois avec une invalidité qui pouvait impressionner; elles ne cachaient pas leur enfant, l’amenaient au pape pour qu’il le bénisse. Voici mon enfant, il est comme ça, mais c’est le mien. Toutes les mamans savent cela et le font, mais c’est leur manière de faire qui m’a frappé le plus. »

Un peuple qui avance malgré la souffrance

Pour le pape, « le moment le plus fort » a été à Tacloban, sur l’île de Leyte, dévastée par le typhon Yolanda en novembre 2013 : « La messe a été pour moi un moment très fort : voir tout le peuple de Dieu, là, immobile, en train de prier, après cette catastrophe, penser à mes péchés et à ces gens… Au moment de la messe je me suis senti comme anéanti, j’avais presque de la peine à parler. »

Le pape a dû écourter sa journée sur l’île, à cause de la menace d’une tempête tropicale : « J’ai pris au sérieux l’avis que nous devions absolument partir à 13h, et pas plus tard, pour ne pas courir de danger… c’est une question de mesure », a-t-il expliqué.

Devant la « très grande » présence des Philippins, qui ont participé en masse aux rencontres avec le pape – près de 7 millions pour la messe de conclusion le 18 janvier – le pape s’est aussi senti : « comme anéanti » : « C’était le peuple de Dieu… et la joie de la présence de Dieu qui nous dit: n’oubliez pas que vous êtes les serviteurs de ces gens… ils sont des acteurs clefs. »

Le pape a rendu hommage par ailleurs à « la résignation » des Philippins : « C’est un peuple qui sait souffrir, et qui est capable de se lever et d’avancer. »

Il a cité en exemple son entretien avec le père de Kristel Mae Padasas, jeune volontaire de 27 ans, décédée le 17 janvier à Tacloban, victime d’un accident, après la messe avec le pape : « J’ai été édifié par ce qu’il m’a dit: « Elle est morte en service » et il cherchait des mots qui correspondent, pour accepter cela. »

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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