Cent jours à « L’Osservatore Romano » : un « travail d'équipe qui en vaut la peine »

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Entretien avec Giovanni Maria Vian, directeur du journal du pape

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ROME, Mardi 12 février 2008 (ZENIT.org) – « L’Osservatore Romano », 146 ans d’existence, fête ses premiers cent jours sous la direction de son onzième directeur, Giovanni Maria Vian, que ZENIT a interviewé.

Zenit – Vous venez d’effectuer votre centième jour à la direction de « L’Osservatore Romano ». Quel est le plus grand défi que vous avez dû affronter ?

G. M. Vian – Le plus grand défi a sans doute été le changement général que l’on a dû opérer au sein du quotidien italien dès le premier jour, sous ma direction, le 27 octobre 2007. Afin d’obtenir un quotidien plus simple, de huit pages : une première de couverture avec les nouvelles les plus importantes, une deuxième de couverture, soit la dernière page, en général réservée aux activités du pape et du Saint-Siège ; les deuxième et troisième pages consacrées aux nouvelles internationales (incluant les nouvelles relatives à l’Italie), les quatrième et cinquième consacrées à la culture, les six et septième à la religion : le catholicisme dans le monde, les Eglises orientales également non catholiques, les autres confessions chrétiennes et religions. Nous avons réduit la dimension des titres et des photographies et ainsi – par rapport au journal précédent qui avait dix, douze et parfois même quatorze pages – nous obtenons une augmentation de presque dix pour cent des textes.

Le journal a subi ensuite des modifications graphiques, également au début sur la base d’indications que j’ai données, moi qui ne suis pas un spécialiste du graphisme. Au cours de ces cent jours nos techniciens, très professionnels, ont mis sur pied un projet vraiment beau, et ont été publiés les premiers numéros du nouveau journal : la couleur a été introduite de manière définitive sur la première et la dernière page. Il est plus aéré, on a plus d’espaces blancs, il n’y a plus de filets, les caractères dans les textes sont un peu plus grands et de types différents, plus lisibles. En quelques mots, c’est un journal élégant et simple, qui se lit bien. Et qui est tous les jours plus beau.

Zenit – Quel a été le plus grand défi de cette période au niveau de l’information ?

G. M. Vian – On pourrait dire le fait que le pape ait été forcé de renoncer à se rendre à l’université de Rome La Sapienza ; et avant, la publication de l’encyclique Spe salvi et le temps de Noël, avec les célébrations et les homélies de Benoît XVI. Dans tous les cas, le défi de présenter de manière adéquate l’activité papale est permanent.

Zenit – Et le moment le plus difficile?

G. M. Vian – Sans l’ombre d’un doute, pour moi personnellement, lorsque Benoît XVI a renoncé à se rendre en visite à La Sapienza : c’est mon université, même si en tant que professeur, je suis en disponibilité du fait de ma nouvelle charge.

Zenit – Et l’expérience la plus gratifiante ?

G. M. Vian – La lettre que m’a écrite le pape le premier jour. Elle est l’expression d’une grande confiance et il utilise des mots extrêmement encourageants. Un peu moins de deux semaines après, il nous invitait avec le vice-directeur, Carlo Di Cicco, et cela a été pour moi une rencontre extrêmement importante. Nous avons pu voir que Benoît XVI s’intéresse beaucoup aux questions de l’information et a de ce fait une sensibilité très aiguë. Les trois ou quatre fois que je l’ai vu les semaines suivantes, lors d’audiences publiques, il m’a répété « Allons de l’avant, allons de l’avant ».

Zenit – « L’Osservatore Romano » incarne une profonde tradition comme quotidien du pape et se présente comme un « journal d’opinion ». Comment se conjuguent ces deux aspects ?

G. M. Vian – Harmonieusement, parce que la documentation de l’activité du pape et du Saint-Siège ne s’oppose pas à une réflexion sur cette activité et sur des aspects de l’actualité internationale, culturelle et religieuse. Comme journal d’opinion, « L’Osservatore Romano » réfléchit beaucoup ; il affronte des thèmes culturels relatifs à des sujets souvent peu abordés par la presse internationale et les approfondit. Notre travail est certainement aussi de trouver un équilibre entre cette caractéristique de haute qualité associée à une présentation journalistique, et un défi qui est quotidien ; nous ne publions certainement pas des traités de philosophie ou de théologie, mais nous sommes conscients du fait que de nombreux articles publiés ces cent jours requièrent beaucoup d’attention de la part du lecteur.

Zenit – Vous aimez reconnaître publiquement les mérites de l’équipe dans le travail et dans les changements du journal…

G. M. Vian – Certainement ! Le journal est le fruit d’un travail d’équipe. Chacun est important, et chacun devrait être cité. Je viens de le faire dans un éditorial et je regrette d’avoir oublié les typographes et les deux archives du journal, photographique et historique ; les traducteurs, les secrétaires, les huissiers, les graphistes et naturellement les journalistes sont également importants. Tous assument un travail important, et j’ai dit à plusieurs occasions que le directeur émérite Mario Agnes m’a laissé une rédaction meilleure que celle qu’il a trouvée en prenant ses fonctions en 1984 ; je le sais car je connais bien l’histoire du journal. Il y règne un très bon climat.

Zenit – Le rythme de « L’Osservatore Romano » semble démentir le fait que les changements au Saint-Siège sont lents…

G. M. Vian – Le propre d’un journal est celui-ci : des décisions rapides doivent être prises, même s’il n’y a pas de raison de se précipiter. J’ai beaucoup réfléchi avant de prendre des décisions sur le fonctionnement du journal et j’ai attendu l’échéance des cent jours pour procéder à certaines nominations internes importantes.

Propos recueillis par Marta Lago

[Fin de la première partie]

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ZENIT Staff

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