Rencontre des délégués nationaux pour la catéchèse, Malte, 1er-4 mars 2016

CCEE et catéchèse en Europe: défis anciens et nouveaux

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Rencontre des délégués nationaux européens pour la catéchèse

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Pour le CCEE, la catéchèse en Europe doit relever aujourd’hui des défis anciens et nouveaux. Le changement rapide de nos sociétés, du fait, entre autres, des nouveaux moyens de communication sociale, requiert une approche différenciée.
C’est ce qui ressort de la rencontre des directeurs nationaux pour la catéchèse des Conférences épiscopales en Europe qui se sont réunis à Rabat (Malte) du 1er au 4 mars.
Un échange sur la situation de la catéchèse en Europe, à partir de l’exemple de l’utilisation des nouveaux médias pour la pastorale des jeunes, a mis en évidence les possibilités offertes à la catéchèse par une nouvelle approche du monde numérique.
Bien que les rapports des conférences épiscopales fassent ressortir un cadre très varié, l’objectif de la catéchèse en Europe, dans ses divers aspects et dimensions, reste toujours le même : la rencontre avec la personne de Jésus Christ.
À Malte, vingt-cinq responsables nationaux pour la catéchèse de dix-huit Conférences épiscopales en Europe se sont rencontrés pour échanger sur la situation de la catéchèse, le catéchuménat et l’année de la Miséricorde. La rencontre, promue par la section « Catéchèse, École et Université » – section dirigée par Mgr Duro Hranic, archevêque de Dakovo-Osijek (Croatie) – a constitué la première étape du processus qui conduira les responsables nationaux pour la catéchèse, l’école, l’université, les vocations et la pastorale des jeunes de toutes les Conférences épiscopales en Europe à se rencontrer tous au printemps 2017 pour un Symposium sur l’accompagnement des jeunes dans leur chemin de foi.
À Malte, on a parlé surtout de catéchuménat. Dans ce domaine, la distinction entre première annonce et ré-évangélisation tend de plus en plus à s’atténuer. Dans certains pays, l’augmentation du nombre de catéchumènes est étroitement liée au phénomène migratoire et à celui des conversions. En effet, le nombre de migrants et/ou de réfugiés de religion musulmane qui demandent le baptême ou même seulement de se rapprocher du christianisme par « déception et refus » de leur religion est en augmentation. Ce phénomène est très complexe et a des racines très profondes qui plongent dans la formation de leur identité religieuse. Dans de tels cas, le défi consiste à discerner le véritable chemin de foi de la juste volonté d’intégration ou même de l’espoir que la nouvelle « identité chrétienne » puisse faciliter l’obtention de documents ou le statut de réfugié.
Un autre thème récurrent dans les rapports a été celui de la relation entre catéchèse et identité ecclésiale : au-delà de la préparation aux sacrements et de la transmission du contenu de la foi, la catéchèse est appelée aujourd’hui à investir davantage dans la signification et les modalités de l’appartenance ecclésiale. On a aussi souvent évoqué la question du baptême des enfants à la lumière du document Pastoralis Actio. De nombreux rapports ont souligné le rôle des médias dans la catéchèse, dans la transmission et l’annonce chrétiennes, ainsi que la catéchèse aux personnes porteuses de handicap qui a fait de grands progrès ces dernières années.
Si la paroisse est le lieu privilégié du déroulement de la catéchèse, les rapports font également ressortir l’énorme effort de l’Église pour réaliser la catéchèse dans d’autres lieux.
En l’année de la Miséricorde, les bureaux nationaux ont préparé et rendu disponible du matériel sous diverses formes afin de faciliter la participation à cet événement ecclésial, en particulier pour l’ouverture des « portes saintes » et pour la pratique du sacrement de la réconciliation.
À Malte, la question de la pastorale des jeunes dans un monde numérisé et multimédia a été abordée par une intervention Sr Nathalie Becquart, responsable du service national pour l’évangélisation des jeunes et les vocations (Conférence épiscopale française). L’expert a mis en évidence la variété et la créativité des jeunes-adultes, les « natifs du numérique », en faveur de la pastorale de ceux de leur âge. Les réseaux sociaux et les nouvelles technologies permettent en effet le développement d’un modèle de pastorale participative qui tient compte des changements en cours. L’agent pastoral est aujourd’hui appelé à comprendre sa présence sur le réseau en tant que partie intégrante de sa mission. Il est nécessaire qu’il sache intégrer cette présence dans le monde « virtuel ». Cela comporte non seulement l’appropriation de la « culture de l’écran », mais aussi la « mentalité google » basée sur la relation question-réponse. Du point de vue pastoral, le caractère omniprésent des nouveaux médias et leur emprise auprès des jeunes, définis comme des « individualistes solidaires et collaboratifs » requiert une véritable œuvre d’inculturation fondée avant tout sur l’écoute et un style évangélique 2.0 qui privilégie la coparticipation, la coproduction et la coresponsabilité, où la relation entre catéchiste et jeune n’est pas seulement verticale, mais surtout horizontale. En somme, la catéchèse 2.0 doit tenir compte de l’idée d’Église où la pastorale ne se fonde pas sur une approche territoriale mais sur une approche qui privilégie le réseau. Il ressort de ce débat une grande richesse présente au niveau local bien que le niveau national continue de s’en remettre au site web en tant que lieu de collecte de documents, matériels et propositions. Une approche qui est donc davantage tournée vers l’information que vers la communication et l’évangélisation.
Au cours des travaux, la situation ecclésiale et de la pastorale de la catéchèse à Malte a été présentée par l’abbé Carl Mario Sultana, responsable pour la catéchèse de la conférence épiscopale locale. Sur l’île, célèbre pour sa relation avec Saint Paul, œuvre la Societas Doctrinae Christianae, fondée par St. George Preca et sur laquelle s’appuie en grande partie le travail catéchétique maltais.
Enfin, les participants ont consacré un long temps de réflexion au document de travail pour le prochain Symposium sur l’accompagnement des jeunes dans leur chemin de foi, qui se déroulera à Barcelone au printemps 2017.
Les travaux, dirigés par l’abbé Michel Remery, vice-secrétaire général du CCEE, et par le père Luc Mellet, secrétaire de la section « Catéchèse » de la Commission CCEE, ont vu également la participation de Mgr Franz-Peter Tebartz-van-Elst, responsable pour la catéchèse du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, et de Mgr Charles Scicluna, archevêque de Malte.

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Rédaction

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