Catéchèse de Benoît XVI : audience du mercredi 8 août 2012

Print Friendly, PDF & Email

Les neuf manières de prier, selon saint Dominique

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, vendredi 17 août 2012 (ZENIT.org) – En la fête de saint Dominique, Benoît XVI rappelle combien la prière irriguait la vie et les œuvres de cet « amoureux de Dieu ». Exhortant les fidèles à « avoir un peu de temps pour parler avec Dieu », en particulier pendant les vacances, le pape explique l’importance des attitudes extérieures dans la prière, qui nous aident « à nous mettre intérieurement, par toute notre personne, en relation avec Dieu ».

Lors de l’audience générale qui s’est tenue le 8 août 2012 à Castel Gandolfo, résidence d’été des papes, Benoît XVI s’est adressé aux nombreuses personnes venues l’écouter. A l’issue de la catéchèse, il les a saluées en diverses langues et a donné sa bénédiction, comme le veut l’usage, aux nouveaux mariés qui étaient présents.

Catéchèse de Benoît XVI en italien

Chers frères et sœurs,

L’Eglise célèbre aujourd’hui la mémoire de saint Dominique de Guzmán, prêtre et fondateur de l’ordre des Prédicateurs, les Dominicains. Dans une catéchèse précédente, j’ai déjà illustré cette figure insigne et la contribution fondamentale qu’elle a apportée au renouveau de l’Eglise de son temps. Aujourd’hui, je voudrais mettre en lumière un aspect essentiel de sa spiritualité : sa vie de prière. Saint Dominique fut un homme de prière. Amoureux de Dieu, il n’eut pas d’autre aspiration que le salut des âmes, en particulier de celles qui étaient tombées dans les filets des hérésies de son époque ; imitateur du Christ, il incarna radicalement les trois conseils évangéliques en joignant à la proclamation de la Parole le témoignage d’une vie pauvre ; sous la conduite de l’Esprit-Saint, il progressa sur la voie de la perfection chrétienne. En tout temps, la prière fut la force qui renouvela ses œuvres apostoliques, les rendant toujours plus fécondes.

Le bienheureux Jourdain de Saxe, mort en 1237, son successeur à la tête de l’Ordre, écrivait ceci : « Pendant la journée, personne ne se montrait plus sociable que lui… Inversement, la nuit personne n’était plus assidu que lui à veiller en prière. Il consacrait la journée à son prochain, mais il donnait la nuit à Dieu » (P. Filippini, San Domenico visto dai suoi contemporanei, Bologne 1982, pag. 133). En saint Dominique, nous pouvons voir un exemple d’intégration harmonieuse entre contemplation des mystères divins et activité apostolique. D’après les témoignages des personnes qui lui étaient le plus proches, « il parlait toujours avec Dieu ou de Dieu ». Une telle observation montre sa communion profonde avec le Seigneur et, en même temps, son engagement constant pour conduire les autres à cette communion avec Dieu. Il n’a pas laissé d’écrits sur la prière, mais la tradition dominicaine a rassemblé et transmis son expérience vivante dans une œuvre intitulée : « Les neuf manières de prier de saint Dominique ». Ce livre a été composé entre 1260 et 1288 par un frère dominicain ; il nous aide à comprendre quelque chose de la vie intérieure du saint et il nous aide aussi, avec toutes nos différences, à apprendre quelque chose sur la manière de prier.

Il y a donc neuf manières de prier selon saint Dominique et chacune d’elles, qu’il pratiquait toujours devant Jésus crucifié, exprime une attitude corporelle et une attitude spirituelle qui, intimement liées, favorisent le recueillement et la ferveur. Les sept premiers modes suivent une ligne ascendante, comme des pas sur un chemin, vers la communion avec Dieu, avec la Trinité : saint Dominique prie debout, incliné pour exprimer l’humilité, étendu par terre pour demander pardon pour ses péchés, à genoux en signe de pénitence pour participer aux souffrances du Seigneur, les bras ouverts, en fixant le crucifix pour contempler l’Amour suprême, le regard levé vers le ciel en se sentant attiré dans le monde de Dieu. Il y a donc trois positions : debout, à genoux, étendu par terre ; mais toujours le regard tourné vers le Seigneur crucifié. Les deux autres modes, eux, sur lesquels je voudrais m’arrêter brièvement, correspondent à deux pratiques de piété habituellement vécues par le saint. Avant tout, la méditation personnelle, où la prière acquiert une dimension encore plus intime, fervente et rassérénante. A la fin de la récitation de la Liturgie des heures, et après la célébration de la messe, saint Dominique prolongeait sa rencontre avec Dieu, sans se donner de limites de temps. Assis tranquillement, il se recueillait en lui-même dans une attitude d’écoute, lisant un livre ou fixant le crucifix. Il vivait si intensément ces moments de relation avec Dieu, que l’on pouvait aussi, de l’extérieur, saisir ses réactions de joie ou de pleurs. Il a donc assimilé, par la méditation, les réalités de la foi. Les témoins racontent que, parfois, il entrait dans une sorte d’extase, le visage transfiguré, mais aussitôt après il reprenait humblement ses activités quotidiennes, raffermi par la force qui vient d’en-haut. Il y avait aussi sa prière pendant ses voyages entre un couvent et un autre ; il récitait les laudes, l’heure médiane, les vêpres, avec ses compagnons et, traversant monts et collines, il contemplait la beauté de la création. Alors, jaillissait de son cœur un chant de louange et d’action de grâce envers Dieu pour tous ses dons, surtout pour sa plus grande merveille : la rédemption opérée par le Christ.

Chers amis, saint Dominique nous rappelle qu’à l’origine du témoignage de la foi que tout chrétien doit donner dans sa famille, au travail, dans son engagement social, et aussi dans les moments de détente, il y a la prière, le contact personnel avec Dieu : seul ce rapport réel avec Dieu nous donne la force de vivre intensément chaque événement, en particulier les moments plus douloureux. Ce saint nous rappelle aussi l’importance des attitudes extérieures dans notre prière. Se mettre à genoux, se tenir debout devant le Seigneur, fixer son regard sur le crucifix, s’arrêter et se recueillir en silence, ne sont pas des attitudes secondaires, mais cela nous aide à nous mettre intérieurement, par toute notre personne, en relation avec Dieu. Je voudrais rappeler encore une fois la nécessité pour notre vie spirituelle de trouver chaque jour des moments pour prier tranquillement ; nous devons prendre ce temps pour nous, surtout pendant les vacances, avoir un peu de temps pour parler avec Dieu. Ce sera aussi une manière d’aider ceux qui nous sont proches à entrer dans le rayonnement lumineux de la présence de Dieu, qui porte la paix et l’amour dont nous avons tous besoin. Merci.

Salutations en français

Je salue avec joie les pèlerins de langue française, particulièrement ceux venus de Russ et de Mayenne ! Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire de saint Dominique de Guzman, prêtre et fondateur de l’Ordre des prêcheurs, appelés Dominicains. À son école, nous pouvons être des amoureux de Dieu, des imitateurs du Christ, des hommes et des femmes de prière, sève nourricière de nos actions et de notre témoignage. En ce temps de vacances, laissons-nous guider davantage par l’Esprit-Saint pour approfondir notre communion avec Dieu et avec les autres. Bon séjour et bon repos à tous!

© Libreria Editrice Vaticana

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel