Cas Murphy : Déclaration du directeur du Bureau de presse du Saint-Siège

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ROME, Jeudi 25 mars 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral du communiqué publié hier mercredi par le P. Federico Lombardi, s.j., directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, sur le « cas Murphy », un prêtre accusé de pédophilie aux Etats-Unis.

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Le cas tragique du P. Lawrence Murphy, un prêtre de l’archidiocèse de Milwaukee, a impliqué des victimes particulièrement vulnérables qui ont terriblement souffert de ce qu’il a fait. En abusant sexuellement d’enfants sourds, le P. Murphy a violé la loi et, plus grave encore, la confiance sacrée que ses victimes avaient placée en lui.

Au milieu des années 70, certaines des victimes du P. Murphy ont rapporté ses abus aux autorités civiles qui ont enquêté sur lui à l’époque ; cependant, selon certaines informations, cette enquête a été abandonnée. La Congrégation pour la doctrine de la foi n’a été mise au courant de l’affaire qu’une vingtaine d’années plus tard.

On a dit que l’application de Crimen sollicitationis était liée au non signalement d’abus sur enfants aux autorités civiles, dans ce cas. En réalité, ces deux choses ne sont pas liées. En effet, contrairement à certaines déclarations publiées dans la presse, Crimen et le Code de droit canonique n’ont jamais interdit le signalement d’abus sur enfants aux autorités judiciaires.

A la fin des années 90, plus de vingt ans après le signalement des abus aux responsables diocésains et à la police, la Congrégation pour la doctrine de la foi a été confrontée pour la première fois à la question du traitement canonique du cas Murphy. La Congrégation a été informée de l’affaire car elle comportait la sollicitation sexuelle dans le confessionnal, qui constitue une violation du sacrement de pénitence. Il est important de noter que la question canonique présentée à la Congrégation n’avait aucun lien avec une poursuite judiciaire ou civile potentielle contre le P. Murphy.

Dans ce genre de cas, le Code de droit canonique ne prévoit pas de peines automatiques mais recommande que soit prononcé un jugement qui n’exclut pas la plus grande peine ecclésiastique qui est le renvoi de l’état clérical (cf. Canon 1395, n. 2). Etant donné que le P. Murphy était âgé et en très mauvaise santé, qu’il vivait retiré du monde et qu’aucun signalement d’abus n’avait été enregistré depuis plus de vingt ans, la Congrégation pour la doctrine de la foi a suggéré que l’archevêque de Milwaukee envisage de traiter cette question par exemple en réduisant le ministère public du P. Murphy et en demandant que le P. Murphy accepte l’entière responsabilité pour la gravité de ses actes. Le P. Murphy est décédé environ quatre mois plus tard, sans nouvel incident.

Traduit de l’anglais par Zenit

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ZENIT Staff

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