Caritas : La communauté internationale doit venir en aide à la Somalie

Print Friendly, PDF & Email

Appel de l’évêque de Djibouti, Mgr Giorgio Bertin

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, Jeudi 11 janvier 2007 (ZENIT.org) – La communauté internationale doit venir en aide à la Somalie, demande la Caritas internationalis.

Le sort de la Somalie va probablement se jouer dans les prochaines semaines, a déclaré l’évêque de Djibouti, Mgr Giorgio Bertin, tandis que le pays vacille entre un gouvernement de transition faible, tenu à bout de bras, et le chaos, depuis que l’Union des tribunaux islamiques a été chassée du pouvoir la semaine dernière.

« Si l’Ethiopie retire ses troupes et si aucun mécanisme d’appui n’est mis en place, le gouvernement de transition ne pourra pas se maintenir et il s’effondrera », a déclaré Mgr Bertin.

« Si la communauté internationale n’intervient pas, la Somalie risque réellement de sombrer dans la pire violence et les guerres de clans de 1991 » a-t-il ajouté. « Il est nécessaire qu’une force africaine ou une force des Nations unies, épaulée par les Européens et les Américains, vienne remplir le vide que les Ethiopiens laisseront derrière eux » a indiqué Mgr Bertin.

Mgr Bertin est également administrateur apostolique de Mogadiscio et Président de Caritas Somalie et de Caritas Djibouti.

L’Union des tribunaux islamiques a pris le contrôle de la capitale somalienne, Mogadiscio, et d’une grande partie du sud du pays, en juin dernier. La règle islamique rigoureuse qu’elle a imposée a ramené un semblant de sécurité en Somalie, un pays qui a connu une situation d’anarchie pendant 16 ans, mais les tribunaux islamiques sont par ailleurs accusés de violation des droits de l’homme et soupçonnés d’entretenir des liens avec al-Qaeda et d’autres groupes islamistes militants.

Alors que les tribunaux islamiques consolidaient et étendaient leur emprise sur de vastes zones de la Somalie, se rapprochant dangereusement de Baidoa, siège des institutions fédérales de transition (le gouvernement transitoire), l’Ethiopie a envoyé ses troupes pour aider le gouvernement et prévenir une déstabilisation de la région, y compris sur son propre territoire. Depuis les jours précédant Noël jusqu’à la première semaine de janvier, les forces éthiopiennes ont délogé les milices des tribunaux islamiques, et elles pourchassent aujourd’hui encore les combattants qui ont pris la fuite.

Pas de fuite possible
Dans son propre intérêt, et à la demande du gouvernement transitoire de la Somalie, le Kenya a fermé ses frontières avec la Somalie pour empêcher les miliciens islamiques de fuir le pays.

« Il nous faut comprendre pourquoi cette mesure sévère a été prise, » explique Mgr Bertin. « Le Kenya s’inquiète du flux énorme de Somaliens et, plus particulièrement, de la menace que représenterait l’entrée d’islamistes susceptibles de déstabiliser son propre territoire ».

« Le Kenya n’a pas la capacité de trier efficacement les personnes désirant franchir la frontière, ajoute Mgr Bertin, c’est pourquoi, tant qu’il ne peut garantir la mise en place d’un système permettant de distinguer les réfugiés des éventuels miliciens, c’est la seule solution ».

« J’espère que cette mesure est temporaire et qu’elle sera supprimée. Mais une présence immédiate est indispensable aux frontières pour repérer les éventuels criminels », précise Mgr Bertin.

Comment avancer
« La tâche la plus difficile sera de reconstituer la société fragmentée de la Somalie, qui a été presque totalement détruite », estime Mgr Bertin.

« La présence d’une force internationale de maintien de la paix pourrait permettre la tenue de pourparlers faisant jouer le système clanique traditionnel de la Somalie. Ce système a été affaibli par les seigneurs de la guerre, qui sont des chefs autoproclamés agissant dans leur propre intérêt, mais il peut être rétabli » indique Mgr Bertin.

« La communauté internationale doit éviter aussi d’intervenir pour des intérêts occultes. Nous devons tous agir dans l’intérêt d’une véritable nation somalienne de manière à assurer son succès ».

« Rien que cette année, nous avons connu la sècheresse, les inondations, la guerre. Tous les fléaux classiques sont réunis ici », souligne Mgr Bertin.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel