Carême: Rechercher la sainteté en combattant l´hypocrisie

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Prédication du P. Cantalamessa

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CITE DU VATICAN, Dimanche 25 mars 2001 (ZENIT.org)
– Rechercher la sainteté en combattant l´hypocrisie, c´était en substance le thème de la deuxième prédication de carême du prédicateur de la maison pontificale le P. Raniero Cantalamessa, Capucin, vendredi dernier, en la chapelle Redemptoris Mater du Vatican, devant le pape et la curie romaine.

La simplicité en Dieu
Le prédicateur partait de cette contemplation de la Trinité qui avait nourri sa prédication la semaine précédente: « Dieu est Trois mais pas triple », précisait-il: il s´expliquait au micro de Radio Vatican.
« Un doute pourrait nous venir, disait-il, face à la foi chrétienne en la Trinité, à savoir que nous avons un « Dieu compliqué »: Un et Trois! En réalité, comme saint Augustin en avait déjà eu l´intuition, toute la théologie après lui, Dieu est absolue simplicité. Sainte Catherine de Gênes disait qu´en Dieu tout est « net », dans le sens de l´intégrité et de la pureté ».

Imiter sa simplicité
Le prédicateur commentait alors cette parole de saint Augustin: « Ne réussissant pas à combattre ses propres vices, l´homme les a attribués à Dieu ». Il disait: « Qui ne réussissait pas à venir à bout de la complexité humaine, a fini par l´attribuer aussi à Dieu, en disant que Dieu est complexe, qu´en Dieu sont le bien et le mal, l´ombre et la lumière. C´est un peu la tendance de la psychologie des profondeurs. Notre intention, au contraire, est de ne pas transférer en Dieu notre complication, mais d´imiter sa simplicité ».

L´hypocrisie comme complication
Et d´expliquer: « La complexité, la complication qui s´oppose nettement à la simplicité n´est pas ´l´être âme et corps´, ´être complexes dans les sentiments´, mais c´est l´hypocrisie, c´est-à-dire cette complexité coupable, qui veut tromper les autres. Ce n´est pas pour rien que Jésus a condamné ce défaut plus que tous les autres ».

L´hypocrisie renversée
Pourtant le prédicateur explique que c´est l´un des péchés les moins dénoncés parce qu´au fond, dit-il, « il y a des gens qui se vantent d´être orgueilleux ou libertins, mais personne ne se vante d´être hypocrite, parce que l´hypocrisie a un sens exclusivement négatif. Elle est très présente dans notre société et elle l´est de façon étrange dans le monde d´aujourd´hui, à rebours: l´hypocrisie est devenue le tribu que la vertu paye au vice, et pas l´inverse! Il y a des gens qui inventent des péchés, simplement par peur d´être différents des autres. C´est une forme d´hypocrisie à l´envers ».

La tentation de « l´homme d´Eglise »
« Mais il y a aussi, précisait le P. Cantalamessa, l´hypocrisie que dénonce Jésus, « pharisaïque » qui est typique de nous, les « hommes d´Eglise », qui sommes des hommes pieux, religieux. Il est évident que dans un milieu où la vertu est estimée, et le bien exalté, il y a aussi la tendance à s´en « revêtir », le désir de « n´en être pas dépourvu ».

S´exercer à vivre en présence de la Trinité
Et de conclure: « Le pays de cristal, dont parle l´Apocalypse, nous le trouverons au paradis. Ici-bas, nous pouvons au moins tendre au pays de la transparence. Le moyen pour cela est clair: si l´hypocrisie consiste à donner plus d´importance au regard des hommes qu´à celui de Dieu, le contraire c´est s´exercer à vivre en présence de la Trinité ».

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ZENIT Staff

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